Nicolas Sarkozy a indiqué jeudi qu'il résisterait aux demandes "inconsidérées" qui seraient faites en matière de financement d'investissements hospitaliers, en dépit de l'approche des élections présidentielles.
Le chef de l'État est revenu sur le problème du déficit de l'assurance maladie, en particulier sur les dépenses des hôpitaux, le 20 janvier 2011 lors d'un déplacement dans l'Indre pour présenter ses vœux au monde de la santé et de la dépendance.
"Je ne peux pas laisser les dépenses des hôpitaux s'abîmer dans des déficits qui empêchent leur modernisation et brident leur marge de manœuvre", a-t-il affirmé.
Tout en indiquant que la situation s'améliorait, il a souligné qu'il y avait encore les "deux-tiers" des hôpitaux qui étaient en déficit, comme il l'avait déjà précisé en décembre 2010 lors de son déplacement à l'hôpital d'Avignon.
Estimant qu'une telle situation n'était pas "saine", il a prévenu qu'il ne "céder[ait] pas aux demandes inconsidérées sous prétexte qu'on s'approche d'échéances politiques importantes".
Cette déclaration intervient alors que plusieurs hôpitaux ont déposé des demandes d'aides financières dans le cadre de la deuxième tranche du Plan hôpital 2012, rappelle-t-on.
"Nous allons poursuivre la réforme de l'hôpital en facilitant la mutualisation des services, en créant des synergies et en encourageant la coopération entre établissements", a expliqué le chef de l'Etat.
"Les communautés hospitalières de territoire (CHT) et les groupements de coopération sanitaire (GCS) permettront d'assurer cette cohérence et de tirer les meilleurs atouts en faisant travailler ensemble le public et le privé, la médecine de ville et l'hôpital", a-t-il ajouté.
"Si des services hospitaliers éparpillés doivent être regroupés au bénéfice de la qualité des soins et de la bonne gestion, il faut le faire", a-t-il insisté en estimant que la "bonne gestion" relevait d'une "obligation éthique".
Dans ce département de l'Indre, touché par le problème de la démographie médicale, le président de la République a aussi évoqué le sujet de la médecine de proximité et des professionnels de santé libéraux.
Reprenant les annonces faites par le ministre du travail, de l'emploi et de la santé, Xavier Bertrand, le 6 janvier, Nicolas Sarkozy a insisté sur la nécessité d'"alléger toutes les paperasseries" des médecins libéraux pour leur "rendre du temps médical".
Il a par ailleurs réaffirmé sa volonté d'aboutir sur le dossier de la réforme de la dépendance, sans apporter d'éléments nouveaux.
Selon le quotidien la Tribune de jeudi, Nicolas Sarkozy devait annoncer la tenue le mardi 8 février d'un colloque sur le sujet, qu'il devait présider. La tenue de ce colloque n'a pas du tout été évoquée par le président.
Visite de l'hôpital de Châtillon
Avant son discours, le président de la République s'est rendu jeudi au centre hospitalier de la commune rurale de Châtillon-sur-Indre (3.000 habitants) où il a visité une unité Alzheimer, un service de soins de suite (SSR) et la maison de santé pluridisciplinaire ouverte en juillet 2009.
Lors de sa visite, le président est entré dans la chambre d'un patient atteint de la maladie d'Alzheimer et a discuté avec sa famille de la prise en charge, l'interrogeant en particulier sur le reste à charge pour elle et sa famille. Le président s'est entretenu à huis clos avec le personnel médical de l'établissement.
Le CH de Châtillon-sur-Indre compte 300 lits et places et emploie 202 agents (premier employeur du canton). Il dispose de 35 lits de SSR récemment réhabilités (dont cinq de médecine générale reconvertis en lits de SSR au 1er janvier 2011), 31 lits d'unité de soins de longue durée (USLD) et 169 lits d'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dont l'unité Alzheimer de 16 lits. Le budget de fonctionnement s'élève à environ 12 millions d'euros.
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