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PSYCHIATRIE

Les soignants campent devant l'hôpital Philippe Pinel...

Publié le 17/07/2018
grève hôpital Amiens Philippe Pinel

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hôpital Pinel Amiens grève

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Les établissements psychiatriques connaissent actuellement de forts mouvements sociaux, mobilisant leurs personnels - et même leurs patients - pour défendre la qualité des soins et obtenir des moyens autant humains que financiers pour honorer leurs missions de service public. Après les âpres luttes menées ces dernières semaines à l'hôpital du Rouvray, près de Rouen, puis celle des "Perchés" du Havre plus récemment, c'est maintenant l'hôpital Philippe Pinel, à Amiens, en grève depuis un mois, qui retient l'attention des médias. Les personnels soignants savent qu'aujourd'hui, en psychiatrie, les mouvements sociaux se gagnent sur la durée et que la communication est déterminante.

Crédits - Page FB CHPP en lutte - Ce que souhaitent les grévistes est simple :obtenir une table ronde en présence de tous les acteurs du dossier : ARS, direction de l'hôpital, salariés, familles de patients...

Dénoncer. Faire savoir combien le manque de personnels et de moyens impacte très négativement, voire dangeureusement, les conditions de travail des personnels soignants et, in fine, la prise en charge de leurs patients. Dénoncer, montrer, se mettre en grève, manifester.. et attendre. Attendre que les directions, les tutelles, daignent s'intéresser à la lutte menée. Espérer.

Les grévistes de l'hôpital Philippe Pinel, à Amiens, en grève depuis déjà un mois ont installé leurs tentes devant l'établissement et espèrent que leur mouvement portera ses fruits, puisqu'il faut aujourd'hui se battre et dénoncer des conditions de travail inommables pour obtenir, dans le meilleur des cas, des conditions d'exercice dignes de ce nom. 

Dénoncer, montrer, crier... et attendre. Attendre que les directions, les tutelles, daignent s'intéresser à la lutte menée. Espérer.

Ils avaient déjà installé leur tente devant l'Agence régionale de santé la semaine dernière mais délogés par la police alors qu'ils demandaient juste un rendez-vous les laisse amers. On nous a envoyé la police. On a délogé des blouses blanches. C'est une réponse assez méprisante et assez violente qui résume bien le mépris que l'ARS et le ministère ont pour les soignants et les patients, dénonce Chrystelle Leclercq, secrétaire générale de la CGT à l'hôpital Pinel dans les colonnes de France Bleu. Ils campent donc maintenant de façon organisée bien que camping de fortune devant l'hôpital afin d'attirer l'attention et mener un combat plus visible. Nos conditions de travail sont si dégradées que l'on craint pour nos patients souligne une infirmière en exercice depuis 10 ans dans l'hôpital. Gérer les situations conflictuelles lorsque l'on manque de personnels devient impossible. Conséquences : plus d'injections, plus de placement en chambre d'isolement, une prise en charge qui se déshumanise... 

Les soutiens se font sentir : personnels de l'établissement, collègues d'autres établissements de santé, automobilistes klaxonnant bruyamment, riverains fournisseurs de boissons fraîches ou de croissants... Ce que souhaitent les grévistes est simple : obtenir une table ronde en présence de tous les acteurs du dossier : ARS, direction de l'hôpital, salariés, familles de patients...

Les grévistes de l'hôpital Philippe Pinel espèrent parvenir à obtenir des postes et des moyens comme leurs collègues du Rouvray ou du Havre...

La direction de l'établissement s'est exprimée, à l'occasion d'une conférence de presse donnée dans un hôtel du centre-ville. Selon elle, pas de coupes claires dans les effectifs, plutôt des re-déploiements de 21 postes, avec des équipes en renfort le jour et la nuit, ainsi que des cadres de santé présents en permanence. Selon France3, le directeur Elio Melis, nommé de 2016, parle même de quelques embauches. Dix postes d'infirmiers ont été créés. J'ai donné l'ordre que le recrutement se fasse en juillet, le plus vite possible. En l'espace de trois années, huit psychiatres ont claqué la porte. Selon Julie Cormier, psychiatre à mi-temps dans l'établissement, onze médecins comptent également quitter l'hôpital, pas par choix mais par dépit.

La page facebook "CHPP en lutte" en témoigne, le soutien est essentiel ! Ils espèrent parvenir à obtenir des postes et des moyens comme leurs collègues du Rouvray ou du Havre. Ils savent qu'aujourd'hui, en psychiatrie, les mouvements sociaux se gagnent sur la durée et que la communication est déterminante. Alors gageons que ce coup de pouce pour faire connaître leur combat les aidera ! Soutenons-les et suivons l'avancée de leur dossier avec intérêt.

Regardez un reportage de France3 sur la lutte des hospitaliers de l'hôpital psychiatrique Philippe Pinel, à Amiens

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com