En mai 2013, Camille Jullian, alors étudiante en soins infirmiers à l'Institut de Formation en Soins Infirmiers du CHRU de Montpellier (promotion 2010-2013) a soutenu avec succès son travail de fin d'études sur la thématique suivante : « Quand le soin apporté à la personne en fin de vie ne répond qu'en partie aux besoins identifiés ». Elle souhaite aujourd’hui le partager avec la communauté d’Infirmiers.com et nous l'en remercions.
Camille débute ainsi son travail de recherche : « Lorsque j’ai commencé les études qui allaient me mener au Diplôme d’Etat Infirmier, j’étais totalement étrangère au milieu de la santé, et je n’avais alors qu’une vague idée de ce qui allait m’attendre au sein des murs de l’hôpital. J’avais bien entendu parfaitement conscience que j’allais être confrontée à des situations de fin de vie, mais je ne pensais pas que ce type d’accompagnement allait susciter des questionnements dans ma pratique au point que je déciderais de l’approfondir dans mon Travail de Fin d’Études.
Au fil de mes stages, j’ai pu remarquer que les soignants autour de moi avaient des réactions différentes face à la mort prochaine de l’un de leurs patients et qu’elles ne manquaient jamais de faire naître diverses émotions. Je pensais que notre formation nous donnerait des outils pour affronter ces situations complexes et que chaque soignant pouvait trouver les ressources nécessaires à un bon accompagnement. Cependant, j’ai vite remarqué que la mort de l’autre nous renvoie à notre propre mort et que cela implique que nous y associions notre histoire, notre vécu, nos représentations, et qu’à tout cela s’ajoute le contexte dans lequel s’effectuent les soins. Il en résulte que la prise en soins des patients en fin de vie est à chaque fois singulière, qu’elle ne peut être stéréotypée.
Dans le cadre de mon travail, il m’a semblé évident d’orienter mes recherches vers les concepts d’accompagnement infirmier, de fin de vie, et d’épuisement professionnel. Je me suis également demandé si j’allais aborder le thème de la cancérologie, mais il m’a semblé intéressant d’avoir une vision plus large afin de pouvoir comparer le phénomène dans des services différents. Ma question de départ est donc la suivante : En quoi l’inadéquation entre les besoins identifiés du patient et les réponses effectives apportées dans un contexte de confrontation à la mort peut-elle générer chez l’infirmier de la culpabilité ?
Mon postulat de départ, étayé par une recherche théorique, et selon lequel les infirmiers étaient en proie à de la culpabilité lorsqu’ils ne parvenaient pas à subvenir aux besoins de leurs malades en fin de vie a été en partie controversé par une étude visant à interroger lesdits infirmiers sur le terrain. Comme il a été démontré tout au long de ce travail, le sentiment majeur serait en réalité la frustration, provoquée par la difficulté que peut avoir l’équipe soignante à mettre en place ou à accepter une démarche palliative autour du patient. Cette démarche palliative peut tenir compte du refus de soins des patients, ou de leur désir de ne pas être accompagnés comme le désirerait le soignant. »
Aurélie TRENTESSERédactrice Infirmiers.comaurelie.trentesse@infirmiers.com
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