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AU COEUR DU METIER

« Ni bonnes, ni nonnes, ni connes » : la piqûre de rappel d’une députée à Agnès Buzyn

Publié le 23/11/2018
députée Emmanuelle Fontaine-Domeizel

députée Emmanuelle Fontaine-Domeizel

Agnès Buzyn Assemblée nationale

Agnès Buzyn Assemblée nationale

Mercredi 21 novembre, au lendemain du rassemblement des infirmier(e)s partout en France, la députée En Marche et ancienne infirmière, Emmanuelle Fontaine-Domeizel, a interpellé la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, lors des questions au Gouvernement à l’Assemblée nationale. La députée a ardemment défendu la place de la profession infirmière dans le système de soins. La ministre lui a rappelé "toute la place, centrale, occupée par les infirmières, piliers du Plan Ma Santé 2022." Une bonne nouvelle que nous n'avions pas entendue depuis longtemps !

"Le plan santé contient des dispositions pour la profession mais aujourd’hui, la profession souhaite être mieux intégrée", a rappelé la députée Emmanuelle Fontaine-Domeizel lors de son échange avec Agnès Buzyn.

Madame la ministre, hier les infirmiers et les infirmières manifestaient leurs interrogations, leurs doutes sur le Plan "Ma Santé 2022" présenté en septembre dernier. Ces infirmiers et surtout ces infirmières, nous les avons rencontrés à plusieurs reprises à l’Assemblée nationale mais aussi dans nos territoires et chez moi à Manosque, je les ai écoutés et j’ai entendu à quel point ils se sentaient exclus et peu pris en compte dans le cadre de ce plan. Madame la ministre, je sais votre attachement à cette profession. Vous savez à quel point les 640 000 infirmières sont essentielles dans notre système de soins et dans la vie de chaque Français à chaque âge de la vie. Je sais que vous souhaitez qu’elles aient toute leur place dans cette réforme de la santé. Mais je peux vous dire qu’aujourd’hui, il y a un vrai malaise au sein de cette profession. Un vrai besoin d’écoute et de prise en compte de leur réalité de travail. Je le sais d’autant plus qu’il y a 18 mois, j’étais à leur côtés en tant qu’infirmière ayant exercé à l’hôpital et en libéral. Je me fais le relais de ce besoin d’être mieux reconnue, d’être valorisé et qu’enfin nos compétences soient prises en compte. Elles sont essentielles dans notre système de santé et pourtant souvent oubliées, négligées. Il y a un adage infirmier que je me permets de vous redire dans cette assemblée : « ni bonnes, ni nonnes, ni connes » . Le plan santé contient des dispositions pour la profession mais aujourd’hui, la profession souhaite être mieux intégrée et mieux identifiée dans le parcours de soins. Alors madame la ministre, écoutons leurs demandes, renouons le dialogue et travaillons ensemble pour rendre la place que les infirmières méritent.

Le besoin d'écoute et de prise en compte de leur réalité de travail, je le sais d’autant plus qu’il y a 18 mois, j’étais à leur côtés en tant qu’infirmière ayant exercé à l’hôpital et en libéral.

Merci de votre question, cela me permet de réaffirmer cette place centrale des infirmiers et des infirmières. Aujourd'hui les professionnels de santé expriment un profond malaise et ce malaise, vous le savez, il est le symptôme d'un système de santé qui ne répond plus aux besoins et aux défis de la population. Le Plan « Ma Santé 2022 » porte une vision globale de ce que doit être notre système de santé, ce n'est pas un énième plan avec une liste de mesures catégorielles mais bien une vision globale dans laquelle nous cherchons à décloisonner les professionnels entre eux, à favoriser les coopérations (...) et le décloisonnement autour, notamment, des malades chroniques. Ce décloisonnement nous l'avons commencé dès les études, puisqu'avec Frédérique Vidal, nous avons acté l'universitarisation de la formation infirmière dès la rentrée 2019 (…) Nous avons également acté ce décloisonnement via le service sanitaire où les infirmières vont travailler avec tous les professionnels pour faire de l'éducation et de la promotion de la santé dans tous les lieux de vie et notamment les lycées et les collèges. (...)  Nous avons également acté l'ouverture du diplôme d'infirmière de pratique avancée pour la rentrée 2018 (…) ce master va leur permettre d'accéder à de nouvelles compétences en coopération avec les autres professionnels de santé autour des parcours de patients chroniques. Enfin, nous avons élargi les compétences infirmières en matière de prévention, en élargissant leur capacité à vacciner contre la grippe et notamment les primo-vaccinants. Enfin, dans le Plan « Ma Santé 2022 », les infirmières seront partie prenante des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et je les engage évidemment à retourner dans la négociation conventionnelle qu'elles avait quittée. Elles se réouvrent dès le 4 décembre prochain. A l'évidence, les infirmières ont non seulement toute leur place mais elles sont centrales dans la nouvelle organisation des soins que nous souhaitons promouvoir.

A l'évidence, les infirmières ont non seulement toute leurs places mais elles sont centrales dans la nouvelle organisation des soins que nous souhaitons promouvoir.



Ecoutez (vidéo) l'intégralité des échanges (à 46 minutes) entre Emmanuelle Fontaine-Domeizel, députée LREM, suppléante de Christophe Castaner suite à la nommination de ce dernier au gouvernement, et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, au sujet de la mobilisation des infirmières le 20 novembre 2018, lors des questions au Gouvernement, à l'Assemblée nationale, le 21 novembre 2018.

Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com