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L'obésité gagne du terrain

Publié le 29/05/2015
obésité poids balance

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Le 23 mai 2015 a eu lieu la sixième édition de la Journée européenne de l’obésité. A cette occasion, la Société Française de Nutrition (SFN) et le gouvernement ont tenu à réaffirmer leur engagement dans la prévention de ce qui s'apparente aujourd'hui à une pandémie mondiale...

2,8 millions de personnes décèdent chaque année  du fait de leur surpoids ou de leur obésité.

2,8 millions. C'est le nombre de personnes qui décèdent chaque année du fait de leur surpoids ou de leur obésité. Tous deux définis comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle,  ils atteignent aujourd'hui des proportions pandémiques. Les chiffres sont alarmants. D’après les estimations mondiales récentes de l’OMS :

  • en 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids. Sur ce total, plus de 600 millions étaient obèses ;
  • globalement, environ 13% de la population adulte mondiale (11% des hommes et 15% des femmes) étaient obèses en 2014 ;
  • cette même année, 39% des adultes (38% des hommes et 40% des femmes) étaient en surpoids ;
  • la prévalence de l’obésité a plus que doublé au niveau mondial entre 1980 et 2014.

La population infantile est également touchée. En 2013, environ 42 millions des enfants âgés de moins de 5 ans présentaient un surpoids ou une obésité. Aujourd’hui, en classe de CM2, les enfants d’ouvriers sont dix fois plus victimes d’obésité que les enfants de cadres, selon le ministère de la santé. Autant de raisons qui motivent le gouvernement à mettre en place de nouvelles mesures de prévention.

En 2013, environ 42 millions des enfants âgés de moins de 5 ans présentaient un surpoids ou une obésité.

Au programme : dépistage, alimentation saine et activité physique

Le gouvernement fait de sa politique de prévention auprès des jeunes une priorité. En effet, il prévoit d'instaurer un parcours éducatif en santé, à l’attention de tous les jeunes, afin de favoriser les actions de promotion de la santé. Il s'engage notamment dans une prévention des comportements à risque et un renforcement du dépistage précoce du surpoids et de l’obésité, grâce au concours du médecin traitant.

L’accessibilité à une alimentation saine et équilibrée est également un élément phare de ce projet de loi. Ce dernier souhaite un étiquetage nutritionnel synthétique, simple et accessible pour tous , ainsi qu'une interdiction de la mise à disposition en libre-service de fontaines de sodas. Il est en effet primordial d'induire un comportement alimentaire sain en diminuant la consommation excessive de sucres et de graisses.

L'activité physique tient elle aussi une place importante dans ce projet de loi. « Bouger » serait un facteur protecteur face aux risques de surpoids et d’obésité. Le gouvernement encourage donc les médecins à prescrire des activités physiques adaptées aux personnes souffrant d’affections de longue durée. De ce fait, une simplification du dispositif de production d'un certificat médical facilitant la pratique du sport est prévu. Outre l'obésité, à long terme ces mesures pourraient prévenir les dérives de la chirurgie bariatrique chez les enfants.

Le gouvernement   s'engage dans une prévention des comportements à risques et un renforcement du dépistage précoce du surpoids et de l’obésité

La chirurgie bariatrique avant 18 ans : les associations montent au créneau

En 2013, 114 interventions bariatriques ont été menées chez les 11-17 ans, selon la Caisse Nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMST). A l'approche de cette Journée européenne de l'obésité, le Collectif National des Associations d'Obèses (CNAO) a donc expressément demandé à la HAS  une publication des recommandations relatives à la chirurgie bariatrique des moins de 18 ans. Les adolescents de 15 ans qui pèsent jusqu'à 180 kg devraient pouvoir bénéficier de cette chirurgie aux résultats spectaculaires en termes de qualité de vie, rappelle-t-il. Cependant, à ce jour, seules des recommandations relatives à la chirurgie de l'obésité chez l'adulte ont été publiées par la HAS. De plus en plus d'enfants sont opérés et pour eux, il n'y a pas de recommandations, rapporte Anne-Sophie Joly, présidente du CNAO. Pour les représentants des patients, disposer de recommandations permettrait de «donner un cadre » et « d'éviter les dérives et les complications.

Le CNAO réclame également que cette chirurgie bariatrique pédiatrique soit réservée aux centres experts. En outre, il recommande une préparation nutritionnelle et éducationnelle systématique d'au moins 6 mois afin de contrôler la capacité de l'enfant à suivre des règles diététiques après l'opération.

Les adolescents de 15 ans qui pèsent jusqu'à 180 kg devraient pouvoir bénéficier de cette chirurgie aux résultats spectaculaires en termes de qualité de vie »

L'obésité en France :  des prévisions inquiétantes pour 2030

Avec cette progression significative de l'obésité infantile, notamment entre 1980 et 2000, ce grave problème de santé publique devrait fortement évoluer en 2030. Cette année, lors du  Congrès Européen sur l’Obésité (ECO2015), l’OMS a rendu publics les chiffres prédictifs de l’obésité de l’adulte en 2030. En France, d'ici 15 ans, 58% des femmes et 66% des hommes devraient être en surpoids et l’obésité toucherait 28% des femmes et 24% des hommes. Selon la Société Française de Nutrition (SFN) et l'Association Française d’Étude et de Recherche sur l'Obésité (AFERO), ces chiffres sont d'autant plus inquiétants qu'ils toucheront une population d'adultes jeunes, dont des femmes en âge de procréer. Un plan d'actions contre l'obésité s’avère donc inefficace si celui-ci n'intègre pas des mesures sanitaires destinées aux populations déjà concernées. A ce titre, la SFN et l'AFERO demandent la mise en place d'un parcours de prévention, certes, mais également de soins, pour les personnes obèses, en accord avec les propositions du Pr Arnaud Basdevant exposées en novembre 2013.

Ces deux associations souhaitent « une concertation afin de contribuer à l’évolution des pratiques en lien avec la DGOS, les ARS, la CNAM et l’ensemble des parties prenantes ».

Cependant, un travail d'information et de sensibilisation semble indispensable pour lutter efficacement contre cette épidémie . Selon une étude de l'AFERO, près d'un tiers des européens en surpoids pensent que leur poids est normal. En France, sur 2000 personnes obèses interrogées, 28 % se déclarent en surpoids. De plus, 30 % des Français ignorent que l'obésité peut entraîner un diabète. Ces chiffres laissent donc à penser que  la lutte contre l'obésité s'annonce ardue dans les années à venir.

30 % des français ignorent que l'obésité peut entraîner un diabète.

Gwen HIGHT  Journaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@gwenhight


Source : infirmiers.com