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Quelques "granules" ne suffiront pas face à une souffrance "à pleins tubes" !

Publié le 05/02/2019
souffrance, aide

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"L'homéopathie... pour calmer la souffrance des soignants ?", c'est par ce titre volontiers provocateur que la coordination nationale infirmière (CNI) alerte sur l'état de santé des professionnels de santé dont le "pronostic vital est aujourd'hui engagé". Par voie de communiqué, la CNI demande donc aux soignants mais aussi aux usagers de santé de se mobiliser en ce 5 février 2019, jour de grève générale à l'appel de la CGT soutenue par les Gilets jaunes.Et de communiquer via les réseaux sociaux via les hashtag : #nosviesdabord #infirmieresoubliees #soignantsoublies #SoigneEtTaisToi

Comment peut-on encore choisir d'apaiser la souffrance des autres au risque de se détruire soi-même ? Voici la question qui se pose de façon de plus en plus urgente chez les soignants.

La CNI rappelle qu'Agnès Buzyn, ministre de tutelle, a annoncé aux médias et sans concertation, l'attribution d'une prime pour les aides-soignants exerçant exclusivement dans le secteur gériatrique. Après l'affichage médiatique : rétropédalage. Cette prime ne concernerait finalement que celles et ceux ayant suivi une formation spécifique d'assistant de soins en gérontologie soit un petit pourcentage de l'effectif global. Pour le syndicat, il s'agit de quelques granules au service, non pas de quelques soignants, mais bien de la communication ministérielle.

Et de rappeler que les mouvements de contestation dans les EHPAD, récurrents au fil des années et mis en lumière par moult reportages , ont montré l'extrême difficulté d'y exercer mais aussi les dérives sur les prises en charge. Nathalie Depoire, présidente de la CNI, ne cesse de le dénoncer, l'usure professionnelle s'est hélas installée dans la durée et la situation dénoncée dans les services accueillant nos aînés est révélatrice d'un mal bien plus profond et bien plus chronique. La réalité du terrain révèle une souffrance diffuse des personnels de santé , au-delà d'un secteur d'activité ou d'un métier en particulier. Une souffrance à pleins tubes...

Depuis plusieurs années, le syndicat CNI alerte, "les ministres changent, la dégradation de nos conditions d'exercice s'accélère et de plus en plus de vies sont en jeu".

La CNI pose la question : faut-il soigner ou se détruire ? En effet, compte-tenu des conditions d'exercice, accompagner des jeunes en souffrance, des personnes âgées dépendantes ou d'autres en fin de vie ne fait pas rêver. Comment peut-on encore choisir d'apaiser la souffrance des autres au risque de se détruire soi-même ? Quant au recrutement des personnels soignants, vu la très faible attractivité des métiers , il s'agit bien d'une urgence absolue car, tandis que les besoins augmentent, les instituts et écoles peinent à recruter...

Pour Nathalie Depoire, il faut aller vers une complémentarité efficiente des métiers de la santé, inventer aujourd'hui le système de santé de demain. Au regard des enjeux et des aspirations des différents acteurs du soin, il sera en effet difficile de faire l'économie d'une grande concertation nationale. Pour la CNI, les interrogations sont nombreuses : comment la prise en charge va-t-elle évoluer et avec quels professionnels ? De quelles compétences aura-t-on besoin demain ? Avait-on vraiment besoin des assistants médicaux et pourquoi ne pas avoir mené de concertation sur le sujet ? Ne nous y trompons pas, il ne s'agit nullement d'une erreur de diagnostic, notre ministre de tutelle agit (ou n'agit pas !) en pleine conscience.

Et de rappeler, une fois encore à Agnès Buzyn ceci : les professionnels de santé attendaient beaucoup de vous, mais certainement pas la création d'assistants médicaux ni d'une petite surprime pour une poignée d'aides-soignants. Tous les professionnels de santé demandent un vrai signe concret de votre part... Un signe vital. Madame Buzyn, c'est quand vous voulez !


 Regarder la vidéo de la CNI "Redonnez vie aux soignants"

Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com