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2500 personnes manifestent pour la réouverture des urgences de Valognes

Publié le 24/08/2015

Environ 2.500 personnes ont défilé le 22 août 2015 dans les rues de Valognes pour réclamer la réouverture des urgences de la ville, fermées depuis le 6 août faute de médecins urgentistes, a-t-on appris lundi auprès de la mairie et de l'Association citoyenne de défense du centre hospitalier public du Cotentin (CHPC, Cherbourg/Valognes) et de promotion de la santé.

Valognes : une mobilisation d'ampleur a eu lieu le 22 août 2015 pour la réouverture des urgences.

Alors que le CHPC aurait besoin de 24 équivalents temps plein (ETP) pour faire fonctionner 24h/24 ses deux services d'urgence et ses deux Smur, sur les sites de Valognes et de Cherbourg (communes distantes de 25 km), il ne dispose que de 15 ETP de médecins urgentistes (incluant un arrêt maladie renouvelé régulièrement et un congé maternité), rappelle-t-on. Les difficultés de fonctionnement, accrues par la période estivale, ont conduit la direction à fermer le 6 août les urgences de Valognes "jusqu'à nouvel ordre", tout en annonçant que la situation serait réévaluée toutes les semaines. Le Smur de Valognes a repris son fonctionnement normal depuis le 15 août mais les urgences sont toujours fermées.

Selon un comptage effectué sur des images filmées, la manifestation a rassemblé samedi 2.500 personnes, qui ont défilé de la mairie à l'hôpital avant de revenir à la mairie, a rapporté ce lundi 24 août à l'APM Remi Besselièvre, président de l'association de défense créée en avril. Contactées lundi par l'APM, les gendarmeries de Valognes et Cherbourg ne disposaient pas d'estimation chiffrée de la participation à la manifestation. Remi Besselièvre a indiqué qu'environ 150 élus locaux étaient présents ainsi que cinq présidents des communautés de communes concernées et des conseillers régionaux. Le cortège était également constitué des habitants du territoire, d'hospitaliers et de représentants syndicaux.

Dans un courrier reçu en fin de semaine et lors de la manifestation, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Marisol Touraine, assure que tout est fait pour permettre la réouverture des urgences et la couverture des besoins de la population, a-t-il indiqué. La mairie de Valognes a précisé à l'APM que la ministre faisait part de sa volonté de rouvrir les urgences dès septembre et réaffirmait que la fermeture était causée par le manque de médecins.

Le président de l'association de défense ne croit pas au manque de médecins, estimant qu'en s'organisant mieux, il serait possible de trouver des urgentistes. Il craint que la situation actuelle ne préfigure la fermeture de nuit du service, comme cela est recommandé dans plusieurs rapports, notamment celui de l'Inspection générale des affaires sociales.

Recours contre la décision de fermeture

La municipalité (divers droite) de Valognes et celles de cinq autres communes du territoire situées dans un rayon de 30 km (Bricquebec, Quettehou, Montebourg, Saint-Sauveur-le-Vicomte et Portbail), l'association de défense et le syndicat CGT du CHPC se sont associés pour déposer la semaine dernière un recours en référé au tribunal administratif de Caen contre la décision de fermeture des urgences de Valognes. Le recours porte à la fois sur la forme et sur le fond, a expliqué Rémi Besselièvre.

Les communes, l'association et la CGT estiment que la décision est illégale car elle n'a pas été prise après consultation des instances de l'hôpital et des élus. Sur le fond, elles jugent qu'elle porte atteinte à l'égalité d'accès aux soins.

Le président de la CME défend la communauté médicale

Dans une lettre ouverte aux élus et à la population, datée de lundi et intitulée "la communauté médicale du CHPC ne sera pas le bouc émissaire de la crise!", le président de la commission médicale d'établissement (CME) du CHPC, Henry Gerves, défend les praticiens de l'hôpital "gravement mis en cause ces derniers jours". "La communauté médicale du CHPC ne peut en aucun cas être accusée de ne pas s'être mobilisée", affirme-t-il, déplorant une "méconnaissance totale des réalités" voire de la mauvaise foi. Il rappelle que plusieurs praticiens des deux sites ont "accepté de donner de leur temps en sus pour combler les lignes vacantes, notamment en week-end". Les urgentistes ont par ailleurs "accumulé plus de 800 heures supplémentaires en juillet".

Il met l'accent sur l'effort d'anticipation et d'amplification de la réorganisation médicale, qui n'a toutefois pas permis de faire face à une situation devenue "intenable" en raison d'une nouvelle baisse des effectifs médicaux permanents à la veille de l'été et un manque d'intérimaires. La fermeture "a été demandée, validée et soutenue" par les urgentistes et les représentants de la communauté médicale, "soucieux d'abord de préserver la sécurité et la qualité de la réponse aux urgences vitales du territoire, sans aucune considération financière ou administrative", assure-t-il.

Henry Gerves remarque que le site de Valognes reçoit habituellement à peine le tiers des passages aux urgences de Cherbourg. "Les situations de détresses vitales ou les cas les plus graves sont donc déjà pour leur immense majorité adressées directement à Cherbourg ou éventuellement transférées après passage à Valognes ce qui correspond à une perte de temps, un gaspillage de moyens, et une vraie perte de chance pour certaines pathologies". Il réfute l'idée que le site de Valognes serait "délaissé et proche de la fermeture", en rappelant sa "place stratégique" pour le développement des activités du CHPC, le projet d'implantation d'un nouvelle IRM et le nombre important de praticiens intervenant sur les deux sites.

Le président de la CME espère que la mobilisation interne permettra de pérenniser les deux Smur et de rouvrir prochainement les urgences de Valognes "en journée". "Le recours à l'intérim reste nécessaire, mais nous espérons le réduire par des recrutements à venir facilités par le travail en cours pour une meilleure attractivité". Il rejette l'idée qu'il fallait "réquisitionner" d'autres médecins du CHPC, ceux-ci étant déjà fortement mobilisés par leur propre activité.

Enfin, il indique que la communauté médicale est prête à assumer ses responsabilités en "participant à une large concertation sur ces sujets avec les populations, les élus, les professionnels de santé, les structures médico-sociales et les associations concernées".


Source : infirmiers.com