Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

SCOLAIRE

La moitié des élèves frappe à la porte de l’infirmerie pour évoquer leur mal-être

Publié le 10/09/2018
scupture statue

scupture statue

« Pour moi, comme pour la plupart des gens, infirmière scolaire se résumait à mettre des pansements ! », raconte à Ouest France Céline Sauzeau, infirmière scolaire depuis 9 ans. En effet, contrairement aux idées reçues, l’exercice en milieu scolaire est très varié. Afin de mettre en exergue cette profession méconnue , le SNIES (syndicat des infirmiers scolaires) a recueilli l’avis des infirmiers en milieu scolaire sur les actions concrètent qu’ils mènent ainsi que sur leurs conditions de travail.

Début septembre, c’est la rentrée des classes, élèves comme enseignants, tous ont repris le chemin de l’école. Mais c’est aussi la rentrée pour les infirmiers scolaires . Mine de rien, au cours de l’année, le professionnel verra défiler dans son bureau un nombre d’élèves équivalent à un peu moins de trois fois l’effectif de l’établissement ! Ce qui signifie que pour un collège de 850 élèves, on compte 2434 passages à l’infirmerie. C’est du moins ce que suggère l’enquête réalisée récemment par le syndicat des infirmiers scolaires (SNIES) qui a sondé l’opinion des intéressés sur leur quotidien dans les écoles.  

Si des élèves ressentent l’envie de parler, ils peuvent frapper à ma porte n’importe quand.

Un métier très riche aux actions variées

Infirmier scolaire reste une profession méconnue qui implique pourtant des actions très variées.

Contrairement à ce que l’on imagine, un peu moins de la moitié des visiteurs franchissent la porte de l’infirmerie pour un acte technique comme la pose de pansement, une prescription ou la prise de médicament. En réalité, près de 50% des jeunes sont reçus individuellement car ils ont besoin d’une aide relationnelle ou d’un soutien pour un mal-être. Si des élèves ressentent l’envie de parler, ils peuvent frapper à ma porte n’importe quand. L’adolescence peut être un passage difficile. Tout ce qui est dit ici est confidentiel. Si je décèle un problème, j’essaie de diriger l’élève vers un autre professionnel », explique à Ouest France Céline Sauzeau, infirmière scolaire en exercice depuis 9 ans actuellement en poste dans un collège dans la Sarthe.  

En parallèle, 23% des consultations durent plus de 15 minutes, ce qui montre un véritable besoin de présence auprès des enfants et adolescents. Toujours d’après les données récoltées par le SNIES, la moitié des entretiens nécessitent aussi de conseils éducatifs de santé. Toutefois, 7% de prises en charge sont réalisées sans que l’élève soit présent notamment lors d’entretiens avec les familles ou les équipes enseignantes.

Une profession qui implique donc des actions concrètes et diversifiées. On doit gérer les urgences médicales, suivre les élèves atteints de pathologies chroniques, de troubles d’apprentissage ou en situation de handicap, faire de la prévention en matière d’alimentation, de sexualité ou de conduites addictives en lien avec d’autres structures…, énumère la professionnelle.

La prévention : les infirmiers restent les conseillers privilégiés

La prévention demeure en effet l’une des actions majeures des infirmiers scolaires. C’est pourquoi, le parcours éducatif de santé prévoit une consultation infirmière en 6ème afin de dépister d’éventuels troubles sensoriels et faire le point sur le développement global du jeune. D’après les chiffres, 90% des élèves en ont bénéficié durant l’année 2017-2018.

En outre, ce sont également les infirmiers qui organisent la plupart du temps les interventions en santé auprès des élèves. Il s’agit la plupart du temps d’actions de sensibilisation sur l’hygiène de vie (70% des cas), sur la lutte contre les addictions (65%) ou sur le secourisme (54%). Aujourd’hui, ces séances sont programmées au moins trois fois par an par les établissements comme la loi l’impose depuis 2001 de la maternelle à la terminale. Marlène Sciappa, a d’ailleurs, annoncé de nouvelles réformes en ce sens. Si le SNIES salue la volonté politique de ces déclarations, elles mettent de côté le travail déjà menée en ce sens depuis des années. Le syndicat souligne que la formation des personnels engagés lors de ce séances est indispensable et que les infirmiers restent les conseillers privilégiés.

En outre, le parcours éducatif de santé prévoit une consultation infirmière en 6ème afin de dépister d’éventuels troubles sensoriels et faire le point sur le développement global du jeune. D’après les chiffres, 90% des élèves en ont bénéficié durant l’année 2017-2018.

La majorité d’entre eux (62,6%) ressentent de la reconnaissance et du respect dans leur pratiques

La reconnaissance des familles mais un travail qui reste invisible

Le syndicat infirmier a également interrogé les infirmiers scolaires sur leur intérêt pour leur travail. Si la majorité d’entre eux (62,6%) ressentent de la reconnaissance et du respect dans leur pratiques, cette réponse reste fragile, la reconnaissance en question venant notamment des jeunes et de leur famille. Ils sont également 36,6% à ne pas se prononcer. D’autre part, si 96,2% des répondants affirment aimer leur profession, c’est surtout parce que les actions qu’ils mènent ont un sens pour eux.

Les répondants ont également évoqué les difficultés ressenties et plus particulièrement le manque de visibilité de leur profession. Les nombreux effets d’annonce du gouvernement sur des dossiers concernant pour les infirmiers scolaires ont renforcé ce sentiment. Ces problématiques qui sont au cœur de leur métier mais pour lesquels ils sont totalement ignorés, montrent un certain déni du caractère constant et infaillible de leur engagement au sein de l’Education nationale, s’énerve le SNIES.

En ce concerne les conditions de travail, les avis sont plus que partagés, 55,8% les jugent satisfaisantes et 47% sont insatisfaits. Dans tous les cas, près des trois quarts (72,1%) n’ont remarqué aucune amélioration à ce sujet. Enfin, les sondés sont nombreux (82,4%) a estimé que les perspectives de carrière comme un avancement ou une promotion sont rares. Sans surprise, comme l’ensemble des professions paramédicales , les rémunérations restent inadéquates par rapport aux qualifications. A quand une revalorisation notamment salariale de la profession ?

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com