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8 novembre 2016 : LE grand mouvement unitaire infirmier !

Publié le 02/11/2016

Après la première mobilisation de la profession infirmière à l'appel de la Coordination nationale infirmière le 14 septembre dernier qui dénonçait la situation des hôpitaux "comme des marmites prêtes à exploser ", voici que s'annonce un deuxième rendez-vous, unitaire - et c'est important - à l'appel de nombreuses organisations et syndicats de la filière infirmière, 18 pour être précis. Préavis de grève et manifestation le mardi 8 novembre 2016... et si c'était le jour de la grande vague blanche ?

Le RDV est fixé à 10 heures, à Paris, parvis de la gare Montparnasse, puis direction le ministère. Le groupe unitaire des 18 signataires a demandé à ce qu'une délégation soit reçue. Si l'appel majeur est à Paris, cela n'exclut pas quelques rassemblements dans les grandes villes, l'organisation des rendez-vous régionaux est en cours de discussions.

Les dates et horaires des mobilisations à l'appel des centrales syndicales - FO, CGT et Sud- dans toute la France

  • Paris: 10 h parvis de la gare Montparnasse
  • Montpellier : 14 h devant L ARS - RV hôpital Lapeyronie devant le centre administratif à 12H Pique nique puis convergence vers l'ARS Parc Club du Millénaire.
  • Tours : 15 h Place Anatole France ÉT 14 h 30 devant ARS
  • Dolle : CHS SAINTE YLIE
  • Nancy : 13 h 30 devant l'ARS
  • La Rochelle : 10 h à la Grande Roue
  • Chambéry : début Après midi devant CHU
  • Perpignan : 14 h 30 devant l'ARS 8 Bld Mercader
  • Angers : 10 h 30 place Imbach
  • Toulouse : 14 h Place Saint Cyprien
  • Le Mans : 14 h CH DU MANS HALL DU FONTENOY
  • Caen : 14 h Place DU Théâtre
  • Nantes : 10 h devant le CHU JUSQU À LA PRÉFECTURE
  • Lyon : 14 h devant L ARS
  • Bordeaux : 13 h 30 -14 h devant l'ARS
  • Dijon : 14 h devant l'ARS
  • Strasbourg : 11 h Place Kléber
  • Marseille : 10h30 sur le Vieux Port - 13h30 devant l'ARS pour la mobilisation infirmière
  • Nice : 10 h Place Garibaldi
  • Montpellier : 14 h devant l'ARS
  • Grenoble : 10h30 h devant l'ARS
  • Saint-Etienne : 11 h devant la CPAM AVENUE ÉMILE LOUBET

Les lieux de mobilisation spécifiques du mouvement infirmier ne vont pas tarder à être communiqués.

Les infirmiers libéraux appelés aussi à manifester

Dans un communiqué de presse daté du 13 octobre 2016, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) appelle les "116 800 infirmières libérales de France à manifester également le 8 novembre pour montrer massivement leur mécontentement". Le syndicat estime que malgré certaines divergences de vues, force est de constater que ce sont bien tous les infirmiers et infirmières de France, tous modes d’exercice confondus, qui subissent manque de reconnaissance et de considération. Se joignent également au mouvement les syndicats FNI (Fédération nationale des infirmiers) et Convergence Infirmière.

En effet, dans un communiqué en date du 19 novembre, la FNI adhère à l'ensemble des préoccupations de la profession infirmière et souligne ceci : Aucune infirmière libérale ne peut se satisfaire du manque de considération et même du mépris dont elle est gratifiée par le Gouvernement. Au quotidien, cela se traduit par un silence assourdissant face aux faits de violence à l’encontre des infirmières libérales, la pression administrative croissante ou encore la création d’un critère sortie précoce après chirurgie pour permettre à l’HAD de s’ériger en porte de sortie obligatoire de l’hôpital au détriment de la relation de proximité IDEL/famille et des finances publiques. Le tout évidemment sans aucune concertation.(...) Alors que le Gouvernement se prévaut d’agir dans la concertation, l’histoire récente démontre encore une fois le contraire. Nous apprenons en effet que ce mardi 18 octobre, les députés ont autorisé les pharmaciens à vacciner contre la grippe à titre expérimental !  S’il faut pour être reconnu comme un partenaire social se faire entendre dans la rue, soit, nous savons faire. La FNI s’associe à ce mouvement de contestation rassembleur autour de la condition infirmière et de l’avenir du système de santé

Quant à Convergence Infirmière, dans un communiqué en date du 20 octobre, il dit ceci : Nous avons décidé de parler haut et fort. Pour éveiller les consciences et mettre fin au discrédit d’une profession en souffrance. On ne compte malheureusement plus le nombre d’agressions, le nombre de burn out, ni même celui des suicides… Et que dire de ceux qui, dégoûtés, préfèrent jeter l’éponge ? Comment peut-on en arriver là : abandonner un si beau métier ? Le rêve de toute une vie, pour nombre d’entre nous… Parler ahut et fort pour valoriser les compétences des infirmières, et ce dans tous les champs de compétences qui leur incombent. Bref, pour nous laisser exercer notre métier, soigner, tout en étant rémunérées à notre juste valeur.

