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TFE - Soins à un enfant et émotions

Publié le 14/03/2016
enfant malade hopital

enfant malade hopital

En mars 2015, Laura Romoli, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de Savoie (promotion 2012-2015) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « L’impact émotionnel chez le soignant travaillant auprès d’enfants atteints de pathologies chroniques ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.

Dans son TFE, Laura s'est interrogée sur l'impact émotionnel du soignant travaillant auprès d'enfants atteints de pathologies chroniques.

Laura débute ainsi son travail de recherche : « Les émotions font partie intégrante de l’être humain, et ceci depuis sa naissance. Elles peuvent être agréables ou difficiles à vivre, et chaque individu les ressent et les régule à sa manière. Cependant, elles sont pour tout le monde un des moyens les plus efficaces pour s’adapter aux différentes situations de la vie.

Dans le milieu des soignants, les émotions peuvent encore représenter un tabou. En effet, il arrive encore d’entendre des professionnels conseiller à un de ses paires ou à un élève de « se blinder », de « se fabriquer une armure » car ils sont persuadés que les émotions ne font pas partie du soin. Pour d’autres, elles sont au contraire un véritable moteur dans la prise en charge des patients et elles ne doivent pas être mises sous silence au risque d’entraîner un impact négatif chez le soignant.

Durant mes trois années de formation, que se soit en cours ou bien en stage, j’ai pu constater l’existence de ces différents points de vue. Ceci m’a amenée à beaucoup me questionner : y-a-t-il une manière « juste » de penser ? Peut-on réellement passer sous silence toutes les émotions ressenties pendant le travail ? Existe-t-il un ou des impacts de ces émotions sur le soignant (en tant que professionnel, mais aussi en tant que personne) ? Existe t-il des services spécifiques où le soignant serait plus susceptible d’être confronté à des émotions difficiles à gérer ? La dernière de ces questions a tout de suite trouvé un écho avec mon projet professionnel. En effet, je souhaiterais travailler au sein d’un service d’oncologie-hématologie pédiatrique, afin notamment de prendre en soin des enfants sur le long terme. Seulement, presque à chaque fois que j’évoque ce projet avec quelqu’un, la réaction est la même : « tu n’as pas peur de l’impact émotionnel ? Tu penses que tu pourras le gérer ? ». Je me suis donc interrogée sur les raisons qui ont entraîné ces réactions et, si comme ces personnes le pensaient, il pouvait exister des différences sur le plan émotionnel entre un service pour adulte et un service pédiatrique.

C’est au cours de mon deuxième stage de deuxième année que j’ai pu obtenir quelques réponses. Ce stage se déroulait au sein d’un service de consultations de chirurgie. Au sein de ce service, les infirmiers avaient, entre autres, comme mission d’accueillir chaque patient et de les installer dans les différentes salles de consultation. Les patients qui venaient consulter étaient de tout âge, et je me suis rendu compte que leur âge impactait souvent le comportement et le positionnement de l‘infirmière. En effet, lorsque le patient était un enfant, le vouvoiement disparaissait, l’infirmière était beaucoup plus proche physiquement, ou encore changeait d’intonation. En analysant cette constatation, je me suis aperçu que certains mécanismes (vouvoiement, distance physique), permettant de garder une juste distance avec le patient, ne pouvaient être utilisés avec des enfants.

Je me suis alors dit que ceci pourrait représenter une première piste expliquant qu’un professionnel serait plus impacté par ses émotions lorsqu’il travaille auprès d’enfants.

Cependant, de nombreuses interrogations restaient sans réponses, et lorsqu’en cours nous avons été amenés à réfléchir aux thèmes que nous voudrions aborder dans notre travail de fin d’étude, j’ai voulu saisir cette occasion pour chercher ces réponses qui me manquaient. Ainsi, j’ai fait le choix de construire mon mémoire à partir de la question de recherche suivante : existe-t-il un impact émotionnel chez le soignant travaillant auprès d’enfants atteints de pathologies chroniques ? Si oui, quel est-il ? Quels mécanismes fait-il entrer en jeu ?

Pour répondre à ces questions je commencerai tout d’abord par définir les spécificités d’un enfant hospitalisé atteint d’une pathologie chronique. Ensuite, je définirai ce que sont les émotions, à quoi correspond un impact émotionnel et quelle place les soignants donnent à leurs émotions durant leur travail. Après avoir effectué cela, je me focaliserai plus sur les situations où les émotions emmènent les soignants dans un état de souffrance psychique et physique. Pour cela, je commencerai par développer les causes pouvant entraîner cette souffrance puis, j’expliquerai les outils permettant de réguler ces émotions négatives. J’analyserai ensuite les entretiens que j’ai conduits auprès de cinq professionnels de santé. Toutes ces données me permettront alors d’émettre une question de recherche à partir de laquelle j’émettrai plusieurs hypothèses de réponses. Enfin, j’expliquerai la méthode que j’aurais utilisée si j’avais continué ce travail et effectué cette recherche. Pour cela, je préciserai la méthode que j’aurais utilisé, je déterminerai la population cible et les outils d’investigations que j’aurais utilisé ».

Lire le TFE - L’impact émotionnel chez le soignant travaillant auprès d’enfants atteints de pathologies chroniques

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com