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108 figures du monde du spectacle interpellent Macron sur l'état de l'hôpital public

Publié le 02/10/2019

Chanteurs, écrivains, comédiens, réalisateurs, humoristes...  108 personnalités ont lancé un appel au président de la République, Emmanuel Macron, pour sauver l'hôpital public.  Toutes ont été au moins une fois confrontées au monde hospitalier et se déclarent solidaires des patients excédés par les carences du système et des soignants en sous-effectifs continuels dont le travail reste si peu valorisé.

Les signataires demandent l'ouverture de lits, des embauches de personnels, une revalorisation des salaires...

Véronique Sanson, Charlotte Gainsbourg, Pierre Arditi, Jacques Weber, Florence Foresti... ils ont tous signé une lettre ouverte s'adressant directement à Emmanuel Macron pour soutenir les blouses blanches au bord du burn out. Publiée le 1er octobre sur le site du Parisien, une quarantaine de représentants de patients en France ont également signé cet appel inédit en son genre qui sera par ailleurs bientôt disponible sur le site de pétition Change.org.

Des drames se produisent, touchant toutes les catégories professionnelles de l’hôpital mais également les patients

Une situation intenable pour les soignants comme pour les patients

Le texte rappelle, encore une fois la situation de plus en plus dramatique dans laquelle se trouvent les hôpitaux du service public . "La situation sur le terrain est devenue réellement intenable : les difficultés d’accès aux soins s’accroissent, la qualité et la sécurité des soins se dégradent et nous observons l’épuisement et l’inquiétude des personnels hospitaliers", rapporte le courrier. Des problématiques que les patients constatent et subissent tous les jours. Des drames se produisent, touchant toutes les catégories professionnelles de l’hôpital mais également les patients, souligne le texte.

Pour pallier cela, les signataires demandent l'ouverture de lits, des embauches de personnels, une revalorisation des salaires... c'est-à-dire des mesures concrètes afin de sauver le service public. Les arguments pour appuyer ces requêtes sont ceux que les soignants défendent depuis longtemps : les patients doivent pouvoir être hospitalisés sans avoir à passer des heures voire des jours à attendre couchés sur des brancards, nous sommes en 26e position sur les 35 pays de l’OCDE pour le salaire des infirmiers.

On alerte depuis des années sans écho majeur, témoigne au Parisien la neurologue Sophie Crozier qui exerce à la Pitié-Salpêtrière. C'est peut-être l'une des dernières tentatives alors que l'on nous annonce encore des restrictions budgétaires, se désespère la praticienne qui estime ne pas accorder suffisamment de temps à ses patients. En effet, si la ministre de la Santé avait annoncé un plan de refonte pour les urgences sur trois ans avec un budget de 750 millions d'euros, le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2020 indique clairement une politique d'austérité. En effet, celui-ci prévoit de limiter à 2,3 % l'évolution des dépenses de l'Assurance maladie (Ondam) en 2020, contre +2,5 % cette année. Ainsi, c'est 4,2 milliards d'économies au total qui devront être réalisées par les industriels, établissements, professionnels de santé pour tenter de réduire l'ampleur du "trou de la Sécu" l'an prochain, qui s'est de nouveau creusé en 2019.

J’ai rendu le budget hospitalier positif pour la première fois depuis l’année dernière. Je suis la ministre qui réinvestit dans l’hôpital - Agnès Buzyn

"Il y aura des changements notables", promet Buzyn

Invitée à réagir sur France Inter, ce mercredi 2 octobre à 8h20, la ministre des Solidarités et de la Santé a assuré avoir ajouté depuis son arrivée près de 6 milliards d’euros au budget de l’hôpital, une somme allouée qui devrait encore augmenter de 1,5 milliards d’euros en 2020 . Agnès Buzyn a également affirmé travailler aussi à la qualité de vie des soignants, avant de promettre des changements notables au cours de l’année qui vient.

Les patients sont perdus, déboussolés. Ils n'en peuvent plus d'être trimbalés, réduits à un organe malade !

D'ici là, ce sont les patients qui passent à la caisse

En attendant une évolution, ce sont les patients qui attendent des heures aux urgences, ou un rendez-vous en médecine de ville face à des professionnels de santé surmenés. Les patients sont perdus, déboussolés. Ils n'en peuvent plus d'être trimbalés, réduits à un organe malade ! C'est le foie de la chambre 32, le cœur de la 18, la hernie de la 212 qu'on soigne, nous disent-ils, l'écoute, l'humain n'y est plus, se désole Marie Citrini, une de signataires qui défend les droits des patients à l'AP-HP. D'après elle, les soins sont déshumanisés, et ce, de façon vertigineuse.

Ainsi, à partir de ce mercredi, chaque usager pourra trouver à l'entrée des établissements une carte postale qu'ils pourront, eux aussi, envoyer au président de la République. Un texte sera déjà préalablement écrit sur la carte : Je suis usager de l'Hôpital public et je constate que le manque d'effectifs affecte ma prise en charge et l'accueil qui m'est fait. Quand à l'image, elle a été choisie à dessin, puisqu'il s'agit du célèbre Homme de Vitruve de Léonard de Vinci sauf qu'elle a été quelque peu améliorée ou plutôt désarticulée. Sur la carte, le personnage n'est plus représenté dans un cercle, les bras et les jambes tendus, mais au contraire avec des membres se disloquant. Quant on dit qu'une image vaut mille mots. Celle-ci est assez parlante, non ?

Rédaction infirmiers.com


Source : infirmiers.com