« Let's dance » pour les 20 ans de Solidarité Sida

Le 30 septembre 2012, Solidarité Sida revient une nouvelle fois sur le devant de la scène, huit mois seulement après les Solidays. Cette fois, à l'occasion des vingt ans de l'association, un défilé festif envahira les rues de Paris...

Le dimanche 30 septembre prochain, Solidarité Sida présentera un spectacle festif en s'emparant des rues de Paris. Au travers d'un festival sur roues, trente groupes défileront les uns après les autres sur dix chars partant de la Bastille jusqu'à la place de l'Opéra. Les festivaliers retrouveront notamment Zebda, le Peuple de l'Herbe, Danakil ou encore la Rue Ketanou. La « Love Life Parade » est l'occasion de dire « Merci » et « On a encore besoin de vous » à toutes les personnes œuvrant de près comme de loin contre le sida. Ce n'est pas la première fois que l'association organise un tel événement. En 2006, 500.000 personnes participaient aux concerts live sur chars dans Paris. Pour Solidarité Sida, « six années plus tard, il est temps de remettre les artistes sur des chars et les jeunes dans la rue pour célébrer une aventure humaine exceptionnelle et réaffirmer notre envie à tous d'aider ceux qui en ont besoin ».

Solidarité Sida avait également prévu de fêter son anniversaire à Bercy le samedi 29 septembre 2012 lors du concert « Rock the World » mais elle s'est vue contrainte d'annuler l'événement, la vente de billets n'étant pas à la hauteur des attentes. « Près de 40% des billets sont vendus mais, au regard des objectifs de récolte de fonds de l’association, c’est insuffisant pour pouvoir dégager les bénéfices nécessaires au financement de programmes d’aide aux malades et de prévention » précise Luc Barruet, directeur-fondateur de Solidarité Sida, dans un communiqué de presse le vendredi 14 septembre 2012.

20 ans d'actions solidaires

L'histoire de l'association née en 1992 débute dans une chambre de 14 m². Luc Barruet et Eric Elzière, alors étudiants, ont pour objectif de récolter dix millions de francs pour aider la recherche scientifique et les malades du sida. Quatre ans plus tard, l'objectif est atteint mais l'aventure est loin d'être terminée. Comme le souligne Antoine de Caunes, président d'honneur de Solidarité Sida : « lorsque nous avons fondé Solidarité Sida, nous savions qu'une telle entreprise relevait de la gageure. Et pourtant, nous avons senti dans la jeunesse une telle volonté de ne pas baisser les bras face au fléau, un tel désir de solidarité que nous ne voulions plus faire machine arrière ». En pariant sur la jeunesse, l'association organise ses premiers Solidays en 1999 à Longchamp et sa première mission en Afrique. Aujourd'hui, elle a récolté 74 millions d'euros et compte 3.000 bénévoles rendant possible les initiatives de Solidarité Sida en France et à travers le monde. Pour Lena, engagée depuis presque 20 ans, « c'est avant tout une association de personnes qui regardent dans la même direction... Une formidable organisation humaine, avec une puissance de frappe assez impressionnante ».

En l'espace de vingt années, Solidarité Sida a su imposer sa marque de fabrique pour contribuer à la lutte contre le sida. Son but est clair : prévenir la maladie, aider les associations locales, accompagner les malades et défendre les intérêts des personnes atteintes du VIH. Pour ce faire, l'association a choisi de créer l'événement lors de chaque manifestation. Le choix de l'événementiel n'est pas anodin puisqu'il permet aussi une dynamique politique, médiatique et citoyenne. Se distinguer par des festivals d'envergure et marquer les esprits est en effet le meilleur moyen de faire bouger les choses. Outre les Solidays, l'association fait également preuve d'imagination en organisant des expositions sur des thèmes variés comme l'accès aux traitements ou la sexualité notamment au travers de l'expo « Sex in the City » aperçue lors des Solidays et sur la place de la Bastille. Au-delà de ces actions événementielles, Solidarité Sida tenter également de faire évoluer les attitudes et les comportements des jeunes en les sensibilisant à une sexualité responsable et protégée.

La guerre continue

Luc Barruet, considère que « le bilan est ultra positif puisque nos buts ont été atteints. Mais le sida est encore aujourd'hui une maladie dont on ne guérit pas. En France, ce sont les plus vulnérables qui sont touchés. Au Sud, comme on dit pudiquement, c'est-à-dire en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et maintenant même dans les pays de l'ex bloc de l'Est, des millions de familles sont frappées de plein fouet ». Pour lutter contre de telles inégalités, l'argent reste le « nerf de la guerre ». A l'heure où règne la crise financière, les contributions ont tendance à stagner et les partenariats sont remis en question. C'est pourquoi Solidarité Sida compte bien continuer à être encore plus innovante et mobiliser la jeunesse pour que l'accès aux soins et aux traitements deviennent universels.

La guerre est loin d'être finie et Solidarité Sida s'engage à rester sur le devant de la scène tant que le combat ne sera pas terminé...

Aurélie TRENTESSE
Rédactrice Infirmiers.com
aurelie.trentesse@infirmiers.com