Législation
- R 4311-2 : "De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l'effet de leur prescription",
- R4311-5 : "Recueil des observations de toute nature susceptibles de concourir à la connaissance de l'état de santé de la personne et appréciation des principaux paramètres servant à sa surveillance : température, pulsations, pression artérielle, rythme respiratoire, volume de la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexes de défense cutanée, observation des manifestations de l'état de conscience, évaluation de la douleur."
Définition
La prise d'un pouls s'effectue par palpation en appliquant la pulpe de l'index du majeur et de l'annulaire sur un trajet artériel. La légère pression exercée permet de percevoir une onde pulsatile.
But
La prise de pouls peut viser deux objectifs
- L'évaluation de l'état hémodynamique
- L'évaluation de perméabilité circulatoire
Dans les deux cas, l'évaluation et la qualification du pouls permettent de recueillir des informations potentiellement capitales à l'établissement d'un diagnostic médical.
Méthode
La mesure peut s'effectuer sur plusieurs trajets artériels. Nous citons ici les plus connus, mais les pouls existent sur tous les trajets artériels.
1- Le pouls radial
C'est le plus courant il se situe sur l'artère du même nom. Son repérage est aisé. Sur la face interne du poignet, repérer le tendon fléchisseur radial du carpe. Placer les trois doigts entre ce tendon et le radius.
2- Le pouls cubital
L'os pisiforme constitue un repère efficace. Les doigts sont placés dans la dépression qui prend naissance sous sa proéminence (au niveau du poignet).
3- Le pouls carotidien
La recherche de l'artère carotide s'effectue sous l'angle maxillaire de part et d'autre de la trachée.
4- Le pouls fémoral
Il se trouve dans le sillon inguinal aux deux tiers d'une ligne qui prend naissance au niveau de la crête illiaque antéro supérieure. Son repérage demande une certaine habitude.
5- Le pouls pédieux
Sur la face dorsale du pied dans le prolongement du tibia.
6- Le pouls poplité
Dans le creux du même nom sur la face postérieure du genou. Il nécessite une pression plus ferme que les autres pouls.
7- Le pouls tibial postérieur
En arrière des malléoles internes sur une ligne tracée entre la malléole et le calcanéus.
Paramètres à évaluer
Une fois le pouls perçu, il faut pouvoir l'évaluer et le qualifier. Pour ce faire, plusieurs paramètres sont à prendre en considération.
La fréquence
La mesure peut s'effectuer sur 15, 30 ou 60 secondes. Le résultat final étant à exprimer sur une minute. Chez l'adulte, on parle de bradycardie pour une fréquence inférieure à 60 battements par minute (BPM) et de tachycardie lorsque la valeur est supérieure à 100 BPM.
L'amplitude
Elle relève à la fois de la qualité de la perception et de sa variabilité.
La qualité témoigne de la bonne perméabilité de l'artère et d'un volume d'éjection systolique normal. C'est le ressenti de chaque onde pulsatile sur une échelle d'intensité (absent, faible, normal, augmenté).
La variabilité correspond aux différences d'intensité entre chaque onde pulsatile. Par exemple une perception normale lorsque le patient expire et faible lorsque celui-ci inspire.
La régularité
Notion parfois confondue avec la fréquence elle témoigne de la rythmicité du pouls. Le rythme peut être régulier, irrégulier, avec des pauses ou des doublets.
En pratique
- Si le rythme est irrégulier, la fréquence doit obligatoirement se mesurer sur une minute et non sur 15 ou 30 secondes.
- L'observation de l'ECG pendant la prise de pouls peut permettre de déceler des anomalies entre tracé électrique et efficacité hémodynamique.
- Il faut tenir compte des antécédents et de la médication du patient dans l'évaluation du pouls. Ainsi il n'est pas rare de rencontrer des sportifs entraînés, ou des patients sous bêta bloquants avec une fréquence avoisinant les 50 BPM. Dans ces situations, la bradycardie est considérée comme normale. Inversement, une fréquence à 80 BPM chez un patient sensé être bêta bloqué, peut demander de plus amples investigations (recherche de la fréquence habituelle).
- Il ne faut pas omettre de vérifier un pouls controlatéral, dans les contextes qui nécessitent des évaluations particulières (douleurs thoraciques, risques occlusifs circulatoires). On peut ainsi mettre en évidence une asymétrie, importante pour l'anamnèse médicale.
- Il est évident qu'il ne faut pas prendre de pouls sur un bras porteur de fistule au risque d'obtenir une mesure erronée ou pire de compromettre la fistule.
- Tenir compte de l'activité du patient. Dans l'idéal, le patient doit être au repos pendant 10 min avant la mesure. Une émotion ou un effort récent peuvent perturber les mesures.
- Il est possible d'évaluer grossièrement la valeur de la Pression artérielle (PA) systolique selon le pouls perçu. Le dernier pouls à disparaître est le pouls carotidien (c'est pour cette raison que c'est celui que l'on doit rechercher en cas de suspicion d'arrêt cardiaque).
- Pouls carotidien perçu = PA systolique > 40 mmHg
- Pouls fémoral perçu = PA systolique > 60 mmHg
- Pouls radial perçu = PA systolique >80 mmHg
- Attention, cette technique peut être mise en défaut par des problèmes de circulation locale. L'évaluation de la PA ne peut reposer sur cette seule technique. Elle n'est que purement indicative et peut par exemple mettre en défaut une mesure de PNI annoncée à 50 mmHg alors qu'un pouls radial est perçu.
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