Le signalement des infections nosocomiales est un système d’alerte et de réponse précoce qui s’impose aux établissements de santé depuis 2001. Ainsi, Santé publique France vient de faire le point sur l’évolution de la situation au cours de ces dernières années. Les résultats montrent une nette hausse des signalements entre 2001 et 2017, la plupart impliquant des bactéries hautement ou multi-résistantes ou des infections à Clostridium Difficile.
Un nouveau portail de signalements des événements sanitaires indésirables est opérationnel depuis mars 2017 afin de simplifier au maximum les démarches de déclarations dont, jusque-là, la complexité engendrait des freins considérables. Ce dispositif (signalement-sante.gouv.fr) a été accueilli de manière favorable puisque les usagers sont nombreux à y avoir recours. Il a notamment permis la transmission de plus de 40 000 signalements. Les professionnels de santé l’utilisent principalement pour indiquer des cas de pharmacovigilance (40%) ou des événements indésirables graves associés aux soins (28%).
Face à ces changements, lors du dernier numéro du bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) Santé publique France publie les principales données sur les signalements reçus entre 2001 (date ou les signalements des infections nosocomiales ont été mis en œuvre) et 2017. Premier constat : le nombre de déclarations a augmenté régulièrement. En effet sur les 23 012 infections signalées, 51% ont été déclarées après 2011.
Point positif, le nombre d’établissements ayant fait des déclarations est en hausse passant de 73 qui signalaient de façon régulière en 2001 à 620 en 2017. Ainsi, au 31 décembre 2017, 91% d’entre eux étaient en capacité d’effectuer des signalements, or l’un de objectifs du Programme National d’actions de prévention des infections associées aux soins (Propias) paru en 2015 était d’atteindre les 100%.
Les bactéries hautement et multi-résistantes grimpent en flèche
D’après les données, le premier site anatomique rapporté atteint d’infections est le tractus digestif (39% des signalements), suivi des colonisations pulmonaires (20%) et des infections urinaires (12%). Si les Gram négatif sont la cause de près d’un tiers des infections recensées, les gram positif représentent près d’un quart des déclarations avec en tête les fameux staphylocoques (8%). En parallèle, les infections virales atteignent 9,5% des signalements avec en particulier les virus grippaux (3,1%).
D’autre part, 46% des déclarations concernaient des bactéries hautement ou multi-résistantes ou C. Difficile, ce qui implique pas moins de 20 910 patients. Plus précisément, 13,3% d'entre eux avaient contracté une bactérie multirésistante, 25% une bactérie hautement résistante et 7% une C. Difficile. Par ailleurs, les signalements pour ces infections ont grimpé de manière importante passant de 2,5% des infections rapportées en 2001 à entre 34% et 47% en 2012. Les bactéries hautement résistantes sont celles qui ont montré la plus forte hausse. D’après Santé publique France, cette augmentation serait le reflet de la sensibilisation des équipes d’hygiènes au contrôle de ces infections mais aussi de la circulation dans les établissements français de souches d’EPC (entérobactérie productrice de carbapénèmase) une bactérie hautement résistante.
Donc, pour pallier ce nombre croissant de signalements impliquant ce type de bactérie qui place le pays « en situation pré-endémique », l’agence informe qu’un nouvel outil de signalement est disponible pour déclarer ces épisodes depuis septembre 2017. De même l’élargissement de ces signalements aux établissements médico-sociaux et au secteur de ville devrait permettre par la suite d’avoir une vision plus globale des évolutions des infections et surtout des résistances bactériennes aux traitements antibiotiques.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse