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FORMATION

Etudiants paramédicaux : qui sont-ils ?

Publié le 13/12/2017
soignants equipe tenues

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La Drees vient de publier un état des lieux de la formation des professionnels de santé en 2015. Une enquête qui permet de dénombrer les IFSI présents sur le territoire mais surtout d'établir les effectifs des étudiants qui s'y inscrivent (filières initiale et spécialités) ainsi que leurs caractéristiques socio-économiques.

Parmi les 185 500 candidats qui ont tenté les épreuves de sélection pour entrer en IFSI, la plupart était des jeunes femmes sortant du lycée un bac S ou STS2 en poche.

On comptabilise pas moins de 327 IFSI sur la totalité du territoire , dont 321 en France métropolitaine. C'est ce que révèle une étude de la Drees sur la formation des professions de santé en 2015. Sans surprise, l'île-de-France est la région la mieux pourvue avec 60 IFSI suivie de l'Auvergne-Rhône-Alpes avec 36 établissements de formation. A l'inverse, la Corse et le Centre-Val-de-Loire comptent respectivement deux et 13 IFSI.

En parallèle, on recense 23 instituts de formation pour les IBODE, 28 pour les IADE, 34 pour les infirmiers puériculteurs. De même, 41 établissements proposent une formation pour les cadres de santé, tous situés en métropole.

En 2015 plus de 31 000 ESI étaient inscrits en première année

Sur plus de 30 000 étudiants inscrits moins de 26 000 obtiennent leur diplôme

Premier constat, beaucoup tentent leur chance pour entrer en IFSI : plus de 186 500 candidats ont passé les épreuves de sélection ou ont déposé un dossier dont 5 fois plus de femmes que d'hommes. Notons que des doublons sont possibles vu que certains établissements ont des épreuves communes. Suite aux résultats, près de 53 500 participants ont été admis. Au total, 31 322 personnes étaient inscrits en première année (plus de 26 000 femmes pour en peu plus de 5 200 hommes) .

Dans un même temps, déjà un peu moins de 30 300 étudiants finissaient leur troisième année avec approximativement le même ratio hommes/femmes. Mais il n'ont été que 27 331 à se présenter aux épreuves finales et 25 701 à finalement recevoir leur diplôme d'état. Parallèlement, 187 autres personnes ont été également reçues via des validation des acquis d'expérience (VAE) et une formation de rattrapage.

Presque 11 000 infirmiers ont souhaité s'inscrire pour une spécialité

En 2015, plus de 10 900 IDE ont déposé un dossier pour accéder à une formation de spécialité (IBODE, IADE, Puer, Cadre de santé). Parmi eux on comptait environ 9 400 femmes pour 1 500 hommes. Après les épreuves de sélection, 5 330 candidats ont été admis, mais au final à peine plus de 4 000 personnes ont été inscrites en première année avec en peu moins de 14 % d'hommes. Ils étaient 3 553 à se présenter pour l'obtention du diplôme et 3 283 l'ont reçu.

Beaucoup plus de Puer, et d'IADE que d'IBODE

On compte 1070 nouveaux puer, 491 IADE récemment diplômés… et seulement 232 IBODE

On constate une large surreprésentation de la gent féminine chez les participants aux épreuves d'entrée en  puériculture. En effet, sur 4 300 candidats environ, on ne trouve que 52 hommes. En outre, sur les 1 884 admis, 1 595 ont été inscrits dont seulement 17 hommes.

Sur ces chiffres, 1 250 étudiants se sont présentés aux examens finaux et 1070 ont été reçus dont 14 hommes.

En revanche, la profession d'infirmiers anesthésistes attire davantage la gent masculine. On compte 1 859 soignants qui ont déposé un dossier pour 854 admis et 642 inscrits dont 38 % d'hommes. Sur les 496 qui ont tenté d'obtenir leur diplôme, ils ont quasiment tous été reçus (491).

Les infirmiers de bloc opératoire n'ont malheureusement pas une forte côte de popularité. A peine plus de 400 infirmiers ont tenté leur chance via les épreuves de sélection. Parmi eux, 320 les ont réussies et 310 ont été inscrits en première année avec un ratio homme/ femme de 1 sur 10 environ. D'autre part, 232 personnes ont obtenu leur diplôme sur les 277 qui se sont présentés.

Pour les IBODE, l'obtention du diplôme par VAE est un peu moins anecdotique que pour les deux spécialités précédentes. On remarque que 42 personnes ont été reçus via ce type de parcours contre seulement 20 et 19 respectivement pour les IADE et les Puer cette même année.  

Moins de 1 500 cadres ont reçus leur diplôme en 2015

Chez les cadres, ils sont 2 272 à réussir la sélection à l'entrée sur les 4 354 participants. Les effectifs étaient de 1 489 au total avec 1 228 femmes pour 261 hommes. Là aussi, la plupart des candidats au diplôme l'ont reçus puisque, sur les 1 580 qui se sont présentés, 1 490 l'ont obtenus (ce qui équivaut à un taux de réussite de 94%).

Qui sont les futurs infirmiers ?

Sans surprise, les futurs IDE seront en grande majorité de futures infirmières ! Ils sont 70,7 % à avoir moins de 22 ans. La plupart avait le niveau baccalauréat (80,5%) avant d'arriver en formation.  Ils venaient principalement des séries S (21,9%) ou STS2 (sciences et technologies de la santé et du social) pour 26,3 % d'entre eux.

La plupart des inscrits ont le statut d'étudiant ou de demandeurs d'emploi

Les inscrits en première année ont majoritairement le statut d'étudiant (71,2 %) alors que 20,3 % ont celui de demandeur d'emploi et 6,1 % sont soit des agents de la fonction publique soit ils bénéficient d'un congé de formation professionnelle. Par ailleurs, ils étaient 34,2 % à avoir suivi auparavant une formation préparatoire au concours d'entrée en soins infirmiers. Et 15,4% de ces nouveaux étudiants ont exercé dans le secteur sanitaire, social ou médico-social. Plus précisément, ils étaient 10,9 % à avoir le diplôme d'aide-soignant. Sur 28 842 nouveaux inscrits qui ont répondu à l'enquête, nombreux sont ceux qui ne bénéficiaient d'aucune aide financière (11 114). On comptabilise 6 669 demandeurs d'emplois qui touchent une indemnité, 7 617 qui reçoivent une bourse du Conseil Régional et 2 642 qui venaient de faire les démarches pour demander une prise en charge.

De manière générale, les origines sociales des nouveaux arrivants en formation sont assez variées. Les parents étaient surtout des employés ou des cadres et professions intellectuelles supérieures. Ceux qui viennent d'un milieu ouvrier arrivent en 3ème position devant les artisans.

Infirmier puériculteur ou anesthésiste : des profils bien distincts

Les caractéristiques des étudiants aux diverses spécialités sont parfois bien différentes. Bien sûr, ils sont généralement plus âgés mais pas que…

Près d'un quart des futurs puer sont soit agents de la fonction publique soit en congé de formation professionnelle

En ce qui concerne les infirmiers puériculteur, ils s'agit évidemment souvent de femmes relativement jeunes car 92,7 % en première année ont entre 20 et 35 ans. Comme pour les nouveaux étudiants en IFSI, ils sont le plus souvent des enfants de cadres ou d'employés. Dans ce cas aussi, une part importante (55,3%) des inscrits a le statut d'étudiant. De même, un peu moins d'un quart sont soit agents de la fonction publique soit en congé de formation professionnelle alors que 17,3 % sont demandeurs d'emploi. Ainsi, si on regarde la situation principale de ces futurs puer avant l'entrée en formation, presque la moitié étaient employés dans le secteur hospitalier et 29 % ont suivi auparavant encore une autre formation (ils étaient probablement ESI pour la plupart). Sur les 1481 répondants, 502 n'ont pas bénéficié d'aide financière, 246 touchaient des indemnités comme demandeurs d'emploi, 294 étaient boursiers et 238 ont été pris en charge suite à une promotion professionnelle en tant que salarié du privé ou agent de la fonction publique hospitalière.

