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15 millions de bébés naissent prématurément chaque année

Publié le 09/05/2012
15 millions de prematures par an dans le monde

15 millions de prematures par an dans le monde

Chaque année, 1,1 million de bébés prématurés perdent la vie, mais grâce à des traitements peu coûteux, 75% d'entre eux pourraient survivre.

Communiqué de l’Organisation mondiale de la santé – 2 mai 2012

Chaque année, quelque 15 millions de bébés dans le monde, soit plus d'une naissance sur dix, sont nés trop tôt, selon le rapport qui vient d'être publié intitulé « Arrivés trop tôt : rapport des efforts mondiaux portant sur les naissances prématurées ».

Plus d'un million de ces bébés meurent peu après leur naissance ; en plus un nombre incalculable d'autres prématurés souffriront d'une incapacité à vie d'ordre physique, neurologique ou pédagogique, à un prix souvent très élevé pour les familles et la société.

On estime que trois quarts de ces bébés prématurés auraient pu survivre, sans que l'on ait forcément besoin de recourir à des soins dispendieux, si des traitements et des soins de prévention éprouvés et peu coûteux avaient été disponibles dans le monde entier, selon plus de 100 spécialistes qui ont contribué au rapport, représentant près de 40 agences de l'ONU, universités et organismes. Le rapport explique ce que nous connaissons au sujet des naissances prématurées, des causes qui y sont reliées et des types de soins nécessaires.

Les principaux auteurs du rapport, produit par la Fondation March of Dimes, le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, Aide à l'enfance et l'Organisation mondiale de la Santé, offrent un plan détaillé des actions requises pour réduire à la fois le nombre de décès et de naissances prématurés.

Une stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l'enfant

Les toutes premières statistiques par pays révèlent un problème de taille quoique négligé.

Les naissances prématurées présentent un problème négligé, comme l'affirment les principaux acteurs en santé mondiale.

« Tous les nouveau-nés sont vulnérables, bien que les bébés prématurés le soient excessivement plus », souligne le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, auteur de l'avant-propos du rapport, qui considère que les efforts visant à réduire les naissances et les décès prématurés comme une partie intégrale de sa stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l'enfant.

« Être né trop tôt est une cause de mortalité non reconnue, révèle le Dr Joy Lawn, Ph. D., corédactrice du rapport et directrice, Preuve et politique mondiale d'Aide à l'enfance. En effet, les naissances prématurées représentent près de la moitié de la totalité des décès chez les nouveau-nés dans le monde et sont actuellement la deuxième principale cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans, derrière la pneumonie. »

De nouvelles statistiques publiées dans le rapport illustrent à la fois l'ampleur du problème et la présence de disparités entre les pays. Parmi les 11 pays qui affichent des taux de naissance prématurée supérieurs à 15%, seulement deux ne proviennent pas d'Afrique subsaharienne. Les naissances prématurées représentent 11,1% des naissances vivantes dans le monde, dont 60% proviennent d'Asie du Sud et d'Afrique subsaharienne. Dans les pays les plus pauvres, on compte en moyenne 12% de bébés nés prématurément, comparativement à 9% pour les pays à revenu plus élevé.

Des chiffres édifiants

- Voici les pays qui comptent le plus grand nombre de naissances prématurées :
Inde – 3 519 100; Chine – 1 172 300; Nigéria – 773 600; Pakistan – 748 100; Indonésie – 675 700; États-Unis – 517 400; Bangladesh – 424 100; Philippines – 348 900; République démocratique du Congo – 341 400; et Brésil – 279 300.
Voici les 10 pays qui possèdent les taux les plus élevés de naissance prématurée pour 100 naissances : Malawi - 18,1 pour 100; Comores et Congo – 16,7 ; Zimbabwe – 16,6 ; Guinée équatoriale – 16,5 ; Mozambique – 16,4 ; Gabon – 16,3 ; Pakistan – 15,8 ; Indonésie – 15,5 ; et Mauritanie -15,4.
- Voici, à l'opposé, les 11 pays qui détiennent les taux les plus faibles de naissance prématurée Bélarus – 4,1 ; Équateur – 5,1 ; Lettonie – 5.3 ; Finlande, Croatie et Samoa – 5,5 ; Lituanie et Estonie – 5,7 ; Antigua-et-Barbuda – 5,8 ; Japon et Suède – 5,9.

