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Un accès aux soins de premier recours toujours difficile à Paris

Publié le 17/08/2011

Si la densité médicale et l'offre hospitalière sont importantes à Paris, l'accès aux soins de premier recours reste difficile pour certains Parisiens, selon une étude de l'Observatoire régional de santé (ORS) d'Ile-de-France, datée de juin et publiée sur son site internet 1.

C'est la mairie de Paris qui a confié à l'ORS la réalisation d'un état des lieux sur la santé des Parisiens. L'ORS a exploité les données de l'étude Record de l'Inserm pour approfondir l'analyse des inégalités de santé.

Avec près de 18.000 médecins (libéraux et salariés) à Paris, la densité de médecins y est élevée, mais la situation est très variable selon les arrondissements, indique l'ORS dans cette étude.
L'importante densité globale n'exclut pas un accès aux soins de premier recours difficile pour certains Parisiens, notent les auteurs de l'étude. Ainsi, si l'on considère les seuls omnipraticiens libéraux hors exercice particulier de la médecine (MEP) et conventionné en secteur 1, l'offre parisienne se situe en dessous du niveau national : 53 professionnels pour 100.000 habitants, contre 80 pour 100.000 en moyenne.

Avec 93 centres de santé, Paris apparaît en revanche comme le département francilien le mieux pourvu. La densité d'infirmiers est très élevée à Paris, ce qui s'explique par le nombre élevé d'infirmiers salariés des établissements sanitaires. La densité parisienne des infirmiers libéraux est toutefois inférieure à celle de la France métropolitaine.

Pour les autres professionnels de santé (dentistes, masseurs-kinésithérapeutes, orthophonistes, sages-femmes, etc.), Paris apparaît mieux doté que la moyenne.

L'offre hospitalière est importante et diversifiée avec 111 établissements et plus de 21.000 lits et places. Si les taux d'équipement sont élevés en court séjour, ils sont moindres en soins de suite et de réadaptation (SSR) qu'en Ile-de-France ou en France métropolitaine.

A Paris, la consommation d'actes d'omnipraticiens par habitant est plus faible qu'en France. Celle d'actes de spécialistes est plus élevée. Paris se distingue par ailleurs par une faible consommation d'actes infirmiers.

Près de 160.000 Parisiens sont âgés de 75 ans ou plus. Près de 28.000 Parisiens âgés de 60 ans ou plus perçoivent l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). Environ 30.000 Parisiens âgés de 65 ans ou plus seraient atteints de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée.

Malgré la progression du nombre de places en établissement pour personnes âgées depuis 20 ans, le taux d'équipement, notamment en places médicalisées, reste très en dessous de la moyenne nationale. En revanche, Paris a un taux d'équipement en services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) parmi les plus élevés de France.

Indicateurs de santé plus favorables mais fortes disparités

La situation est "relativement favorable à Paris au regard des principaux indicateurs de santé, globalement meilleurs qu'en Ile-de-France ou en France ou si l'on considère l'offre de soins, importante et de qualité dans la capitale". Mais, il existe des "disparités territoriales fortes au sein de Paris qui regroupe, sur un petit territoire, des situations extrêmes de richesse et de pauvreté", explique l'ORS.

Comme au niveau national, les cancers sont la première cause des décès des Parisiens. Si la situation des hommes apparaît relativement favorable, les Parisiennes présentent, pour le cancer du poumon et pour le cancer du sein, une surmortalité par rapport à leurs homologues de province, qui s'observe autant dans les arrondissements favorisés que dans les autres.
Le taux de participation des Parisiennes au programme de dépistage organisé du cancer du sein est très bas. Mais le recours au dépistage individuel est important dans la capitale. La mortalité par cancer colorectal est en revanche légèrement inférieure à la moyenne nationale.

Avec une espérance de vie à la naissance de 79,6 ans pour les hommes et 85,5 ans pour les femmes en 2007, Paris se situe nettement au-dessus de la moyenne nationale : deux ans de plus pour les hommes et un an de plus pour les femmes.
Comme beaucoup de grandes villes, Paris apparaît vulnérable face à certaines pathologies infectieuses (sida, hépatites et tuberculose).

L'épidémie de VIH/sida reste très active à Paris. Le taux de découverte de séropositivité VIH y est six fois plus élevé qu'en moyenne en France. La contamination se fait quasi exclusivement par voie sexuelle. Deux populations sont particulièrement concernées: les femmes d'origine étrangère (par voie hétérosexuelle) et les hommes par voie homosexuelle.

Les taux d'incidence parisiens des hépatites A et B et de la tuberculose sont trois fois supérieurs à ceux de la France.
Les maladies de l'appareil circulatoire, responsables du décès de 3.300 Parisiens chaque année, sont la deuxième cause de décès dans la capitale. En revanche, Paris se distingue depuis plusieurs décennies par une faible mortalité par maladies cardiovasculaires.

L'excès de poids et l'obésité ont progressé ces dernières années à Paris comme en France.
L'asthme est une pathologie très présente dans la capitale et à l'origine d'un recours important au système de soins. Paris se caractérise en effet par des taux de mise en affection de longue durée (ALD) pour asthme et par des indices comparatifs d'hospitalisation plus élevés qu'en France. Les Parisiens de moins de 15 ans sont particulièrement touchés.

Note

1. La santé observée à Paris Inserm-ORS-mairie de Paris juin 2011


Source : infirmiers.com