Pour la Fédération nationale des infirmiers (FNI), « l'histoire de l'Ordre infirmier est celle d'un invraisemblable rendez-vous manqué de la profession avec elle-même ».
Dans un communiqué en date du 13 juin 2011, la FNI « déplore le mépris infligé à l’Ordre et à toutes les infirmières par le ministère de la Santé sous la direction de Roselyne Bachelot, mais également l’absence de soutien politique de Xavier Bertrand.
Sa récente proposition, dans une lettre adressée le 29 juin à la présidente de l’Ordre, consistant à faire supporter le financement de l’ONI aux libéraux et de rendre l’adhésion des salariés facultative, a porté un coup fatal à la jeune institution. »
La fédération des infirmiers libéraux s'interroge : « fallait-il prendre au sérieux les menaces ministérielles, sachant que le principe même d’une cotisation obligatoire pour les libéraux et facultative pour les salariés est de nature anticonstitutionnelle, remettant de fait en cause le principe d’égalité des citoyens devant la loi. » La FNI souligne également les « oppositions » à l'Ordre, certes « par la profession » elle-même mais, au-delà, « du côté des employeurs publics et privés d’infirmières salariées qui ont encouragé une réforme au rabais de la formation initiale.
Difficile de ne pas établir un lien entre le saccage de l’Ordre et la récente proposition de la FHP de revenir sur la réforme de la formation initiale, à laquelle elle souhaite prendre part « en développant la voie de l’apprentissage ». La FNI, face à « un gouvernement qui met autant d’application à détruire une institution qu’il a lui-même contribué à créer », ne cautionnera en aucun cas « la pérennité d’un Ordre réservé aux seuls libéraux », soulignant que « le retour à un équilibre financier de l’Ordre sur la base d’un niveau de contribution des libéraux à hauteur de 87% est totalement irréaliste, ne serait-ce qu’en regard de leur poids politique minoritaire au sein de l’institution ».
Elle « mettra tous les moyens en oeuvre, y compris l’appel à la désobéissance civile pour s’opposer à une 3ème voie qui consisterait à confier l’administration de l’Ordre à une délégation nommée par le ministre de la Santé. » Au final, « la FNI met en garde contre toute tentative de faire porter sur les infirmières libérales la responsabilité de l’échec d’un rêve qu’elles ont porté. »
Bernadette FABREGAS
rédactrice en chef izeos
bernadette.fabregas@izeos.com
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