Cependant, le problème des naissances prématurées ne concerne pas uniquement les pays à faible revenu. En effet, les États-Unis et le Brésil figurent parmi les 10 premiers pays qui affichent les taux les plus élevés de naissance prématurée. Par exemple, aux États-Unis, environ 12% de l'ensemble des naissances, soit plus d'une naissance sur neuf, est prématurée.

« Le nombre de naissances prématurées est à la hausse. À l'exception de trois pays, on recense des taux de naissance prématurée accrus au cours des 20 dernières années, renchérit le Dr Lawn. Dans le monde entier, 50 millions de naissances surviennent encore dans les maisons et de nombreux bébés meurent sans qu'un acte de naissance ou de décès soit produit, dit-elle. »

Dans les pays à revenu élevé, les augmentations du nombre de naissances prématurées sont liées au nombre de femmes plus âgées qui ont des bébés, à une utilisation croissante d'inducteurs d'ovulation et aux multiples grossesses qui en résultent. Dans certains pays développés, les déclenchements non nécessaires du point de vue médical et les accouchements par césarienne avant la gestation complète du bébé ont également contribué à la hausse des naissances prématurées. Dans de nombreux pays à faible revenu, les principales causes de naissances prématurées comprennent les infections, le paludisme, le VIH et un taux élevé de grossesses chez les adolescentes. Tant dans les pays riches que dans les pays pauvres, un grand nombre de naissances prématurées demeure inexpliqué.

« Le rapport met également l'accent sur l'impressionnant écart de survie entre les pays à faible revenu et ceux à revenu élevé pour les bébés nés avant la 28e semaine, mentionne le Dr Christopher Howson, Ph. D., corédacteur du rapport, épidémiologiste et chef des Programmes mondiaux de March of Dimes. Dans les pays à faible revenu, plus de 90% des bébés d'extrême prématurité meurent au cours des premiers jours de leur vie, alors que l'on compte moins de 10% de pertes de vie dans les pays à revenu élevé. »

« Il s'agit toutefois d'un problème qui peut être réglé, ajoute le Dr Howson. Bon nombre de pays, comme l’Équateur, le Botswana, la Turquie, l'Oman et le Sri Lanka ont réduit de moitié leur nombre de décès néonatals des naissances prématurées en améliorant les soins dispensés pour de graves complications, telles que les infections et la détresse respiratoire. Ces interventions sont particulièrement efficaces pour la prévention des décès des bébés de prématurité moyenne, représentant plus de 80% de la totalité des naissances avant terme. »

D'importantes différences ont été relevées à l'intérieur même des pays. Par exemple, aux États-Unis, le taux de naissance prématurée en 2009 chez les Afro-Américains s'élevait à 17,5%, comparativement à 10,9% chez les Américains de race blanche. L'âge de la mère produit une différence notable. Aux États-Unis, le taux de naissance prématurée chez les femmes âgées de 20 à 35 ans se situait de 11 à 12%; alors qu'il atteignait plus de 15% chez les femmes de moins de 17 ans et de plus de 40 ans.
Mettre en lumière les naissances prématurées peut aider de nombreux pays à faible revenu, principalement en Afrique subsaharienne, à atteindre l'objectif 4 du Millénaire pour le développement de l'ONU, soit la réduction de deux tiers des décès des jeunes enfants, ainsi que l'objectif 5, visant à améliorer la santé maternelle, d'ici 2015. Ces objectifs ont été établis par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2000. Pratiquement tous les pays développés à revenu élevé ont déjà atteint ces objectifs.

Toutes les naissances prématurées ne sont pas les mêmes

Dans ce rapport, on entend par prématurité 37 semaines de gestation ou moins, ce qui correspond à la définition standard de l'OMS.

Les bébés prématurés sont répartis en trois catégories :

  • prématurité moyenne : les naissances survenant entre la 32e et la 37e semaine, soit 84% de la totalité des naissances prématurées, ou 12,5 millions. La majorité de ces nouveau-nés survivent grâce à des soins de soutien ;
  • grande prématurité : les naissances survenant entre la 28e et la 32e semaine. Ces bébés requièrent des soins de soutien additionnels. La plupart survivront ;
  • extrême prématurité : les naissances survenant avant la 28e semaine. Ces bébés requièrent les soins les plus intensifs et les plus coûteux pour survivre. Dans les pays développés, ces bébés détiennent 90% de chance de survie, bien qu'ils puissent souffrir d'incapacités physiques, neurologiques et pédagogiques pour le reste de leur vie. Dans les pays à faible revenu, seulement 10% d'entre eux survivent.

Une analyse récente de March of Dimes indique que, même en présence de statistiques peu élevées, les risques de décès de bébés nés entre la 37e et la 39e semaine de gestation sont deux fois supérieurs à ceux des bébés arrivés à terme, ou à la 39e semaine.

« Il est important de veiller à ce que les bébés aient au moins 39 semaines de gestation lorsque c'est médicalement possible, et de diffuser ce message à la fois aux fournisseurs de soins et aux mères, souligne le Dr Howson. Car un bébé en bonne santé en vaut bien l'attente.»

Des techniques simples et peu coûteuses qui sauvent des vies

« Les gens ont tendance à associer les naissances prématurées à des soins intensifs dispendieux, ce qui représenterait un véritable enjeu pour les pays démunis. Toutefois, une gamme complète de services efficaces et peu coûteux sont à notre disposition et peuvent sauver la majorité de ces vies », explique le Dr Carole Presern, qui a exercé le rôle de sage-femme dans des régions reculées d'Asie et actuellement directrice du Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.

Les spécialistes de l'ONU, les établissements médicaux et les organismes œuvrant sur le terrain affirment que des types de soins éprouvés et peu coûteux destinés aux prématurés pourraient sauver au moins trois quarts de ces bébés dans le monde en développement.

Voici ce qu'ils comprennent :

  • des injections de stéroïdes anténatales pour les mères qui ont des contractions prématurées, lesquelles coûtent 1 dollar la dose. Cette technique contribue au développement pulmonaire du fœtus encore immature et prévient des problèmes respiratoires; cependant, dans les pays à faible revenu, ces injections ne sont offertes qu'à 10% des mères qui en ont besoin. À lui seul, ce service pourrait sauver la vie de près de 400 000 bébés par année ;
  • la « méthode kangourou », c'est-à-dire lorsque l'enfant reçoit un contact peau à peau sur la poitrine de sa mère pour demeurer au chaud. En effet, la chaleur est très importante pour les nouveau-nés prématurés. La méthode kangourou facilite l'allaitement fréquent et procure une supervision maternelle constante. Le recours à cette technique pourrait sauver 450.000 vies par année;
  • de la crème antiseptique afin de prévenir l'infection du cordon ombilical ;
  • des antibiotiques pour prévenir et combattre les infections: une cause importante de décès du nouveau-né.

« Tous les professionnels de la santé, y compris les médecins, les infirmiers et les sages-femmes, ont besoin de formation en soins de base pour les prématurés », précise le Dr Presern, qui affirme avoir vu un trop grand nombre de situations où même le médecin ne semblait pas savoir quoi faire avec un si petit nouveau-né.

Deux types de naissance prématurée

Les naissances prématurées se divisent en deux catégories: Celles d'origine spontanée en raison du déclenchement précoce des contractions ou de la rupture prématurée des membranes et celles provoquées par des professionnels de la santé.

En effet, il peut y avoir des accouchements précoces provoqués par des professionnels de la santé lorsque la santé de la mère ou du fœtus est en danger, comme pour une pré-éclampsie (hypertension dangereusement élevée durant la grossesse), au bénéfice du médecin, de la sage-femme ou de la mère, ou en présence d'une erreur de date d'accouchement. Même les bébés nés quelques semaines à l'avance sont plus susceptibles à une nouvelle hospitalisation ou de contracter des problèmes respiratoires ou d'autres maladies.

La prévention : la clé pour réduire les naissances prématurées

Un des principaux moyens de réduire le nombre de prématurés consiste à trouver des façons d'aider à faire parvenir les grossesses à terme, ou à la 39e semaine.

« La clé sera la prévention, annonce le Dr Elizabeth Mason, directrice du département Santé de la mère, du nouveau-né, de l'enfant et de l’adolescent à l'Organisation mondiale de la Santé et qui a largement contribué à la production du rapport. Nous examinons actuellement de près ce qui peut être accompli avant qu'une femme devienne enceinte afin de l'aider à obtenir un résultat optimal, ajoute le Dr Mason. Nous sommes conscients que la pauvreté, l'éducation des femmes, le paludisme et le VIH ont tous un effet considérable sur la grossesse de la mère et la santé du bébé.»

