Journée mondiale de lutte contre le sida : Objectif zéro

Chaque année, la date du 1er décembre est l'occasion de combattre un peu plus le sida en prenant part à la Journée mondiale dédiée à la maladie. En 2012, et jusqu'en 2015, ce jour a pour thème « Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida ».

Le 1er décembre 2012 marque la Journée mondiale de lutte contre le sida. Entre 2011 et 2015, l'Organisation des Nations Unies espère bien atteindre l'Objectif zéro qu'elle s'est fixé. Si l'on constate une chute de plus de 50 % des nouvelles infections au VIH dans 25 pays à revenu faible ou intermédiaire d'après un communiqué de presse de l'ONUSIDA, il reste 1.000 jours pour mener à bien les dix objectifs fixés par les Nations Unies :

• réduire de moitié la transmission du VIH par voie sexuelle ;
• éliminer la transmission verticale du VIH et réduire de moitié la mortalité maternelle liée au sida ;
• empêcher toute nouvelle infection au VIH parmi les consommateurs de drogue ;
• assurer l'accès universel aux thérapies antirétrovirales pour les personnes vivant avec le VIH admissibles au traitement ;
• réduire de moitié le nombre de décès dus à la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH ;
• prendre en compte les personnes vivant avec le VIH et les familles affectées par le virus dans toutes les stratégies nationales de protection sociale et leur assurer des soins fondamentaux et du soutien ;
• réduire de moitié le nombre des pays dotés de lois et de pratiques punitives à l'égard de la transmission du VIH, du travail du sexe, de la consommation de drogues ou de l'homosexualité ;
• abroger les restrictions à l'entrée et au séjour liées au VIH dans la moitié des pays qui en sont dotés ;
• répondre aux besoins des femmes et des filles liées au VIH dans la moitié des ripostes nationales au VIH ;
• zéro tolérance pour la violence sexiste.

Des résultats encourageants...

Le rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida « Résultats » du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) datant du 20 novembre 2012 montre que la prévention du sida n'a pas été vaine. Depuis 2001, les nouvelles infections à VIH ont considérablement réduit, notamment de 73 % au Malawi et de 41 % en Afrique du Sud.

Le nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants a quant à lui diminué de 24 % durant les deux dernières années. Pour Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, « il devient évident qu’il est possible d’atteindre l’objectif de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants. Je suis enthousiasmé par le fait qu’un nombre beaucoup moins important de nourrissons naissent porteurs du VIH. Nous passons du désespoir à l’espoir. »

« 34 millions de personnes vivent encore avec le VIH ou le sida dans le monde, dont 3,4 millions d'enfants »

Le rapport relève également une réduction du nombre de décès liés au sida de plus d'un demi millions entre 2005 et 2011, dont 100.000 en Afrique du Sud, et 71.000 au Kenya. Cette baisse significative est notamment due à l'augmentation de l'accès au traitement antirétroviral (+ 63 % en deux ans dont 2,3 millions en Afrique subsaharienne).

Autre fait encourageant, les investissements nationaux pour combattre le sida ont augmenté de 50 % dans plus de 81 pays. En 2011, la riposte au sida disposait de 16,8 millions de dollars et nécessite encore de 22 à 24 millions de dollars d'ici à 2015.

… mais le taux d'infection reste élevé

La pandémie de sida recule, mais on estime que 34 millions de personnes vivent encore avec le VIH ou le sida dans le monde, dont 3,4 millions d'enfants. Le sida/VIH est, à ce jour, la maladie infectieuse la plus mortelle au monde qui a fait plus de 30 millions de morts qui causant 1,8 millions de décès tous les ans. En France, plus de 6.000 contaminations surviennent chaque année et 40.000 personnes ignorent qu'elles sont infectées.

Rappelons que la pathologie se traduit par une détérioration progressive du système immunitaire empêchant l'organisme de se défendre contre les infections et les maladies. Le terme « sida » (syndrome d'immunodéficience acquise) fait référence au stade le plus avancé de l'infection à VIH, défini par la survenue de l'une des 20 infections opportunistes ou l'un des cancers liés au VIH. Il peut se transmettre de plusieurs façons :

• lors de rapports sexuels non protégés avec une personne infectée ;
• par la transfusion de sang contaminé ;
• en cas de partage d'aiguilles, de seringues ou d'autres instruments pointus contaminés ;
• de la mère à l'enfant, pendant la grossesse, l'accouchement ou l'allaitement.

Le traitement se compose de polythérapies antivirales empêchant le VIH de se multiplier dans l'organisme permettant ainsi aux cellules immunitaires de vivre plus longtemps et de protéger l'organisme.

Des initiatives significatives pour sensibiliser le grand public, mais pas que, à la maladie

En France, la Journée mondiale de lutte contre le sida fait l'objet de plusieurs actions. A Paris, ville la plus touchée par l'épidémie sur le territoire national, l'opération « Café capote » mobilise depuis le 28 novembre 2012 300 cafés partenaires distribuant 160.000 préservatifs et 40.000 sous bocks. La ville lance également une nouvelle campagne de communication jusqu'au 11 décembre avec un message fort : « ceci n'est pas un accessoire ».

L'association Act Up Paris manifestera quant à elle dans les rues de Paris le 1er décembre 2012 à partir de 18h30. Cet événement vise notamment à pointer du doigt le gouvernement qui ne remet pas en cause la dégradation de l'accès à la santé et à lui rappeler les enjeux de la lutte contre la maladie.

A l'heure où le sida semble perdre du terrain, il est important de rester mobilisé et de continuer à sensibiliser le plus de monde possible sur la maladie. D'autant plus qu'en France, l'épidémie est belle et bien toujours présente et même si l'espoir est là, il ne suffit pas à stopper la maladie...

Aurélie TRENTESSE
Rédactrice Infirmiers.com
aurelie.trentesse@infirmiers.com