Alors que la santé physique et psychique des jeunes se dégrade (le Covid ayant porté un coup dur à des enfants ou adolescents déjà éprouvés, angoissés...), les infirmiers scolaires voient leurs moyens stagner.
«Chaque année, les infirmiers du service public d’éducation réalisent 18 millions de consultations à la demande. Laissés à moyen contant, confrontés à une explosion des demandes, les 7816 emplois infirmiers sont loin de permettre une réponse à la hauteur des besoins et enjeux», assurent les syndicats. «Chaque trimestre, le manque de moyen et d'impulsion de la politique éducative sociale et de santé en faveur des élèves et la faiblesse de la formation spécifique des infirmiers creusent les inégalités d'accès à la réussite scolaire. Chaque semaine, les difficultés d’accès à la consultation infirmière, à l’éducation à la santé et les carences de la prévention provoquent une perte de chance en santé pour nombre d'élèves et étudiant.es. Chaque jour, faute de moyens, l'Ecole inclusive progresse en nombre au détriment du bien-être, de la santé et de l'intégration sociale des élèves en situation de handicap ou à besoins particuliers.Chaque heure, les infirmières témoignent de la dégradation massive de la santé à l'Ecole et de leurs conditions de travail, de l'alourdissement de leur charge de travail».
Marche blanche
Evoquant une «souffrance professionnelle grandissante», le SNICS-FSU et le SNIES-UNSA* organisent une marche blanche à Paris le 23 mai prochain pour obtenir :
- Des revalorisations salariales pour atteindre une égalité avec les corps de catégorie A type (moins féminisés) soit des efforts indiciaires mensuels de 500€, le doublement de leur indemnité de fonction sujétion et expertise (IFSE) et le versement du Complément de Traitement Indiciaire (CTI) immédiat et de façon rétroactive.
- La reconnaissance de leur exercice comme une spécialité infirmière autonome et responsable par la mise en place d'une formation statutaire sanctionnée par un diplôme de niveau 7 et l'ouverture d'une filière de recherche.
- L'abandon de tout projet de décentralisation ou de déconcentration, ou de médicalisation passéiste de santé scolaire par la réaffirmation de leur place et expertise au plus près des élèves, au sein des établissements scolaires sous la hiérarchie des chefs d'établissement et au service des élèves et desétudiant.es.
- La création de plus de 15 000 emplois infirmiers permettant de répondre aux besoins des élèves et de l'ensemble de la communauté éducative.
*Le SNICS-FSU et le SNIES-UNSA représentent respectivement 55% et 32% des infirmières, soit 9 infirmières sur 10 avec une participation de 63,6% aux élections professionnelles de 2022.