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Précautions standard 2017 : prévenir les accidents avec exposition au sang

Publié le 26/06/2017
Seringue

Seringue

La Société Française d'Hygiène Hospitalière (SF2H) a présenté de nouvelles précautions standard lors de son congrès à Nice début juin 2017. Elle donne notamment des recommandations à destination des professionnels de santé, d'hôpital comme de ville, en matière de prévention des accidents avec exposition au sang (AES) ou tout produit biologique d'origine humaine.

Les accidents avec exposition au sang sont notamment dus à la manipulation des seringues.

Quelles sont les dernières recommandations en matière de prévention des accidents avec exposition au sang (AES) ? La Société Française d'Hygiène Hospitalière (SF2H) fait le point dans son document « Actualisation des Précautions standard »1 présenté en juin 2017 lors de son congrès. La dernière version des précautions standard datait de 1998 et nécessitait une mise à jour pour prendre en compte les évolutions réglementaires mais aussi celles des connaissances et des pratiques. En tout, 32 recommandations réparties dans sept dimensions, dont la prévention des accidents avec exposition au sang ou tout produit biologique d'origine humaine, ont été définies. Rappelons qu'elles s'appliquent à tous les professionnels de santé, pour tout soin donné à chaque patient et dans tous les lieux d'exercice.

L’accident avec exposition au sang (AES) est un risque professionnel majeur pour les professionnels de santé (PS).

Quatre recommandations pour prévenir les accidents avec exposition au sang

Comme l'indique l'arrêté du 10 juillet 2013 relatif à la prévention des risques biologiques auxquels sont soumis certains travailleurs susceptibles d'être en contact avec des objets perforants, un AES correspond à tout contact avec du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre, coupure), soit une projection sur une muqueuse (œil…) ou sur une peau lésée. Sont assimilés à des AES les accidents survenus dans les mêmes circonstances avec d'autres liquides biologiques (tels que liquide céphalorachidien, liquide pleural, sécrétions génitales…) considérées comme potentiellement contaminants même s'ils ne sont pas visiblement souillés de sang.

Dans son document, la SF2H émet quatre recommandations en vue de prévenir les AES. Il s'agit tout d'abord, pour les soins utilisant un objet perforant :

  • de porter des gants de soins ;
  • d'utiliser les dispositifs médicaux de sécurité mis à disposition ;
  • après usage :
    • ne pas recapuchonner, ne pas plier ou casser, ne pas désadapter à la main ;
    • si usage unique : jeter immédiatement après usage dans un conteneur pour objets perforants adapté, situé au plus près du soin, sans dépose intermédiaire, y compris lors de l'utilisation de matériel sécurisé ;
    • si réutilisable : manipuler le matériel avec précaution et procéder rapidement à son nettoyage et sa désinfection.

Ensuite, pour les soins exposant à un risque de projection/aérosolisation, il est nécessaire de porter des équipements de protection individuelle de manière adaptée (protection du visage, de la tenue, port de gants si peau lésée).

S'agissant des secteurs où sont pratiqués des actes/gestes à risque élevé, comme au bloc opératoire, au laboratoire ou en odontologie, la SF2H recommande de mettre en œuvre des procédures et des techniques limitant les risques d'AES.

Accidents d'exposition au sang : encore du chemin à parcourir en secteur libéral !

Enfin, la conduite à tenir en cas d'accident avec exposition au sang doit être formalisée, actualisée et accessible à tous les intervenants dans les lieux de soins. Le secteur libéral ne fait pas exception à la règle puisque la SFH2 souligne que bien que la conduite à tenir en cas d'AES proposée dans la circulaire de 1998 ne soit pas reprise dans ce texte car soumise à des évolutions […], la circulaire de 2008 précise qu'elle doit être écrite, voire affichée dans tous les contextes de soins y compris en milieu libéral et comporter les coordonnées d'un médecin pour le conseil dans un délai rapide.

À noter que les accidents les plus graves sont ceux où :

  • la blessure est profonde ;
  • la virémie du patient source est élevée ;
  • le dispositif a été utilisé pour un geste intravasculaire ;
  • le dispositif est visiblement souillé ;
  • le dispositif est creux ou de gros calibre.

Pour se protéger, les professionnels se doivent donc de respecter ces précautions standard mais aussi d'utiliser des matériels de sécurité et être vacciné contre l'hépatite B, obligatoire même en exercice libéral.

Lire les Précautions standard 2017

Note

  1. Travail coordonné en 2016 par Anne Savey (pilote), responsable du centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales du Sud-Est et Nouara Baghdadi (copilote), infirmière hygiéniste au CHRU de Lille.

Aurélie TRENTESSEJournaliste Infirmiers.comaurelie.trentesse@infirmiers.com @ATrentesse


Source : infirmiers.com