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ESI

"Nous voulons saisir l’occasion de rêver et de penser notre formation !"

Publié le 20/11/2017
Agnès Buzyn congrès Fnesi 2017 Lyon

Agnès Buzyn congrès Fnesi 2017 Lyon

Ludivine Gautier, présidente Fnesi 2017

Ludivine Gautier, présidente Fnesi 2017

250 étudiants en soins infirmiers réunis à Lyon pour le XVIIème Congrès de la Fédération Nationale des Étudiants en Soins Infirmiers (FNESI) du 16 au 19 novembre 2017.Tous sont venus s’engager, se former, débattre pour leur formation et leur future profession. Les sujets "chauds" ne manquaient pas avec, notamment, l'évolution de la formation initiale et sa marche vers l'universitarisation mais aussi le bien-être étudiant, condition indispensable pour mener à bien ses trois années de formation et s'engager sereinement dans la voie des soins... S'il y a encore du travail, de belles perspectives se dessinent d'ores et déjà !

@fnesi_ORG La ministre des Solidarités et de la Santé au 17e congrès de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers, le 18 novembre 2017, à Lyon ! Une première qui fera date !

Les étudiants en soins infirmiers (ESI), professionnels infirmiers de demain, représentent une force de propositions et d'engagement qu'il est indispensable de prendre en compte. Ils le savent bien, ils peuvent encore imaginer, inventer, voire réinventer la façon de penser leur formation initiale pour l'intéger au mieux aux évolutions du monde de la santé et aux prises en soin qui en découlent et en découleront.

Pour les ESI, rien n'est impossible et toutes les occasions sont bonnes pour faire entendre leurs voix.

Leur Congrès annuel d'automne, cette année à Lyon, a montré, une fois encore, la vitalité de leurs échanges et le sérieux de leurs préoccupations. Entre formations, ateliers, tables-rondes, masterclass, ce congrès fut aussi l’occasion pour la FNESI de lancer pour la première fois de son histoire ses états généraux sur la thématique “repenser la formation en soins infirmiers au regard des nouveaux ​enjeux ​de ​santé”. Cette grande concertation nationale permettra d'instaurer une nouvelle forme de démocratie participative et ainsi de renforcer la place des étudiants ​dans ​les ​décisions ​qui ​les ​concernent. Pour la Fnesi, les choses sont claires : de nombreuses thématiques méritent aujourd’hui d’être explorées : l’andragogie, les conditions d’études, l’innovation pédagogique, les parcours de stage, l’entrée en formation. La réingénierie de notre formation ne peut se faire sans une concertation ​avec ​les ​étudiants ​et ​sans ​un ​travail ​de ​fond ​ambitieux ​et ​novateur. Nous voulons saisir l’occasion de rêver et penser notre formation ! Nous sommes là pour construire un modèle qui nous convient... Pour les ESI, c'est clair, la démocratie participative va servir l'avancée des débats.

La réingénierie de notre formation ne peut se faire sans une concertation ​avec ​les ​étudiants ​et ​sans ​un ​travail ​de ​fond ​ambitieux ​et ​novateur...

Oui, car on peut l'affirmer, le contexte professionnel des infirmiers est aujourd'hui en pleine mutation et les étudiants en soins infirmiers qui se doivent d'être "éclairés" en perçoivent les enjeux et les perspectives pour leur exercice soignant de demain. Contexte aidant - vieillissement de la population, polypathologies, raccourcissement des durées d'hospitalisation, développement de l'ambulatoire, soins de ville renforcés… - les compétences des infirmiers ont évolué et continuent à le faire avec de nouvelles voies d'exercice, de nouvelles perspectives comme par exemple la pratique avancée qui attend maintenant un cadre et des modalités précises en matière de formation universitaire. En amont, il est donc logique et salutaire que la formation des étudiants en soins infirmiers évolue elle aussi d'autant que depuis la dernière réforme de 2009 l'intégration au sein du monde universitaire est en marche ; une évolution qui s'apparente à une petite "révolution" si, comme le demande l'ensemble de la profession, elle aboutit à la création d'une véritable filière en Sciences Infirmières qui mènera de la licence au doctorat ! Pour la Fnesi, la question est cruciale : à l'heure où notre formation continue poursuit son intégration au sein du monde universitaire, il est important d'en revoir le contenu et les dispositifs d'apprentissage. Mais, bien au-delà, c'est tout le système que nous devons revoir : de l'orientation durant le lycée jusqu'à l'intégration dans le monde professionnel ou dans la continuité des études, sans oublier la formation continue. Sur ce registre, le concours infirmier n'a plus de beaux jours devant lui... et sa suppression, du moins l'épreuve écrite qui s'apparente plus à du "bachotage" qu'à une véritable expression de savoirs utiles, semble actée pour 2019... 

