Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a présidé ce lundi 9 juillet au matin la 2e réunion du comité national de suivi du plan d’accès territorial aux soins, lancé en octobre 2017. Parmi la vingtaine de mesures dévoilées - déploiement des contrats incitatifs, nouveaux modes d'exercice médical, prime pour les internes en stage ambulatoire, essor de la télémédecine - celle qui a retenu notre attention concerne la pratique avancée infirmière dont le décret est attendu au Journal Officiel.
La pratique avancée infirmière
sera bientôt une réalité - et tous les infirmiers concernés s'en réjouissent - comme l'a rappelé Agnès Buzyn ce 9 juillet 2018, avec l’entrée en formation en septembre des premiers étudiants dans près d’une dizaine d’universités
. L’exercice par des professionnels paramédicaux de compétences habituellement dévolues aux médecins constitue une innovation majeure qui facilitera l’accès aux soins pour certains patients atteints de pathologies chroniques
, a souligné la ministre, alors que la publication du décret au Journal Officiel est attendue aujourd'hui ou demain.
Patrick Chamboredon
, Président de l'Ordre National des Infirmiers a réagi dans la foulée via un communiqué, rappelant que l'ONI soutient depuis longtemps la création de ce nouveau professionnel de santé de formation universitaire Master II, positionné entre les professions médicales et les auxiliaires médicaux
. Le communiqué souligne que le gouvernement a promis 5000 infirmier(e)s en pratique avancée avant la fin du quinquennat et que les premiers étudiants en pratique avancée commenceront leur formation complémentaire dès septembre prochain
. La création de la pratique avancée en soins infirmiers ouvre la voie à de nouvelles règles de partage entre professionnels de santé. Même si les textes auraient pu aller plus loin en donnant davantage d’autonomie aux futurs infirmier(e)s en pratique avancée, la création de ce nouveau professionnel de santé constitue une réelle avancée pour la profession, d’une part, mais surtout pour l’amélioration de l’accès aux soins. En raison notamment du vieillissement de la population, de l’explosion des maladies chroniques et polypathologies, de l’inégale répartition des professionnels de santé sur le territoire et donc du développement des "déserts médicaux", notre système de soins a besoin de cet intermédiaire entre les médecins et les infirmiers. L’infirmier(e) en pratique avancée pourra ainsi contribuer à combler un déficit dans l’offre de soins, jouer un rôle plus important dans la coordination entre la médecine de ville et l’hôpital, renforcer le suivi et l’observance des traitements de patients stabilisés (renouvellement de prescriptions ou prescriptions d’examens complémentaires), accompagner le développement de la télémédecine... Pleinement inscrite dans une logique d’universitarisation de la profession, la création des infirmier(e)s en pratique avancée confirme également la meilleure reconnaissance du rôle des infirmiers auprès des patients. Il s’agit désormais de mettre en place au plus vite l’offre de formation afin d’être en mesure de former dès la rentrée prochaine les premiers infirmier(e)s en pratique avancée
.
Nous reviendrons en détail sur ce décret dès sa publication, afin de vous livrer toutes les informations relatives à l'organisation de la formation dès la rentrée 2018, à la typologie des étudiants concernés, aux perspectives professionnelles ou encore aux nouvelles compétences octroyées par l'acquisition de ce Master, ainsi que les réactions de la communauté infirmière qui ne manquera pas de s'exprimer.
Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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