Un pourcentage conséquent des étudiants IADE présentait le statut d'agent de la fonction publique ou était en congé de formation professionnelle (68,8%)

Si on regarde à présent le profil des IADE on remarque déjà deux différences notables : cette spécialité est nettement plus masculinisée avec des étudiants plus âgés puisque 87 % des inscrits en première année ont entre 26 et 40 ans. Près d'un tiers d'entre eux avaient un père cadre, 28 % employé et 14 % ouvrier.

Un pourcentage conséquent des étudiants IADE présentait le statut d'agent de la fonction publique ou était en congé de formation professionnelle (68,8%) alors que 15 % avait celui d'étudiant. D'ailleurs 94 % ont déclaré être employé dans le secteur hospitalier comme situation principale avant la formation. Suivant cette logique sur les 625 sondés, 414 ont eu droit à une prise en charge après une promotion professionnelle, 69 touchaient des indemnités comme demandeurs d'emplois et 69 autres ne bénéficiaient d'aucune aide financière.

Ils ont été beaucoup plus nombreux a répondre aux questionnaire que les puer, ce qui renforce d'autant plus ces statistiques.

Devenir IBODE, des caractéristiques assez précises

La très grande majorité des étudiants IBODE est issue du secteur hospitalier et bénéficie d'un promotion professionnelle.

Apparemment , la formation IBODE, qui ne compte qu'un dixième d'hommes dans les nouveaux inscrits, est l'une des spécialités les plus hétérogènes. D'après les chiffres, les futurs IBODE sont 88,8 % à avoir entre 26 et 45 ans au moment de l'inscription, ce qui fait une fourchette assez large. De même, ils viennent de milieux sociaux variés : si leurs parents étaient en premier lieu des employés, ils sont aussi issus de familles de cadres, d'ouvriers ou d'artisans.

Toutefois au niveau du contexte professionnel, un profil émerge. Toujours chez les nouveaux inscrits, 80 % sont agents de la fonction publique ou sont en congé de formation professionnelle. Loin derrière, 9,8 % ont le statut d'étudiant. La très grande majorité d'entre eux vient du secteur hospitalier et bénéficie d'un promotion professionnelle.

Les cadres : le groupe le plus âgé

Si les étudiants sont à 90,2 % âgés entre 31 et 50 ans, 27,8 % des inscrits ont entre 36-40 ans. Cette spécialité concerne donc les personnes les plus expérimentées dans la profession. Les inscrits ont le plus souvent des parents employés, ou cadres et de profession intellectuelle supérieure.

88,6 % des étudiants cadre de santé déclarent comme prise en charge financière une promotion professionnelle

Comme pour les IADE et IBODE, une grande partie des nouveaux étudiants sont agents de la fonction publique ou en congé de formation (77,3%). Une petite minorité a le statut d'étudiant (10,2%), d'autres sont salariés du privé ou en congé individuel de formation (9,3 %). Ainsi, la majorité d'entre eux a déclaré un emploi dans le secteur hospitalier (88,6 %) comme situation principale. Ce qui explique qu'une part plus que considérable des effectifs déclare comme prise en charge financière une promotion professionnelle (que les inscrits soient dans le privé ou dans la fonction publique).

Ainsi, d'après ces profils, la profession d'infirmier attire encore même si un certains nombre de candidats aux concours d'entrée sont demandeurs d'emploi et sont probablement en réorientation professionnelle. Ce constat n'est malheureusement pas aussi vrai en ce qui concerne les spécialités, notamment celle d'infirmier de bloc opératoire. Si les professions médicales, plutôt masculines pendant une longue période, se féminisent aujourd'hui de plus en plus, la profession infirmière continue à se conjuguer au féminin !

Accéder au document complet de la Drees : La formation aux professions de la santé en 2015 (hors professions médicales et pharmaceutiques)

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com