Infirmière dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, elle est très impliquée dans sa mission quotidienne. Pourtant, elle sent que sa source profonde de motivation se tarit un peu plus chaque jour...
Quel bel avenir que d'embrasser la profession d’infirmière pour accompagner les personnes dites du 3ème, voire du 4ème âge !
Ce fût mon choix le plus sincère que de m'engager à les soutenir, à les écouter, à panser leurs blessures - aussi bien intérieures qu'extérieures - en donnant le meilleur de moi-même.
Fébrilement, j'y suis entrée sur la pointe des pieds, en respectant, en observant, en m'adaptant le mieux possible aux personnalités de chacun et en m'intégrant au structures m’employant,
ma priorité étant la communication et le respect de la personne dans son identité, son vécu et sa culture. Quelle richesse de partager le vécu de ces personnes qui ont résisté au poids des ans et lutté face à la force de la vie aussi violente soit-elle...
Un sourire pour un visage qui s'illumine, un toucher « bienveillant » pour un corps qui se détend, un petit mot d'attention pour une angoisse qui s'apaise... autant de « petits riens » quotidiens qui s'ancrent au cœur du soin et en font sa richesse. Soigner : être au plus prêt des personnes, dans leur quotidien, au crépuscule de leur vie.
Cependant, au fil de l'exercice infirmier, les tâches administratives, la rentabilité, la recherche de l'optimisation de la qualité ainsi que l'investissement lié à l’accompagnement face à la souffrance, la mort, la dépendance ont alourdi notre charge de travail. De la même façon, cette course contre la montre et l'absence du droit à l'erreur ont alourdi le stress et, progressivement, asséché la source profonde qui alimentait ma raison de travailler. La souffrance du soignant, insensiblement, s'installe et le management feint souvent de l'ignorer...
Ainsi, l'empathie, l'écoute sans jugement de valeur, le respect des sensibilités, les limites du soignant sont malmenés. L'augmentation de la charge de travail impacte la qualité des soins au quotidien ainsi que la santé du soignant. Je pense donc qu'il est urgent de se pencher sur le personnel des EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) en mettant notamment en place des programmes visant à prendre soin des soignants, mesures indispensables à la bientraitance de nos aînés. Je souhaite que ce témoignage soit entendu afin d'améliorer le vécu quotidien des professionnels dans l'accompagnement des résidents car le burnout menace chaque jour un peu plus...
Une infirmière exerçant en EHPAD
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