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GRANDS DOSSIERS

Secours expo 2018 : les infirmiers ont la parole

Publié le 21/02/2018
Gérald Durbas

Gérald Durbas

Guillaume Desmaretz

Guillaume Desmaretz

Exercice de simulation secourisme

Exercice de simulation secourisme

Marie Curoux

Marie Curoux

Caroline Kakol

Caroline Kakol

Gaetan Meuleman

Gaetan Meuleman

Samuel Mercier

Samuel Mercier

Jérémie Bourel

Jérémie Bourel

Exercice de simulation secourisme

Exercice de simulation secourisme

Amélie Locqueneux

Amélie Locqueneux

Secours Expo

Secours Expo

Début février, s’est déroulé à Paris, la 4ème édition de Secours Expo , le salon 100% consacré au Secours, aux soins d’urgences, et à la prévention. Cette année encore, les infirmiers de l’urgence étaient présents en grand nombre. Ils sont suisses, belges, français, étudiants ou diplômés, et ont franchis les portes de l’édition 2018. Infirmiers.com leur donne la parole.

L’absence du Samu et du ministère des Solidarités et de la Santé

Gérald Durbas, infirmier aux Hôpitaux pédiatriques de Nice et infirmier référent national, membre du Collectif Ambulancier des Transports Sanitaires et d’Urgences de France (CATSUF)

« C’est la 2ème année que je participe au salon, et c’est toujours aussi bien préparé ! Il y a une belle diversité au niveau des intervenants du secours et des fournisseurs. On voit des nouveautés, du matériel qui évolue. Cette année, je retiendrai particulièrement les nouveaux outils sur la télémédecine, c’est vraiment novateur ! Mais toujours le même regret. Une fois de plus, on constate la non présence de notre ministère de tutelle, le ministère de la santé qui est absent. Mais aussi le gros absent de ce salon, c’est le SAMU de France. Les régulations du SAMU sont les « patrons » de l’organisation des secours en France, et leur absence se remarque considérablement. Il n’y a pas de représentativité de l’autorité médicale, et c’est vraiment dommage car leur présence serait un vrai enrichissement lors des conférences et des débats qui se déroulent au salon. Je représente aujourd’hui le CATSUF, qui est un collectif d’ambulanciers qui se sont réunis ensemble pour valoriser leur profession. Ils m’ont sollicité en tant qu’infirmier pour contribuer au pôle pédagogique, et apporter mes compétences sur des questions telles que l’approche des traitements, les gestes de secours, les spécificités de la prise en charge de patients psychiatriques… Je regrette qu’aujourd’hui, il n’y ait pas plus de passerelles d’information entre les différentes professions médicales et paramédicales. »

Tous le même but

Caroline Kakol, infirmière libérale sur Valencienne, et Infirmier de Sapeur Pompier (ISP) volontaire.

« Il s’agit de ma première participation à Secours Expo, et je suis venue avec des collègues. C’est très intéressant de rencontrer différentes associations qui agissent en pré-hospitalier. Au final nous avons tous le même but, mais des métiers différents. Partager nos connaissances, notre matériel, notre savoir-faire, nos expériences, c’est un enrichissement ! Nous avons croisé de nombreux collègues ISP et échangés sur nos pratiques qui ne sont pas forcément les mêmes selon les départements. J’ai pu participer à une formation professionnelle avec l’Association Nationale des Infirmiers de Sapeurs-Pompiers (Anisp) avec une mise en condition en situation catastrophique, immergée dans une salle en milieu clos avec des mannequins démembrés. Cela nous plonge dans une semi-réalité, on sait malheureusement que ça peut arriver n’importe quand. Ma collègue a acheté un garrot israélien. Jamais nous n’aurions pensé acheter ce genre de matériel un jour et avoir ça dans nos trousses. Même en tant que citoyen, on doit être sensibilisé à ça. »

L’ANISP, fidèle au rendez-vous

Jérémie Bourel, infirmier-anesthésiste à Seclin et ISP, administrateur à l’Association Nationale des Infirmiers Sapeurs-Pompiers (ANISP) en charge du pôle formation.

