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Grève IDE : on prend les mêmes et on recommence… jusqu'à quand ?

Publié le 01/10/2015
manifestation IDEL

manifestation IDEL

manifestation ESI

manifestation ESI

manifestation IDEL

manifestation IDEL

manifestation IADE Paris

manifestation IADE Paris

manifestation IADE ministère

manifestation IADE ministère

Un jeudi noir était annoncé pour la profession infirmière avec des mobilisations sur tous les fronts : infirmiers anesthésistes, infirmiers hospitaliers des secteurs public et privé, infirmiers libéraux… Reconnaissance de grade master pour les uns, non à la réforme du temps de travail ou à la déliquescence des conditions de travail pour les autres, non à la loi de Santé et révolte contre le rapport de la Cour des comptes qui stigmatise le secteur libéral… Les revendications sont nombreuses mais spécifiques selon les secteurs d'exercice, de fait les cortèges sont dispersés, à Paris, comme en province et leurs destinations variées : ministère de la Santé, Sénat, Agence régionale de santé… Les manifestants étaient attendus par milliers mais finalement la mobilisation n'a pas été si massive que ça : près de 1500 IADE, plusieurs centaines pour le personnel de l'AP-HP, des dizaines d'infirmiers libéraux disséminés dans les cortèges et quelques opérations escargot en province, notamment menées par les IDEL.

Voici quelques témoignages recueillis ici ou là, à Paris, auprès des infirmiers anesthésistes venus des quatre coins de France - Lille, Caen, Béziers, Perpignan, Antibes, Grasse, Nîmes, Amiens, Laon... de quelques infirmiers libéraux mais aussi d'une poignées d'étudiants en soins infirmiers... solidarité oblige !

Près de 1500 IADE venus en petites délégation de leur hôpital ont manifesté à Paris

Du côté des IADE…

Une infirmière anesthésiste le rappelle, il est grand temps que le ministère nous entende. Sur 9 000 IADE en France, nous sommes 1 500 à nous être déplacés aujourd'hui et nous voulons porter un message : "Nous en avons assez de venir sous les fenêtres du ministère !" La dernière fois on nous a promis des groupes de travail et rien n'a été fait . Nous nous étions engagés à revenir et nous revoilà aujourd'hui. On demande des moyens pour faire fonctionner correctement les services. La survie de la profession IADE passe par notre présence dans les SMUR. Nicolas, IADE au CHU de Strasbourg le déplore, nous sommes obligés de revenir à Paris encore aujourd'hui. Ce n'est pas normal. C est même inacceptable. Nous sommes une trentaine de notre hôpital à être là et nous espérons que nos revendications seront enfin entendues. Roland, IADE nîmois, est venu avec une vingtaine de ses collègues (sur 70). Il témoigne : ce genre d'action est importante pour nous car nous voulons que notre niveau d'études et de compétence soit reconnu. Le 21 mai dernier, nous étions devant l'ARS de Montpellier. Aujourd'hui, nous sommes venus jusqu'à Paris parce que nous ne voyons pas d'avancée. Annabelle, IADE au CHU de Grenoble, renchérit, il y a une nouvelle loi qui est en train d'être votée au Sénat et qui prévoit de délivrer le niveau Master aux IDE en pratique avancée . Et on nous exclut de ce système alors que nous faisons de la pratique avancée au quotidien. Depuis notre dernière manifestation en mai, rien n'a bougé, aucun groupe de travail n'a commencé à réfléchir aux solutions. On veut être entendus !. Les slogans en témoignent : On va aller chercher notre dû, on va aller voir Marisol ! et les incompréhensions demeurent : Nous sommes la seule profession en France dont la pénibilité au travail n'est pas reconnue… Allez comprendre ! Sylvie, IADE au CHU d'Amiens rappelle les conditions financières de l'exercice : nous avons été lésés lors de la réforme des retraites puisque notre grille indiciaire n'a pas été revue. Et la nuit nous ne sommes payés que 1,07 euros/h !. Pour Jean-Marc Serrat, président du Snia, syndicat national des infirmiers anesthésistes, les revendications n'ont pas changé par rapport à la dernière mobilisation de mai dernier, à une différence près,  aujourd'hui nous nous réunissons avec le cabinet de Marisol Touraine et les représentants de la Direction générale de l'Offre de Soins . Donc nous nous attendons à une avancée et notamment que l'article 30 sur la pratique avancée nous concerne !

Être reconnus en pratique avancée nous donnerait des prérogatives que nous n'avons pas actuellement. La loi de santé nous ignore. Le risque c'est que nous devenions une profession "mercenaire" travaillant à coups de vacation uniquement pour des bénéfices financiers. - Joan et Didier, CHG de Dunkerque.

Vers 13 heures, 2 représentants FO, 2 CGT, 4 du collectif, 1 représentant des étudiants infirmiers en anesthésie, 2 représentants du Snia, soit 11 au total ont été reçus au ministère de la Santé...

Du côté des ESI et de l'AP-HP...

Ils n'étaient que sept venus pour l'occasion de l'Ifsi de Compiègne -Laurie, Lucie, Antoine, Agnès, Benoît, Benjamin et Gautier- mais ont tenu à se déplacer en toute solidarité avec la profession infirmière dans son entier. Après leur soutien aux IADE le matin, ils étaient à 15h devant le Sénat ; le Sénat où s'étaient réunis vers 12h  les manifestants de l'AP-HP mobilisés pour la 6e fois. Selon les chiffres de la Direction Générale l’AP-HP, il étaient 839 grévistes à manifester, plus 1217 agents assignés, soit 2056 personnes mobilisées... En tant qu'étudiants, nous visitons les services afin d'effectuer nos stages et nous constatons une démotivation rapide de nos futurs collègues infirmiers. Les 35 heures sont menacées, les départs à la retraite ne sont pas remplacés... Hormis les patients qui en pâtissent, nous étudiants, sommes mal formés et encadrés. Il y a une surcharge de travail qui augmente de plus en plus. Même si le métier infirmier reste le plus beau métier du monde, nous restons inquiets pour l'avenir de la profession.

Du côté des IDEL

Myriam s'insurge immédiatement, nous sommes là pour dénoncer un rapport calomnieux et mensonger de la Cour des comptes . De plus la loi de santé nous asphyxie. C'est une tentative politique pour nous faire passer vers le système de santé américain. Un système que même les Américains ne veulent plus… On a tous à y perdre !

Côté syndical, et alors que plusieurs associations d’infirmières libérales avaient initié via les réseaux sociaux un mouvement de protestation pour rejoindre aujourd’hui celui des syndicats infirmiers salariés, seul le Sniil, syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux s'est exprimé par voie de communiqué en début d'après-midi. Le syndicat tient à se démarquer : le Sniil prend acte de l’expression spontanée de ces Idels : toutefois, préférant agir pour l’heure avec d’autres moyens, le Sniil a décidé de ne pas s’associer à ces manifestations. Pour autant, sans chercher à récupérer ce ras-le-bol des infirmières libérales, le Sniil ne nie pas l’exaspération qui s’exprime ici : il la comprend et, même, la partage, dénonçant lui aussi depuis plusieurs années une méconnaissance totale de l’activité infirmière libérale de la part des pouvoirs publics et un mépris constant des institutions envers cette profession indispensable au système de santé. Et de rappeler sous le titre Exaspération des infirmières : le Sniil ne manifeste pas, mais agit, quelques initiatives menées avec les tutelles en faveur de la profession… Les autres syndicats apprécieront ...

Loi de santé, rapport de la Cour des comptes… les infirmiers libéraux se sentent particulièrement attaqués – et maltraités - par les temps qui courent.

Concernant le retour des discussions des IADE au ministère... Selon Marco Cova, représentant du Snia, on nous demande de participer à des groupes de travail afin de justifier de nos compétences et prouver ainsi que nos revendications sont légitimes. Une première réunion est prévue avec la DGOS dès la semaine prochaine - jeudi - afin de fixer un calendrier et connaître les échéances proposées. Notre président y participera bien évidemment. La balle semble être dans notre camp, mais on a quand même le sentiment d'être balladés !

Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com