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Quand cannabis ne rime pas avec QI

Publié le 04/09/2012

La dépendance au cannabis avant 18 ans est associée à un déclin cognitif significatif 20 ans après, selon une étude longitudinale néo-zélandaise publiée le 27 aout 2012 par Proceedings of the National Academy of Science (PNAS) qui suit un millier de personnes depuis leur naissance entre 1972 et 1973.

Les effets délétères du cannabis sur les troubles neuropsychologiques sont de mieux en mieux documentés. Il a été montré que les gros consommateurs de cannabis obtiennent des résultats relativement plus mauvais aux tests neuropsychologiques et certaines données suggèrent que cette altération persiste même après une période d'abstinence. La persistance et la gravité de ces troubles ont été mises en relation avec la durée, la fréquence, la quantité de la consommation, ainsi que l'âge de la première fois.

"Toutefois, la portée de ces études était limitée en raison de l'absence de données relatives aux fonctions neuropsychologiques avant le début de la consommation de cannabis et du caractère rétrospectif des approches", indiquent Madeline Meier de l'université Duke à Durham (Caroline du Nord) et ses collègues. La seule étude longitudinale sur le sujet était de petite taille et n'a duré que deux années.

L'équipe de chercheurs a évalué l'effet à long terme de la consommation de cannabis avant 18 ans dans une cohorte de 1 037 Néo-Zélandais nés entre 1972 et 1973 à Dunedin et suivis jusqu'à l'âge de 38 ans. Les personnes incluses ont été soumises à 11 batteries d'évaluations sur leur santé et leur comportement entre 5 et 38 ans. La dépendance au cannabis a été évaluée la première fois à l'âge de 18 ans, selon les critères du DSM et le premier test de QI a été réalisé à 13 ans avant l'initiation au cannabis et à 38 ans.

Alors que le QI des personnes qui n'ont jamais consommé de cannabis a légèrement augmenté en moyenne entre 13 et 38 ans, le QI de ceux atteints d'une dépendance persistante au cannabis (diagnostiquée au moins trois fois) a chuté en moyenne de huit points. "Si un déclin de huit points semble négligeable sur une échelle dont la moyenne est de 100, passer de 100 à 92 correspond à un passage du 50ème au 29ème percentiles", précise Madeline Meier dans un communiqué de l'université.

Pour les auteurs, cela montre que les performances neuropsychologiques, relativement plus faibles chez les fumeurs de cannabis, ne sont pas liées à une défaillance antérieure au début de la consommation.
De plus, les tests menés indiquent que ces altérations neuropsychologiques sont globales: elles touchent au moins cinq domaines évalués dont la mémoire, la compréhension verbale et la vitesse d'exécution. En ajustant le déclin cognitif aux années d'études effectuées, les auteurs estiment qu'il n'est pas seulement dû au fait que les consommateurs de cannabis aient globalement fait des études plus courtes.
Par ailleurs, selon les données recueillies, arrêter sa consommation pendant un an ou davantage ne protège pas de l'altération neuropsychologique induite par une dépendance à l'adolescence.

Pour les auteurs, qui ne rejettent pas complètement l'existence d'une variable inconnue qu'ils n'auraient pas prise en compte, ces résultats confirment la toxicité du cannabis sur le cerveau des adolescents.


Source : infirmiers.com