C’est dans un contexte marqué par l’apparition en Afrique d’un nouveau variant (clade Ib), plus agressif et plus transmissible, qui a poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à élever son niveau d’alerte, que la Haute autorité de santé (HAS) actualise ses recommandations relatives à la vaccination contre le mpox. Ce nouvel avis a pour objectif de « prévenir l’émergence du clade 1b du mpox en France, réduire voire éliminer la circulation du clade II, et renforcer l’immunité à long terme pour se préparer à d’éventuelles flambées épidémiques », explique-t-elle.
Une campagne préventive pour les personnes à haut risque
Les nouvelles recommandations de la HAS demeurent toutefois sensiblement identiques à celles qu’elle avait émises en mai 2022, lors de la première flambée épidémique. Celle-ci n’a finalement pas jugé nécessaire d'aller au-delà, constatant que « le mode de transmission par contact intime/sexuel est majoritairement observé quel que soit le clade ». Elles se construisent donc autour de « deux stratégies complémentaires ». L’Agence préconise ainsi de maintenir « une campagne de vaccination préventive pour les personnes à haut risque d’exposition », à savoir les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes en situation de prostitution, les partenaires ou les personnes partageant leur lieu de vie, et les professionnels exerçant dans des lieux de prostitution, liste-t-elle.
Une stratégie de vaccination réactive
Le second pilier de la lutte contre le mpox consiste à adopter « une stratégie de vaccination réactive » autour des cas identifiés. Il s’agit ainsi de rendre éligibles à la vaccination les personnes contacts à risque (soit toute personne ayant eu un contact non protégé avec la peau ou les fluides biologiques d’un cas probable ou confirmé symptomatique de mpox selon la définition de Santé publique France) et les personnes immunodéprimées ayant eu un contact étroit avec celles-ci. « Cette vaccination réactive doit idéalement être administrée dans les 4 jours suivant le premier contact à risque pour avoir une efficacité optimale, et au plus tard dans les 14 jours », rappelle la HAS.
Côté modalités, la primovaccination repose sur l’utilisation des vaccins Imvanex ou Jynneos, en deux doses espacées au minimum de 28 jours ou en dose unique pour les personnes ayant bénéficié d’une vaccination contre la variole avant 1980. Une troisième dose doit compléter le schéma vaccinal des personnes immunodéprimées, « au minimum 28 jours après l’administration de la deuxième dose ». Quant à celles qui auraient contracté le mpox en 2022 ou après, la vaccination n’est pas nécessaire, précise-t-elle.