Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

TFE

TFE – La juste distance en psychiatrie

Publié le 15/04/2013
dessin combat

dessin combat

En janvier 2013, Maïa Ferrer, alors étudiante à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers du Centre Hospitalier de Roanne (promotion 2010-2013), soutenait avec succès son travail de fin d’études sur le thème « La juste distance en psychiatrie ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.

Maïa Ferrer introduit son travail de recherche ainsi : « Durant mes années d’études à l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), j’ai eu l’opportunité de réaliser trois stages en psychiatrie. En tant qu’étudiante infirmière, cette discipline m’a interpellée par rapport à une conception du « prendre soin » particulière. De plus, j’ai été confrontée plusieurs fois, dans ces stages, à des difficultés dans l’établissement de la distance soignant-soigné, d’où le titre de mon mémoire : « L’écoute nécessite à la fois de la froideur, être très froid, pour pouvoir expliquer, objectiver, élucider, situer, catégoriser chaque fois que c’est nécessaire, et de la chaleur humaine afin de pouvoir comprendre, faire preuve d’empathie et de compassion. Et pourtant , la synthèse n’est pas dans la tiédeur. La juste mesure pourrait alors être : « pas trop chaud, pas trop froid, mais de grâce pas tiède ! » Je considère qu’il est indispensable d’être profondément impliqué dans les métiers de la relation d’aide, impliqué par et pour l’être humain en tant que tel, mais pas du tout impliqué par cette personne-là. »1

A l’issue de mon premier stage de psychiatrie adulte, en début de deuxième année, j’avais réalisé mon analyse pratique du portfolio sur l’interrogation suivante : comment trouver la juste distance avec un patient de mon âge ? Mes questions à propos de ce sujet sont revenues lors de mon deuxième stage de psychiatrie. En tant que future professionnelle, j’ai voulu analyser ma pratique professionnelle sur ce thème pour l’améliorer et construire plus sereinement mon projet professionnel. La « juste » distance relationnelle a un intérêt professionnel étant donné qu’elle interroge toutes les infirmières, tout particulièrement en psychiatrie, à un moment ou à un autre de leur carrière, car c’est une notion abstraite et mouvante. Il est indispensable de la travailler pour établir des prises en charge de qualité. Quels sont alors les facteurs qui favorisent ou qui nuisent à cet équilibre dans la relation de soins ?

Pour construire ce mémoire, j’ai commencé par me re-questionner sur ma situation d’analyse pratique du portfolio en étoffant ma réflexion. J’ai ensuite trouvé une question de départ provisoire, que j’ai modifiée à l’issue de la phase exploratoire, après avoir confronté les entretiens des infirmières de terrain avec mes recherches documentaires. J’ai donc rédigé ma question centrale définitive qui m’a permis d’élaborer le cadre conceptuel. Pour finir, j’ai proposé une hypothèse qui reste à valider, et j’ai conclu mon travail de fin d’études en expliquant ce qu’il m’a apporté dans ma future pratique professionnelle.

A l’issue de mon travail, je me suis rendu compte de l’importance du travail de réflexion et de remise en question de l’infirmière et de l’équipe soignante, au niveau personnel (émotions, éprouvés, ressentis…) et au niveau professionnel (empathie, vécus transférentiels…). Cela joue un rôle prépondérant sur la recherche de la juste distance dans la relation thérapeutique soignant-soigné. Les infirmiers qui travaillent en psychiatrie doivent se positionner en tant que professionnels auprès des patients, en rappelant leur rôle et leur mission de soignants. Cela pour éviter des incompréhensions ou des confusions dans la relation de soins, et ce positionnement est adapté différemment face à chaque patient. Il est d’autant plus important que les patients hospitalisés en psychiatrie ont souvent eux-mêmes des difficultés avec la distance aux autres.

Lire le TFE « La juste distance en psychiatrie »

Note

  1. TROUCHAUD, Marie-Jeanne. Et l’émotion se fait chair, comprendre la face cachée de nos actes. Paris : Edition Du cygne. 2009. 238 pages. (C-Psy). p. 169-170

Aurélie TRENTESSE
Rédactrice Infirmiers.com
aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com