Le contexte professionnel des infirmiers est aujourd'hui en pleine mutation et les étudiants en soins infirmiers qui se doivent d'être "éclairés" en perçoivent les enjeux et les perspectives pour leur exercice soignant de demain.

Isabelle Richard, conseillère en Santé au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, l'a affirmé : plus personne ne croit que cela va se finir autrement que par l’inclusion [des ESI] à l’université, la fin de l’histoire est écrite. Certes, mais la question demeure car elle est complexe : comment y va-t-on ? Pour elle, une pleine inclusion à l'université permettrait une formation moins tubulaire. De plus, notre pays, en retard sur la production de recherche en soins infirmiers, pourrait y gagner nécessairement.  Pour Stéphane Le Bouler, secrétaire général du Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie, chargé de la mission interministérielle sur l'intégration universitaire des formations paramédicales lancée en septembre dernier par Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la Santé et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, pour cette mission, il faut travailler le consensus des acteurs au national et sur le territoire aussi. On veut tenir la promesse du LMD et il faut pour cela travailler sur les cursus des formations avec les acteurs du système universitaire. Il faut analyser ce qui a été entamé pour pouvoir réévaluer et améliorer les intiatives, en impliquant la transversalité. Déjà 75 rendez-vous tenus par Stéphane Le Bouler pour mener cette concertation ambitieuse avec un premier point d'étape attendu en tout début d'année vraisemblablement.

Bien-être des patients évidemment ! Mais quid du bien-être des étudiants en soins infirmiers... le bonheur au travail ça compte !

Autre sujet d'importance, et pas des moindres, la question du bien-être des étudiants en soins infirmiers durant leur formation. En effet, a rappelé la Fnesi, que ce soit en 2011 ou, plus récemment, en 2014 avec l'enquête "Je veux que ma voix compte" ou en 2017 avec l'enquête "Mal être étudiant : il est temps d'agir" , le constat est désormais posé quant à la souffrance générée par les études en santé et l'environnement global. Reste à savoir quelles solutions pourraient être apportées en réponse à ces problématiques et les différents freins à contourner pour leur mise en application... Il est en effet inquiétant de constater que la souffrance observée chez les étudiants en santé correspond à celle identifiée chez les professionnels de santé. Les étudiants ont donc mis un point d’honneur à s’exprimer sur leurs conditions de formation en stage ou à l’IFSI, révélant une nouvelle fois la véracité des résultats exposés. Alors bien sûr, comme l'a fait remarqué un ESI, la charge de travail est grande et les conditions de travail difficiles. Mais un ESI mal encadré sera un professionnel en difficulté. Les étudiants en soins infirmiers souhaitent donc que la politique de stage des établissements de santé entre dans les critères de certification des établissements. En effet, tant que le sujet des stages ne sera pas considéré comme stratégique, il sera difficile de faire évoluer les conditions d'encadrement. Chacun s'accorde à reconnaître que pour éviter la souffrance des ESI, l'accueil des étudiants doit être préparé. Ils doivent être attendus et un référent nommé en amont a expliqué Cécile Kanitzer, conseillère paramédicale de la Fédération Hospitalière de France (FHF). Nous avons co-construit avec la FNESI une charte d'accueil des étudiants signée par les employeurs et terrains d'accueil. La signature de cette charte a pris tout son sens à la suite de la table ronde portant sur le Bien-Être étudiant. La FNESI l'affirme : nous resterons vigilants quant à son respect et sa diffusion dans les structures de soin et les instituts.

