Il est plus qu’urgent de reprendre les travaux sur la refonte du métier infirmier et sur le nouveau référentiel de formation, alerte le Comité d’Entente des Écoles d’Infirmières et des Écoles de Cadres (CEFIEC) dans un communiqué. Depuis la dissolution de l’Assemblée, les discussions sont à l’arrêt, suspendues à la constitution d’un nouveau gouvernement par Michel Barnier, le Premier ministre récemment nommé. « Si l'objectif est de rendre le nouveau référentiel de formation opérationnel pour la rentrée 2025, il est impératif que le futur ministre de la Santé et celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche placent ce dossier parmi leurs priorités », presse-t-il.
Des échéances déjà dépassées
Les échéances fixées pour les différentes étapes de cette refonte ont été fixées dès novembre 2023 par la Direction générale de l’offre de soin (DGOS), rappelle l’organisation, selon un calendrier ambitieux. Depuis, plusieurs grandes lignes ont certes été validées : la durée de la formation socle, maintenue sur 3 ans dans le cadre du parcours Licence-Master-Doctorat, le volume de 4 600 heures d’enseignement théorique et pratique, le grade Licence du diplôme, et l’élaboration d’un référentiel « moins prescriptif, incluant un cadre commun national et des éléments personnalisables propres à chaque université ». Mais restent nombre d’étapes à franchir dont les échéances ont déjà été dépassées. La rédaction des textes législatifs et réglementaires était prévue pour le printemps 2024, avec une présentation aux instances nationales, dont le Haut conseil des professions paramédicales (HCPP), durant l’été. Le projet d’arrêté, lui, devait faire l’objet d’une communication entre avril et mai 2024, avant d’être stabilisé en juin. Enfin, les instances universitaires et les instituts auraient dû être consultés entre juillet et septembre 2024. « Aucune de ces échéances n’ayant été respectée, le travail qui reste à accomplir est considérable », regrette le CEFIEC, qui liste :
- Conventionnement Région/Instituts/Universités,
- Élaboration de la maquette de formation pour chaque groupement université/IFSI,
- Mise en œuvre d’une ingénierie pédagogique et de formation,
- Validation par les instances de chaque université.
Des répercussions inévitables sur le terrain
L’organisation s’inquiète surtout que le retard pris ces dernières semaines ne soit imputé aux acteurs sur le terrain, qui seront responsables de mettre en application la nouvelle formation. « Il ne pourra être exigé des directeurs et des formateurs des instituts de formation, des différents partenaires (universitaires, régions, étudiants, professionnels de santé, patients…) qu’ils travaillent dans la précipitation, au risque de compromettre la réussite de la première rentrée dans ce nouveau cadre », prévient le CEFIEC.
« Cette réforme, considérée comme sans précédent, doit accompagner les étudiants en soins infirmiers dans l’acquisition des nouvelles compétences nécessaires pour répondre aux besoins et attentes de la population, mais aussi aux aspirations et aux caractéristiques de la nouvelle génération d’apprenants », insiste-t-il, pour appuyer sur l’urgence qu’il y a à reprendre les travaux. Ce sont des milliers d’étudiants, d’employeurs, de lieux de stages, et des centaines d’instituts de formation, sans compter les universités, qui sont concernés par cette refonte, rappelle-t-il à toutes fins utiles.
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