« C’est ma 4ème année à Secours Expo. Une édition une nouvelle fois sympathique, les gens étaient au rendez-vous, et l’ANISP aussi. Cette année, nous avons proposé au public de participer à un parcours de formation sur la gestion de victimes d’attentats dans un contexte de blasts ou d’explosion. On a fait un atelier pratique où les participants ont pu s’entraîner sur la mise en place du pansement israélien et du packing de plaies balistiques. Puis nous avons proposé un vrai exercice de simulation avec des mannequins de haute-fidélité, où les gens ont été plongés dans une ambiance immersive nocturne, pour prendre en charge de multiples victimes dans un contexte d'attentat.  Les professionnels que nous avons formés étaient vraiment très diversifiés, essentiellement des secouristes, mais aussi des infirmiers, des étudiants infirmiers, des instructeurs, moniteurs… venus de toute la France, mais aussi d’Israël, de Belgique, de Suisse… Nous avons eu des retours plutôt positifs. Ils ont appris des choses, et moi aussi d’ailleurs, sur des techniques qu’on ne connaît pas en France, et qui sont toutes aussi efficaces. Pour l’ANISP, c’est un bilan très positif ! »

Etudiante infirmière et gagnante du défi RCP

Marie Curoux, étudiante en soins infirmiers, 3e année, IFSI Croix-Rouge Paris Diderot

C’est ma première participation à Secours Expo que j’ai beaucoup appréciée, car c’est une vue générale sur l’ensemble des maillons de la chaîne des secours. Cela regroupe différents professionnels et ça nous ouvre une vision différente du monde pré-hospitalier. J’ai profité de cette visite pour rencontrer plusieurs infirmiers, et me renseigner auprès d’ISP, car cela serait mon projet professionnel. Mon binôme et moi avons gagné le Défi RCP organisé durant les 3 jours du salon, et qui consistait à réaliser un massage cardiaque et des insufflations sur un mannequin de réanimation haute-fidélité, pendant 1 minute. Nous avons atteint le meilleur score sur plus de 200 autres binômes ! J’avais déjà pratiqué un massage cardiaque sur un patient lors d’un stage en service de réanimation, et je dois dire que ces mannequins sont vraiment très réalistes ! Sur ce salon, j’ai aussi été marquée par la démonstration de la désincarcération d’une victime d’un véhicule, réalisée par les sapeurs-pompiers. C’est pour moi un rêve d’intégrer la brigade des sapeurs-pompier et d’exercer le métier d’infirmière en extra-hospitalier !

Des ateliers en immersion

Guillaume Desmaretz, infirmier libéral à Lille, ISP volontaire.

« Je suis venu pour la première fois au salon, je m’attendais surtout à voir des commerciaux et du matériel pratique. Mais j’ai pu assister aussi à une belle démonstration avec les pompiers de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris sur la recherche de victimes dans les décombres, c’est toujours sympa ! J’ai aussi participé à l’une des formations professionnelles sur les techniques de « damage control ». Le but : gérer l’urgence et porter secours en cas de multiples victimes lors d’attaques terroristes ou d’explosions. Ce sont des gestes simples à réaliser avec peu de matériel, mais il est nécessaire d’avoir beaucoup de sens clinique. L’immersion a été vraiment bien faite et on était vite dans l’ambiance. Malheureusement, aujourd’hui dans ces contextes, on réfléchit plus comme cela car sauver une personne oui, mais en sauver 10 quand on est 2 c’est quelque chose de totalement nouveau. Avant oui, on savait le faire en temps de guerre. Aujourd’hui, on reprend leurs techniques. »

LE MEDPACK, une innovation 100% infirmier

Samuel Mercier, infirmier, Sergent-Chef à la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, concepteur du MedPack.