Pour toutes ces raisons, Convergence Infirmière rejoint les infirmières salariées appelées par leurs organisations syndicales à manifester leur mécontentement, le 8 novembre prochain.

L'appel des organisations d'infirmiers salariés

Le 8 novembre prochain, va-t-on assister à une grande vague blanche... il semblerait que oui...

Les principales organisations d’infirmier(e)s salarié(e)s de la Fonction Publique , du secteur privé et les syndicats infirmiers lancent en effet un appel commun à la mobilisation infirmière le mardi 8 novembre 2016. Les revendications unitaires ne manquent pas dans le climat de défiance inégalé au sein des services de soins et devant le peu de considération qu'inspire aux tutelles la profession infirmière dans son entier et sur tous ses terrains d'exercice. Le contexte est de plus en plus dur, dramatique : suicides , dégradation des conditions de travail, pénibilité non reconnue, grilles salariales peu conformes au niveau de responsabilité des infirmiers, réingénierie des diplômes de spécialités en stand-by... Infirmiers de la fonction publique hospitalière, du privé, infirmiers anesthésistes, infirmiers de bloc, infirmiers scolaires, infirmières puéricultrices, cadres de santé, enseignants... ils sont tous partants... et la liste pourrait s'allonger alors que se constitue actuellement un "collectif" et une plateforme revendicative avec des modalités d'actions en cours d'élaboration. Les étudiants en soins infirmiers et les infirmiers libéraux seront également de la partie.

L’Unaibode invite l’ensemble de la spécialisation Ibode, unis dans un même combat, à se rassembler pour soutenir les revendications menant au respect de la condition infirmière.

A 18, ils s'engagent, ensemble, de façon unitaire

  • les syndicats infirmiers CNI, SNPI, Convergence Infirmière, FNI, SNIIL, SNPI CFE-CGC, SNIES, SNICS,
  • les organisations d’infirmiers anesthésistes : SNIA, ANEIA (école d'Iade), CEEIADE (comité d'entente des écoles iade)
  • les organisations d’infirmiers de bloc : UNAIBODE, AEEIBO  (école d'IBODE)
  • les organisations de puéricultrices : ANPDE, SPL (infirmier praticien spécialisé en soins de première ligne), SNIPUERLIB (syndsicat national des infirmières puéricultrices libérales), SPL (syndicat des puéricultrices libérales)
  • les étudiants en soins infirmiers : FNESI
  • l'union nationale des infirmiers diplômés d'Etat libéraux : UNIDEL
  • l'Association Nationale Française des Infirmières et Infirmiers Diplômés et Étudiants et représentants des infirmiers de pratiques avancées (Anfiide)

Le CEFIEC se positionne à son tour et partage la gronde des infirmier(e)s. Association de structures de formation, le Comité d'Entente des Formations Infirmières et Cadres (CEFIEC) est une association de structures de formation aux métiers de la santé qui regroupe à ce jour tous les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (IFSI)  de France, soit 331 structures,  ainsi que les 36 Instituts de formations de cadres de santé (IFCS),  268 Instituts de Formation Aide-Soignant (IFAS), 48 Institut de Formation d'Auxiliaire de Puériculture (IFAP) , et quelques écoles de spécialités infirmières (Puéricultrices, Bloc Opératoire). Le CEFIEC n'a pas vocation à appeler les instituts adhérents à manifester, cependant, il partage une partie des constats exprimés par le mouvement unitaire infirmier, et souhaite attirer l'attention, tout particulièrement, sur les conditions d'apprentissage que connaissent nos étudiants et élèves actuellement.

L'appel unitaire s'intitule "Soigne et tais-toi" ; le hashtag #soigneettaistoi circule déjà beaucoup sur les réseaux sociaux à l'occasion de la mobilisation du 8 novembre prochain.

 Le Syndicat National des Infirmier(e)s Anesthésistes appelle l'ensemble de la filière IADE et au delà, l'ensemble des filières infirmières de soins généraux et spécialisés à converger dans le mouvement de contestation du 8 novembre prochain.

