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PORTRAIT / TEMOIGNAGE

Laurianne, l’infirmière qui court contre la maladie de Charcot

Publié le 11/08/2017
Charcot laurianne viautour en train de courir

Charcot laurianne viautour en train de courir

Son tour de France s'est achevé à Poitiers le 25 juin. Laurianne Viautour, 32 ans, s’est lancée le 27 mars dans un tour de France solidaire : courir plus de 1 000 km en trois mois pour sensibiliser à la maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative, incurable et évolutive. Dans cette maladie, les neurones moteurs, responsables du contrôle des muscles volontaires, dégénèrent ou meurent, entraînant une paralysie progressive et irréversible. La jeune femme, infirmière au sein d’une maison de retraite avec des personnes en majorité atteintes de la maladie d’Alzheimer, a relevé le défi pour rendre hommage à sa tante décédée de la maladie de Charcot en 2015.

Laurianne Viautour a fait escale dans sept villes étapes. Objectif : faire 1 000 km en courant.

Elle doit avoir des mollets en béton. Son « projet sportif et solidaire », baptisé J'irai courir pour vous - un escargot contre Charcot a amené Laurianne Viautour à traverser 13 régions en 13 semaines. «Je voulais sensibiliser à cette terrible maladie et récolter des dons en faveur de l'Association pour la Recherche sur Sclérose Latérale Amyotrophique (ARSLA)», précise la jeune femme, qui dit garder « énormément de bons souvenirs » de l’aventure. J’ai rencontré beaucoup de gens formidables mais mes souvenirs les plus marquants, ce sont les rencontres avec les malades. Pendant sa course Laurianne Viautour n’a pas souvent eu l’occasion de courir seule. Beaucoup de gens, séduits par son projet, sont venus la rejoindre pour effectuer des portions de la course à ses côtés. Moi, au départ, je ne connaissais pas de gens malades hormis ma tante. Ils sont venus me solliciter et c’est ça qui est très touchant. Leur investissement. Le fait qu’ils viennent soutenir le projet en venant à ma rencontre, raconte Laurianne. C’est à Poitiers, à l’arrivée, que la coureuse s’est enfin laissé aller. Le tour de France a été éprouvant physiquement, moralement, émotionnellement … A Poitiers, c’était la dernière étape : j’ai fondu en larmes dans les bras d’une femme, une inconnue qui était venue courir avec moi. Je ne m’attendais vraiment pas à pleurer à ce moment-là, se souvient Laurianne Viautour. C’est à la toute fin que la pression retombe, qu’on craque.

Devant la maladie de Charcot, quand on est un proche, on se sent relativement impuissant. Moi, j’ai combattu cette maladie avec les jambes.

12 700 euros de dons

Courir, c’était sa manière à elle de combattre la maladie. Devant la maladie de Charcot, quand on est un proche, on se sent relativement impuissant. Pour moi, cette course, c’était surtout une façon de rendre hommage à ma tante. Quand on se sent impuissant, on a besoin d’un dérivatif. Moi, j’ai combattu cette maladie avec les jambes. C’était ma façon de prendre le dessus. Pari tenu, puisque Lauriane est allée jusqu’au bout. Et pour ne rien gâcher, la sportive a réussi  à récolter des fonds. Le montant a même dépassé toutes ses espérances.  Au total, Laurianne a collecté 12 700 euros de dons. Ça a été une énorme surprise. Je n’avais aucune idée de comment j’allais faire. Je m’étais fixé 1 000 euros comme objectif au début, c’est dire ! Après, j’ai arrêté de compter, sourit-elle.

Laurianne Viautour se dit aujourd’hui très satisfaite. Si c’était à refaire ? Je resterais un peu plus longtemps chez les gens. Quand j’ai posté mon projet sur le groupe « Trail entre ELLES » une communauté de femmes qui partagent l’amour du sport, elles ont été plus de 150 à me répondre et à me proposer un hébergement. Je posais mes valises tous les soirs… J’avais vraiment l’impression d’arriver et de repartir, c’était un peu frustrant. Si c’était à refaire, je poserais mes valises un peu plus longtemps chez les gens.

Et maintenant ? La sportive va prendre quelques jours de vacances avant de reprendre son poste à la rentrée.

Susie BOURQUINJournaliste Infirmiers.com susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com