Marie-Hélène Feuillin, Présidente du SNPI (syndicat national des professionnels infirmiers) CFE-CGC a demandé par courrier recommandé au Ministre Xavier Bertrand de procéder à la révocation des mandats des 52 conseillers nationaux de l’Ordre national des infirmiers.
Communiqué du SNPI-CFE CGC - 22 juin 2011
Sur les 27 pays de l’Union Européenne, 19 disposent de structures ordinales infirmières, qui font un grand travail de représentation et de défense des intérêts de la profession et des personnes soignées, qui ont assuré la reconnaissance de la profession, qui ont impulsé la formation universitaire, et veillent à l’amélioration de la qualité des soins au bénéfice des patients.
Depuis l’élection du Bureau National de l’ONI en février 2009, le SNPI a pu constater l’éloignement des responsables ordinaux de cet idéal et surtout des attentes des professionnelles de terrain.
Nos différentes enquêtes auprès de nos cotisants sont très révélatrices de ce divorce entre les professionnelles et le Bureau National de l’ONI.
Grâce à l’ONI, nous espérions avoir un porte-voix, une caisse de résonnance pour les travaux infirmiers. Le sentiment de nos cotisants est que l’ONI semble plus préoccupé à tourner en boucle autour de l’organisation de sa structure. La communication de l’ONI en regard du ministère et des employeurs est ressentie comme agressive et hautaine. La communication vers les professionnels est entièrement à revoir car le travail de terrain des élus locaux est malmené par l’attitude du national.
Favorable au principe d’un Ordre avec une cotisation à 30 euros, notre syndicat a enregistré avec satisfaction le vote par le Conseil National de l’Ordre des Infirmiers d’une cotisation de 30 euros pour les infirmiers salariés lors de sa session du 29 mars 2011. Que de gâchis avec cette cotisation inadmissible à 75 euros ! Les engagements pris lors de l’élaboration de la loi créant l’ONI sont donc enfin respectés.
Mais nous constatons que le Conseil National n’a toujours pas révoqué son Bureau National, pourtant responsable de fautes de gestion, avec un déficit de 10 millions d’euros cette année. Nous sommes choqués qu’il ait de nouveau accordé sa confiance à sa Présidente lors de sa réunion du 31 mai (21 pour, 20 contre), et que seulement 41 conseillers (sur 52 titulaires et 52 suppléants) aient estimé nécessaire de se prononcer dans ce contexte. Les membres du CNOI ne semblent donc pas à la hauteur de leurs responsabilités financières et politiques, tant envers leurs salariés que devant la profession toute entière.
Au lieu de gérer en bon père de famille une masse déjà considérable de 5 millions d’euros de cotisations, l’ONI a embauché à tout va, sans considération pour les risques personnels des 140 salariés, embauchés à plein temps, sans que la charge de travail constatée le justifie, et surtout sans en avoir les moyens. Une telle inconscience collective, pour une structure chargée de montrer le degré de maturité de notre profession, est aussi choquante qu’inadmissible. Pour que l’Ordre puisse perdurer, il a besoin de repartir sur des bases saines, avec une nouvelle gouvernance plus responsable, à l’écoute des professionnels de terrain.
Dans la mesure où le Conseil National de l’ONI n’a pas été capable de changer par lui-même de gouvernance lors de ses sessions des 29 mars et 31 mai 2011, la Présidente du SNPI CFE-CGC a demandé par courrier recommandé au Ministre Xavier Bertrand de procéder à la révocation des mandats des 52 conseillers nationaux de l’ONI, conformément à l’article L.4312-8 du Code de la Santé Publique, qui stipule que « Lorsque les membres du conseil national mettent celui-ci dans l’impossibilité de fonctionner, sa dissolution est prononcée par décret pris sur la proposition du ministre chargé de la santé. En cas de dissolution du conseil national, ou en cas de démission de tous ses membres, le ministre chargé de la santé nomme une délégation de cinq membres. Cette délégation organise l’élection d’un nouveau conseil sans délai. Elle règle les affaires courantes, assure les fonctions qui sont attribuées au conseil ».
Puisque les membres du Conseil National semblent incapables de constituer une majorité pour destituer une Présidente accrochée à son fauteuil, cette mesure radicale devient indispensable pour tirer les leçons des erreurs de gouvernance et des fautes de gestion, et donner à l’Ordre des infirmiers une nouvelle chance d’assurer la reconnaissance professionnelle.
L’Ordre n’est pas là pour contraindre, mais pour convaincre. Par ses actions et ses positions, il doit démontrer à l’ensemble des infirmières l’intérêt de son existence, à un moment où notre profession est à un tournant, avec l’arrivée des infirmières spécialistes cliniques (diplôme de master, titre et salaire spécifique).
Courrier de Marie-Hélène Feuillin, Présidente du SNPI CFE-CGC au Ministre Xavier Bertrand
SNPI
Syndicat National des Professionnels Infirmiers
http://www.syndicat-infirmier.com/
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