Aujourd'hui en France, on peut exercer comme infirmière dans un hôpital réputé... et ne pas parvenir à se loger. C'est le constat alarmant qu'a fait Libération, en donnant la parole à une infirmière précaire de 30 ans. Le 10 octobre dernier, lors de la première assemblée générale du collectif Inter-Hôpitaux, Clara (le prénom a été changé) a osé prendre le micro pour parler de sa situation, raconte le journal. Je suis infirmière en réanimation depuis cinq ans à la Pitié-Salpêtrière, un hôpital parmi les plus réputés de France, et je n’ai même pas les moyens de me payer un logement à Paris. Je vis dans une chambre de garde
. Après qu'une rupture sentimentale
l'a privée de logement, l’infirmière se met à comparer sa peine et sa fiche de paie, son rythme de "forçat" et ses 1 760 euros brut par mois, un peu majorés quand elle "enchaîne les nuits". L’injustice lui saute au visage : malgré son plein-temps et son expertise, elle ne peut se loger à distance raisonnable de l’hôpital. "A Paris et dans la petite couronne, les agences refusent votre dossier si vos revenus ne sont pas au moins trois fois supérieurs au loyer…" Déposée en mars 2018, sa demande auprès du parc de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) n’aboutit pas davantage
, relate Libération. Elle se découvre précaire : "Pour dormir, je n’avais comme solution que ma voiture ou la chambre de garde…" se désole la jeune femme, écœurée. Un an plus tard, l’infirmière occupe toujours les neuf mètres carrés que la direction de l’hôpital lui loue à prix modique dans un bâtiment ancien à deux pas des urgences. "Au moins, je suis à pied d’œuvre pour le boulot", sourit l’infirmière qui totalise 163 heures à récupérer avant la fin de l’année
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