Tout comme les grandes centrales syndicales -FO, CGT et Sud- qui appellent à la grève le mardi 8 novembre prochain avec un seul constat l'hôpital et ses personnels sont attaqués de toutes parts avec une accentuation sans précédent sur la période 201/2016, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC, a donc, lui aussi, déposé pour la même date un préavis de grève concernant l’ensemble des professionnels infirmiers (infirmières, cadres, infirmières spécialisées) de la Fonction Publique et du secteur privé (lucratif ou participant au service public hospitalier). Ce préavis couvre la période du lundi 7 novembre 19h au mardi 8 à 24h).

Les revendications sont les suivantes

  • Reconnaissance de la pénibilité par un départ anticipé en retraite (bonification d’un an tous les 10 ans, catégorie active) ;
  • Revalorisation salariale conforme au niveau de responsabilité des professionnels infirmiers ;
  • Elargissement de l’exclusivité d’exercice des IADE et IBODE :
  • Réactualisation du décret d’actes infirmiers  (non modifié depuis 2002) afin de couvrir les pratiques actuelles suite aux progrès médicaux ;
  • Détermination de ratios infirmiers au lit du patient par spécialité ;
  • Création d’une spécialisation en santé mentale après une formation en Master ;
  • Reconnaissance en Master des formations IBODE, puéricultrice et cadre infirmier ;
  • Retrait de l’article 51 de la loi Bachelot HPST avec ses transferts d’actes et la déqualification des soins.

Les oppositions sont les suivantes

  • non aux restructurations comptables en Groupement Hospitaliers de Territoires GHT ;
  • non aux fermetures de lits (100.000 en 10 ans) et aux suppressions de postes des Plans de Retour à l’équilibre PRE ;
  • non au plan ONDAM triennal de 3,5 milliards d’économies sur les hôpitaux (16.000 lits et 22.000 postes à supprimer).

En outre, le SNPI attire l'attention sur une réduction progressive de l'exercice infirmier au long cours au profit d'une nouvelle catégorie de professionnels de santé. "Nous refusons les transferts de taches, et le projet d’ordonnance qui permettrait aux ressortissants de l’UE détenteurs d’un diplôme de soins non compensable de réaliser tout ou partie des activités infirmières. Ce texte a été présenté le 22.09.16 au Haut Conseil des Professions Paramédicales HCPP. Ce "séquençage des activités" doit permettre un "exercice partiel" des professions de santé. Nous refusons de voir arriver des métiers intermédiaires entre aide-soignant et infirmière, type "auxiliaire en plaie et cicatrisations" ou "assistant de soins en diabétologie", qui ne reposeraient sur aucune formation française", se prononce le Syndicat National des Professionnels Infirmiers.

Le communiqué de presse conjoint le rappelle avec insistance, lors de la Grande Conférence de la Santé du 11 février 2016, le Premier Ministre s’était engagé sur plusieurs mesures visant à l’amélioration des conditions d’études, au développement des compétences des infirmiers ainsi qu’à leur reconnaissance. Il rappelait alors l’importance du développement des pratiques avancées inscrites dans la Loi de modernisation de notre système de santé. Huit mois après, ces engagements, pourtant programmés, se font encore attendre. La profession s'impatiente et le demande une fois encore aux tutelles : il devient urgent de s’engager dans un processus d’intégration universitaire allant de la Licence au Doctorat, de poursuivre la réingénierie des spécialités et de donner une traduction concrète aux avancées afin que les formations soient à la hauteur du service que les usagers de notre système de santé sont en droit d’attendre

La dégradation des conditions de travail et d'études entraîne un mal-être et une souffrance profonde de la profession dans son ensemble associée, dans les établissements, à une gestion des ressources humaines déplorable, sans aucun respect des soignants. Aussi nous appelons-nous l'ensemble des infirmiers, des étudiants, mais aussi des citoyens, à se mobiliser le 8 novembre pour l'avenir de la profession ainsi que pour la sauvegarde d'un système de santé de qualité.

Malaise profond dans la profession – exprimons-nous ! L’Ordre national des infirmiers (ONI) apporte son soutien affirmé à ce mouvement. Les infirmières et infirmiers doivent se faire entendre par tous les moyens en leur possession. Continuer de négliger cette profession serait mettre en danger le système de soins dans son ensemble. Pour prendre soin des patients, prenez soin des infirmiers. N’attendons pas qu’il soit trop tard ! souligne dans le dernier Bulletin de l'ONI Didier Borniche président de l’Ordre.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com