« C’est ma 3ème participation au salon Secours Expo. J’ai pu comme l’année dernière présenter le MedPack au public, et il y a eu énormément de passages. Des étudiants surtout, des membres d'associations, mais aussi des infirmiers et des collègues étrangers. Pour rappel, le MedPack propose une gestion facilitée du plan de travail, de l’éclairage, du port autonome des perfusions et de la gestion des déchets, le tout avec un matériel déployable en 5 secondes et pesant moins de 5 kg. Secours Expo est un salon toujours très intéressant qui permet d’échanger sur nos pratiques, et qui m’a permis de découvrir un certain nombre d’outils développés pour tenter d’améliorer les conditions de prise en charge des patients en pré-hospitalier. Depuis l’année dernière, nous sommes arrivés sur une version finalisée du MedPack Cet outil a bénéficié du retour d’expérience de nombreux collègues qui m’ont apporté des éléments à améliorer, ce qui a été fait sur cette dernière version. C’est donc un outil de terrain, conçu et optimisé par les infirmiers du terrain. Je suis content que le produit soit enfin abouti, cela fait six ans maintenant que je me suis lancé dans l‘aventure. C’est un outil qui ne répond pas forcément à un besoin, car au début on apprend à travailler sans, mais une fois qu’on a pris l’habitude de travailler avec, c’est difficile de revenir en arrière. »

La Suisse à l'honneur

Amélie Locqueneux, infirmière au Service de Protection et de Sauvetage de Lausanne.

« C’est ma première participation au salon où je suis venue avec la délégation Suisse qui est à l’honneur cette année ! Je fais partie du détachement du poste médical avancé, un service qui a pour vocation d’assurer un soutien sanitaire opérationnel aux pompiers de la ville de Lausanne. C’est dans ce cadre que je suis là aujourd’hui. Notre service fait aussi de la gestion d’événements majeurs. Aujourd’hui, nous avons présenté notre véhicule de soutien opérationnel avec lequel on part sur les incendies, pour prendre soin de nos pompiers.

Ce salon est très intéressant car on y fait beaucoup de rencontres. On peut échanger sur la façon de faire dans les différents pays ce qui permet toujours d’améliorer nos pratiques. Nous avons pu créer de nombreux liens et des échanges entre nos deux pays se feront probablement pour encore mieux comprendre nos problématiques actuelles. Pour nous c’est un bilan très positif, et nous devrions être de retour l’année prochaine !

Après les attentats, il faut se préparer a tout

Gaetan Meuleman, ancien infirmier urgentiste et membre de la Croix-Rouge Belge.

« Ancien infirmier urgentiste - j'ai travaillé 17 ans en soins intensifs à Bruxelles - je suis à présent directeur d’une maison de repos, mais la médecine d’urgence c’est mon premier métier, mon premier amour. Alors il m’arrive de travailler de temps en temps en ambulance au service 112 à la Croix-Rouge de Bruxelles, pour garder « la fibre ».  J’ai participé au dispositif de secours mis en place lors des derniers attentats à Bruxelles, ce qui a renforcé encore plus mon lien avec la grande famille des secours. C’est ma première participation à Secours Expo que j’ai connu par le bouche à oreille. On remarque surtout le fort corporatisme, et qu’il y a une bonne représentation de toutes les associations de secours. Il n’y en pas autant en Belgique. C’est un autre monde ! Je fais aussi le tour des stands, pour voir le nouveau matériel, des choses innovantes, et ramener les bonnes idées chez nous. Nous avons, par exemple, vu de nouveaux colliers cervicaux qui n’ont plus besoin de se régler. Nous ne connaissions pas cela en Belgique. Il faut avancer avec son temps car les besoins ne sont plus les mêmes. On évolue malheureusement depuis les attentats, il faut se préparer à tout et essayer d’être les plus performants et ce, en toutes circonstances. »

Ne ratez pas l’édition 2019 de Secours Expo, prévue les 4, 5, 6 et 7 Avril 2019, à Paris Porte de Versailles. Les infirmiers y seront encore plus nombreux ! 

Jérémie THIRIONInfirmier jeremie.thirion@gmail.com  Crédit photos : Jérémie Thirion


Source : infirmiers.com