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Un groupe Facebook contre la suppression de l'AFDEF

Publié le 16/02/2011

Cette subvention permettait à des chômeurs en fin de droit de suivre une formation vers des professions "en tension", dont font partie infirmiers et aides-soignants.

Le 1er Janvier 2011, dans le cadre de la nouvelle loi de finance, le gouvernement donne un signal clair aux partenaires sociaux : ils devront désormais financer seuls l'Allocation en Faveur des Demandeurs d'Emploi en Formation s'ils veulent la voir persister.

Cela, alors que l'Etat la prenait encore intégralement en charge en 2009 et pour moitié depuis 2010...    
Un hold-up de 80 millions d'euros qui sonne comme la mort annoncée de l'AFDEF dont l'importance est capitale pour l'avenir de nombreux futurs ESI.
Suite à cela, un groupe d'action a vu le jour sur le fameux site de réseau social « Facebook »

Créé il y a un mois à l'initiative d'une étudiante écœurée, le groupe compte aujourd'hui 500 membres. Tous, venus d'horizons très différents, ont toutefois pour point commun une motivation à toute épreuve, dont la finalité n'est pas tant de faire plier le gouvernement que de pouvoir exercer la profession dont ils rêvent.

Ainsi des centaines de lettres et de courriels ont été envoyés aux différentes entités de la scène politique :

  • Au Président de la République qui s'est contenté, par l'intermédiaire de son directeur de cabinet, de renvoyer nos doléances vers son Ministre du travail et de la santé.
  • Au Ministre du travail et de la santé et à ses collaborateurs, sans réponse pour le moment, à l'exception de l'un d'eux qui, de manière très officieuse, s'est dit « optimiste » sur la reconduction de l'AFDEF.
  • Aux Députés et Sénateurs, dont une dizaine (également répartis entre majorité et opposition) nous ont entendu. Huit questions écrites sont publiées au Journal Officiel à l'attention de Monsieur Xavier BERTRAND.
  • Aux Conseils Régionaux qui, bien que n'ayant pas de responsabilités dans cette décision, sont concernés au titre de leur rôle dans la « formation professionnelle ». Un certains nombre de Présidents de ces collectivités nous ont promis qu'ils feraient pression autant que faire ce peut, notamment par une interpellation du Ministre du travail et de la santé.
  • Aux syndicats, qui renégocient en ce moment même la convention cadre de l'UNEDIC. Lesquels nous ont assuré qu'ils soulèveront le problème, qu'ils jugent totalement aberrant compte tenu de l'évolution des chiffres du chômage. Voir le dernier paragraphe de cet article de « Force Ouvrière »
  • A la FNESI (Fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers) qui a pris nos revendications très au sérieux. Pour preuve, cette lettre ouverte rédigée par leurs soins.
  • Aux médias (journaux, télé, radio) qui restent pour le moment assez discrets à l'exception des «Echos» qui, par l'intermédiaire de leur journaliste Leïla de Comarmond, relaye les quelques informations qui filtrent sur le sujet et du journal local « Dernières Nouvelles d'Alsace » qui a accepté de nous consacrer un article.

Par ailleurs, plusieurs membres sont allés à la rencontre des délégués départementaux du Médiateur de la République. Ceux-ci, bien que concrètement désarmés, ont tout de même fait suivre notre requête au-dit Médiateur.

Pour chacun d'entre nous, les conseillers Pôle Emploi ont également été des interlocuteurs...« privilégiés » ou non en fonction des situations ! Sans vouloir prendre pour cible ces derniers (qui jouent le rôle difficile de « tampon » entre les demandeurs d'emploi lésés et le législateur) force est de constater qu'ils tiennent autant de propos différents qu'il y a de membres dans notre groupe...

Il y a ceux qui ne savaient pas que l'allocation était supprimée (encore entendu début février !), ceux qui disent que ce sera sûrement rétabli, ceux qui vous expliquent sans la moindre compassion que c'est terminé et qu'il fallait penser à budgétiser, ou encore ceux qui sont prêts à demander à leur directeur d'antidater un document pour vous permettre de bénéficier de l'aide...

C'est un autre débat, mais au regard de cela, nous sommes tout de même en droit de nous poser des questions sur la formation et l'information reçue par les conseillers, mais aussi et surtout sur la manière dont cette mesure a été prise par le gouvernement.

Quoi qu'il en soit, après cette salve d'actions, l'optimisme et la motivation restent intactes. Si une majorité de nos courriers aux politiques sont restés lettres mortes, les quelques réponses sont positives et renforcent la légitimité de notre revendication. Par ailleurs, les nouvelles du front des négociations vont dans le bon sens. Concernant ces dernières, principales porteuses d'espoir de notre mouvement, l'heure est désormais à la patience et à la vigilance puisque des réunions importantes auront lieu les 3 et 10 mars prochains.

Enfin, n'oublions pas que cette suppression touche également d'autres corps de métier (professions dites "en tension") lesquels commencent à se joindre au mouvement.

Si vous deviez vous sentir concernés de près ou de loin par l'incohérence de cette mesure, n'hésitez pas à signer cette pétition électronique :  http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2011N5456

Julie DUBOIS
Clément RAPILLIARD


Source : infirmiers.com