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IADE

Un concours pour améliorer l'anesthésie de l'enfant

Publié le 05/10/2012

Le 21 septembre 2012, lors du congrès de la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation, organisé par l'association Sparadrap, le palmarès du premier concours national sur l'anesthésie de l'enfant à été dévoilé. Suspense...

En France, un million d'enfants sont anesthésiés chaque année. Malgré les améliorations techniques et relationnelles, l'anesthésie reste une source d'inquiétude pour l'enfant et ses parents. L'association Sparadrap a d'ailleurs diffusé, en septembre 2011, un kit d'information (inclus dans le pack infirmier pédiatrique « pour avoir moins mal !») destiné à informer les enfants et leurs parents sur le déroulement d'un acte chirurgical, de la préparation à l'anesthésie et jusqu'au réveil. Grâce à un projet d’accueil spécifique des enfants, l'anxiété de l'enfant et son entourage peut être amoindri. Des solutions existent déjà, mises en place par plusieurs équipes professionnelles et « c'est pour encourager ces initiatives et favoriser leur développement que nous avons lancé en 2011 un concours national auprès des équipes d'anesthésie » explique Françoise Galland, directrice de l'association Sparadrap.

Un concours national

Un règlement a été établi par un groupe de travail composé de professionnels de l'anesthésie et de la pédiatrie. Chaque équipe qui a participé au concours devait fournir le descriptif détaillé des actions mises en place, des photographies, des vidéos... L’association Sparadrap a reçu treize candidatures d'équipes exerçant dans différents lieux (structures privés, centre hospitalier, centres hospitaliers universitaires...) avec une fréquentation allant de 200 à 9 000 enfants par an et disposant, ou non, d'une salle de réveil spécifiquement pédiatrique. Le jury était aussi composé de professionnels de l'anesthésie, de psychologues pour enfants mais également d'une sociologue. Afin d'élire les lauréats, le jury a prêté une attention particulière à tout ce qui a été mis en place pour faciliter l'information de l'enfant et de sa famille, le confort, la séparation avec les parents... mais aussi à l'instauration de protocoles avec une volonté de pérenniser les actions.

«  Treize candidatures pour trois gagnants »

Et les gagnants sont...

L'équipe d’anesthésie du Centre d’endoscopie et de chirurgie ambulatoire du centre hospitalier régional universitaire de Strasbourg a reçu le masque d’or (4.000 €). Dans ce projet intitulé « Même pas peur même pas mal », l’information de l’enfant et de ses parents tient une place importante. La consultation d’anesthésie se déroule en trois temps : avec le médecin anesthésiste pour les informations médicales, avec une puéricultrice pour les informations pratiques et enfin avec une infirmière anesthésiste pour l’information de l’enfant grâce à l’utilisation du jeu (Playmobils®, poupées accessoirisées…). Pour adoucir la séparation parents/enfants de nombreux outils ont été créés autour d’une mascotte (Hugo) donnant une cohérence à ce dispositif pluridisciplinaire.

L'équipe d’anesthésie du service de chirurgie pédiatrique du centre hospitalier universitaire de Rennes a reçu le masque d'argent (3.500 €). Dès la consultation d’anesthésie, l’équipe remet à l’enfant un masque d’anesthésie et des gommettes en l’invitant à le décorer chez lui et à le ramener le jour de l’intervention. Il lui est également suggéré de proposer une histoire, qui favorisera la distraction, voire de se servir de l’hypnose, lors de son accompagnement au bloc opératoire et au moment de l’endormissement.

L'équipe d’anesthésie du bloc opératoire du centre hospitalier de Roanne a reçu le masque de bronze (3.000 €). L’information et la préparation de l’enfant (et de ses parents) est individualisée grâce à une consultation infirmière spécifique. L’équipe a créé un livre sur le parcours opératoire mixant des photos du service et un personnage ludique. Le livre ne contient pas de texte, ce qui permet à chaque soignant d’adapter son langage et le degré d’information en fonction de l’âge de l’enfant. Pour favoriser la familiarisation de l’enfant avec le matériel médical, l’équipe le présente ou le remet à l’enfant.

Trois prix d’encouragement et trois prix de soutien ont également été décernés.

« Bravo aux participants et félicitations aux lauréats ! »

Des actions variées et prometteuses

Ce concours a permis de découvrir la créativité, les efforts et le sérieux des candidats pour accompagner l’enfant opéré et faire en sorte que le bloc opératoire soit moins anxiogène. Quelques exemples d'actions d'autres établissements :

  • pour informer et préparer : une consultation est organisée avec une infirmière ou un aide-soignant (en plus de la consultation réglementaire du médecin anesthésiste) avec l' utilisation de supports adaptés : poupées, films, livrets, diaporama… ;
  • pour faire le lien entre l’hôpital et la maison : diffusion de documents pédagogiques, de matériel médical (masques, charlotte..), d’une boîte à remplir de bisous et à emporter au bloc opératoire, de rester assis pendant le déplacement en brancard et au moment de l’induction ;
  • pour éviter ou limiter le temps de séparation d’avec les parents avant l’induction : les salles de « transfert » sont proches de la salle d’opération, installation en salle de « transfert » ;
  • pour distraire l’enfant au bloc opératoire : mise à disposition de jeux, de tablettes numériques, d’une télévision, d’un synthétiseur musical et graphique, utilisation de l’hypnose… ;
  • pour tenir informés les parents de l’arrivée de l’enfant en SSPI (ou salle de réveil) : appel des parents directement sur leur portable, logiciel avertissant en temps réel le service d’hospitalisation...

L’accueil est important avant mais aussi après l'intervention. Afin de gérer les suites opératoires et la douleur une fois à la maison notamment pour les interventions en ambulatoire, le service explique l’ordonnance d’antalgiques dès la consultation de pré-anesthésie et rappelle les parents le lendemain de l'intervention. Une échelle d'évaluation de la douleur est également remise aux parents, pour les aider à évaluer la douleur de leur enfant. Ces initiatives post-opératoires sont également à promouvoir car l’étude des dossiers a révélé que l’information des familles sur le déroulement de la prise en charge en post-opératoire est moins précise notamment sur le réveil en SSPI, l’inconfort, la gestion de la douleur...

En conclusion

Si des actions visant à améliorer l'hospitalisation des enfants sont déjà mises en place dans les services ce concours permet de pointer ce qui se fait encore peu comme l'accueil post-opératoire par exemple. Bien qu'il reste beaucoup à faire pour que ces pratiques se développent dans tous les services d’anesthésie, les projets primés lors du concours sont disponibles sur le site de l'association Sparadrap. Bravo aux participants et félicitations aux lauréats ! Leurs travaux prouvent une fois encore que les choses les plus simples sont souvent les plus efficaces...pour peu qu'on le fasse savoir !

Audrey DEMEILLEZ
Rédactrice Infirmiers.com
audrey.demeillez@infirmiers.com


Source : infirmiers.com