Un grand nombre de facteurs de risque ont été déterminés en ce qui concerne la naissance prématurée, dont les antécédents en matière de naissance prématurée, d'insuffisance pondérale, d'obésité, de diabète, d'hypertension, de tabagisme, d'infection, d'âge de la mère (soit moins de 17 ans ou plus de 40 ans), de génétique, de grossesses multi-fœtales (jumeaux, triplés et plus), ainsi que de grossesses trop rapprochées.

Cependant, on connaît encore mal les interactions entre ces facteurs, ainsi que d'autres facteurs sur les plans environnemental et social.

Le rapport incite à la mise sur pied d'un important programme de recherche pour identifier clairement les facteurs de risque et comprendre comment leurs interactions peuvent entraîner des naissances prématurées afin que davantage de moyens définitifs puissent être trouvés pour dépister et traiter les femmes à risque pour éviter que ce problème se reproduise.

En attendant que la recherche fournisse de meilleures réponses, le rapport recommande la prise de mesures efficaces dès maintenant, comme le dépistage des femmes pour des conditions médicales connues qui pourraient les mettre à risque au cours de la grossesse, l'adoption d'une bonne nutrition avant et au cours de la grossesse, et en veillant à ce que toutes les femmes aient accès à des soins de santé de qualité avant la conception et l'accouchement et observent le nombre recommandé de visites durant leur grossesse.

Un programme d'intervention

En plus des recommandations détaillées soulignant la nécessité de la recherche, le rapport propose un programme et un plan d'intervention pour tous les groupes touchés par les naissances prématurées et la santé infantile, soit des Nations Unies et des gouvernements de tous les échelons, des pays donateurs, ainsi que des organismes philanthropiques internationaux et de la société civile.

Quelque 30 groupes se sont déjà engagés à prendre part aux efforts à l'échelle mondiale visant à réduire à la fois le nombre absolu de naissances prématurées et le taux de mortalité, ainsi que pour appuyer le programme de recherche. Ces engagements sont publiés sur le site www.everywomaneverychild.org, qui soutient l'initiative « Chaque femme, chaque enfant pour faire progresser la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l'enfant ».

La liste détaillée de recommandations figurant dans le rapport comprend des mesures spécifiques, telle que l'intervention dans l'enjeu du matériel et des médicaments essentiels manquants, la formation du personnel de santé actuel pour apprendre comment prendre soin des femmes en situation d'accouchement prématuré et des bébés vulnérables, l'accroissement du financement au profit de la recherche pour trouver de nouvelles solutions de prévention, ainsi que de meilleures données pour accomplir de futurs dénombrements précis. Les efforts visant à augmenter la sensibilisation à l'égard de l'enjeu des naissances prématurées sont essentiels.

« Ce rapport n'est pas le dernier mot, il s'agit plutôt d'une étape suivante importante, explique le Dr Howson. Le rapport ainsi que la grande structure internationale qui le supporte offrent un cadre de travail et une série de mesures claires pour permettre d'accélérer les progrès mondiaux en matière de naissance prématurée.

Les parlements mobilisés pour améliorer la santé de la mère et de l'enfant

Au cours de la première semaine d'avril, des dirigeants de près de 120 parlements nationaux qui ont pris part à une assemblée importante à Kampala, en Ouganda, ont résolu d'accorder la priorité aux efforts et aux ressources en vue de l'amélioration de la santé des femmes et des enfants.

Ainsi, des délégués de l'Union interparlementaire (UIP) ont adopté une résolution demandant à tous les membres du parlement de prendre toutes les mesures possibles pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) 4 et 5 d'ici 2015. L'OMD 4 vise à réduire la mortalité infantile dans le monde de deux tiers d'ici 2015 ; l'OMD 5 vise à réduire le taux de mortalité maternelle de trois quarts au plus tard à la même année.

C'est la première fois que les parlements dans le monde, intervenant par l'entremise de l'UIP, ont adopté une résolution relativement à cet enjeu. Le débat portant sur la résolution a donné lieu à des interventions de la part de plus de 50 délégations membres, membres associés et observateurs, y compris le Nigéria, le Brésil, le Royaume-Uni, la Suède et l'Indonésie.

Organisation mondiale de la santé
http://www.who.int


Source : infirmiers.com