Très bel accueil au congrès de la Fédération Nationale des Étudiants en Soins Infirmiers. Jeunes professionnels de santé : construisons ensemble les bases du système de santé de demain et menons à bien la révolution de la prévention. Je compte sur vous ! Agnès Buzyn

Enfin, et ce fut une très belle surprise pour tous mais, au-delà, un véritable signe de considération, car pour la première fois en 17 ans, la FNESI a reçu Agnès Buzyn , ministre des Solidarités et de la Santé, le 19 novembre, lors de l’Assemblée générale de la fédération. Elle a affirmé la grande considération qu’elle a envers la profession infirmière mais aussi le profond respect face à l’ambition et l’engagement des étudiants pour réformer le monde de demain. Une présence qui ne manque pas de symbolique et dont les étudiants en soins infirmiers devraient se rappeler longtemps.

Comme chaque année, la FNESI a également vu se renouveler son Conseil d’Administration et son Bureau National Ce sont donc 24 associations administratrices et un collège de 9 élus étudiants qui auront pour mission de représenter les étudiants de leur territoire et de statuer sur les positions de la FNESI tout au long de l’année. Pour le Bureau National, la liste “L’union d’un réseau, le désir d’agir : engageons-nous pour demain !”, menée par Ludivine Gauthier, a été élue à une large majorité (cf. encadré ci-dessous). Pour les militants et les représentants du Bureau National, reste maintenant à continuer à s’investir pour rester des interlocuteurs incontournables de leur formation. Les enjeux à venir sont nombreux avec notamment la mission d’intégration universitaire des formations paramédicales. Nous devrons nous montrer plus que jamais proactifs et constructifs pour élaborer le modèle de demain. De plus, membre de la Fédération des Associations Générales Étudiantes (FAGE), première organisation étudiante de France, nous poursuivrons notre action militante et notre démarche d’innovation sociale afin de permettre aux étudiants l’ouverture de nouveaux droits et de défendre leurs intérêts matériels et moraux.

De bien belles perspectives que nous auront à coeur de suivre en 2018 !

Bureau National 2017-2018

  • Ludivine GAUTHIER, Présidente, Pontivy
  • Bilal LATRECHE, Trésorier en charge du Développement de la Structure, Strasbourg
  • Marion VICIANO, Secrétaire Générale, Brumath
  • Lucie LEON, Vice-Présidente en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Evreux
  • Marion LANGLET, Vice-Présidente en charge de la Défense des Droits, Lille
  • Mélina RACHET, Vice-Présidente en charge des Affaires Sociales, Toulouse
  • Valentin FAUCONNIER, Vice-Président en charge des Affaires Internationales, Angers
  • Cyrielle GARREAULT, Vice-Présidente en charge de l’Innovation Sociale, Lyon
  • Amaury RIERGERT, Chargé de Mission Tutorat, Mulhouse
  • Ayoube ABAHASSOUNE, Vice-Président en charge de la Stratégie de Communication et des Relations Presse, Saint Etienne du Rouvray
  • Yann ROLLAND, Vice-Président en charge de la Communication Audiovisuelle, Saint Egrève
  • Sophie ROUCHER, Vice-Présidente en charge de la Publication et de la Culture, Rennes
  • Justine MARCHAND, Vice-Présidente en charge du Développement du Réseau et de la Formation, Laval
  • Karen PFRIMMER, Chargé de Mission - Coordination Réseau Est, Strasbourg
  • Romaric HERVO, Chargé de Mission - Coordination Réseau Ouest, Brest
  • Nicolas KASSUBECK, Chargé de Mission - Coordination Réseau Ile-de-France, Longjumeau

Infirmiers.com souhaite à ce nouveau bureau le meilleur au bénéfice des étudiants en soins infirmiers d'aujourd'hui et aux professionnels de santé à part entière qu'ils seront demain !

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com