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Grippe - Se faire vacciner pour éviter la transmission

Publié le 13/11/2012

La grippe commence à faire son apparition en France, notamment en Île-de-France, en Auvergne, en Haute-Normandie et dans le Poitou-Charentes. Elle n'en est qu'au stade sporadique, mais c'est le moment idéal pour se faire vacciner de manière à lutter au mieux contre l'épidémie, comme le souligne le Groupe d'Expertise et d'Information sur la grippe (GEIG) dans son communiqué de presse du 8 novembre 2012.

De nombreux décès sont imputés à la grippe chaque année, notamment chez les personnes âgées. L’année dernière, près de 6.000 décès ont été relevés chez les seniors durant le pic de l’épidémie grippale et la vague de froid. Malgré ces chiffres, comme le souligne le Groupe d'Expertise et d'Information sur la Grippe (GEIG), seule 50% de la population à risque est aujourd’hui vaccinée contre la grippe. C’est un taux très inférieur aux objectifs de santé publique, selon lesquels 75% de cette population devrait être vaccinée.

Le vaccin est le moyen le plus efficace de se prémunir contre la grippe. Il est disponible dans toutes les pharmacies depuis le 28 septembre 2012, et est recommandé chez les plus de 65 ans, les femmes enceintes et les personnes souffrant de pathologies fragilisantes comme les maladies chroniques respiratoires, cardiaques, rénales, hépatiques, sanguines ou métaboliques (diabète), l’obésité, et les patients présentant un affaiblissement de leur système immunitaire toutes causes confondues. L’entourage des personnes à risque est aussi invité à se faire vacciner pour éviter toute transmission. Il est rappelé que cette vaccination doit être renouvelée chaque année.

Où en est la grippe en France?

Le réseau des GROG (Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe) produit un bulletin hebdomadaire qui permet de suivre l'évolution de la situation de la grippe en France. Pour la période du 29 octobre au 4 novembre 2012, la situation reste calme sur le front des infections grippales en France métropolitaine, même si quelques cas sporadiques de grippe A et B sont rapportés, confirmant que les virus grippaux circulent déjà à bas bruit dans la population. D’autres virus respiratoires sont détectés, notamment le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable des bronchiolites du jeune enfant, et les rhinovirus.

C’est le moment de se faire vacciner !

Le moment idéal pour se faire vacciner est maintenant, avant que l’épidémie de grippe ne s’installe. Une fois vacciné, la protection sera acquise après un délai de 15 jours, le délai nécessaire pour produire les anticorps capables de nous protéger.

Même si la campagne de vaccination dure jusqu’au 31 janvier 2013, la période d’octobre à mi-décembre correspond au meilleur moment pour se faire vacciner.

Populations à risque et personnel soignant : un réflexe vaccination en baisse

Si chaque année les épidémies de grippe peuvent toucher tous les groupes d’âge, le plus haut risque de complications concerne les enfants de moins de deux ans, les femmes enceintes, les adultes de 65 ans ou plus, et toute personne atteinte d’une maladie chronique respiratoire (asthme), cardiaque, rénale, hépatique, sanguine ou métabolique (diabète), d’obésité, ou un affaiblissement du système immunitaire.

Ce sont ces groupes qui sont ciblés par la campagne de vaccination (Calendrier vaccinal 2012 – BEH n° 14-15, 10 avril 2012). Malgré une information répétée et intense, le taux de couverture de ces populations est insuffisant. En effet, même si les 65 ans et plus présentent, et de loin, le taux de couverture le plus important, (62% en 2012, vs 21% chez les 50-64 ans), cette proportion a baissé de près de 10% au cours des deux dernières années. Cette baisse concerne plus particulièrement les 70-74 ans (-12%) et les 65-69 ans (-10%) ; la tranche des 75 ans, malgré une baisse de 5%, constitue toujours la tranche possédant la meilleure couverture vaccinale (68%).

L’année dernière, il a aussi été observé une nette baisse du taux de couverture vaccinale des personnes à risque. Seules 50 % d’entre elles se sont fait vacciner l’hiver dernier, soit 4% de moins par rapport à la saison précédente (baromètre Kantar Health 2011-2012). Ainsi, seuls :

  • 43% des moins de 65 ans souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) se sont fait vacciner contre la grippe (contre 68% la saison précédente) ;
  • 36% de celles souffrant d’une Affection Longue Durée (contre 42%) ;
  • 21% des moins de 65 ans asthmatiques (contre 23%).

Il en est de même pour l’ensemble des professionnels de santé qui n’ont été que 25% à s’être fait vacciner l’hiver dernier, soit 7% de moins que durant l’hiver 2009/2010. Les couvertures vaccinales dans les établissements de soins français restent faibles. Il faut noter que le personnel infirmier qui est impliqué dans la campagne de vaccination est significativement moins bien vacciné que les médecins.

La vaccination antigrippale est recommandée par le haut conseil de santé publique en France depuis 2000 pour les personnels soignants. Elle est prise en charge à 100 % pour tous les professionnels de santé libéraux (médecins généralistes, infirmiers, sages-femmes, pédiatres, pharmaciens titulaires d’officine, masseurs-kinésithérapeutes) qui sont tous en contact régulier et prolongé avec des sujets à risque de grippe sévère. Un effort collectif pour protéger les plus fragiles est nécessaire.

La grippe : une infection nosocomiale au fort pouvoir de nuisance

La transmission nosocomiale de la grippe a été mise en évidence dans les services de longs séjours et plus rarement dans les services de court séjour. Au cours des études sur la survenue de cas de grippe nosocomiale, il a été montré que le personnel soignant pouvait participer à la chaîne de transmission. Cette transmission est facilitée par le faible taux de vaccination des personnels soignants.

Une surveillance ciblée sur la grippe nosocomiale menée à Lyon depuis 2004 a montré une possible propagation rapide des virus influenza au sein des établissements de soin, entre professionnels de santé et patients hospitalisés. Dans certains services, la grippe nosocomiale peut entraîner une mortalité parfois élevée (entre 5 et 8%), notamment dans des services à haut risque (gériatrie ou néo-natalité par exemple). La grippe peut être transmise par le personnel soignant ou les visiteurs non vaccinés ayant contracté la grippe.

Inversement, lorsque les soignants ont bénéficié d’une vaccination, ils exercent un effet protecteur sur l’ensemble des patients : on a ainsi pu mesurer que lorsque plus de 35% des personnels soignants étaient vaccinés, les patients se trouvaient significativement protégés contre la grippe nosocomiale.

Le vaccin antigrippal, des effets protecteurs pour les patients présentant des facteurs de risque

Une étude récente (Université de Toronto) confirme que la vaccination antigrippale permet de réduire le risque de développer un événement cardiaque majeur, notamment un infarctus, chez les patients présentant une pathologie cardiaque chronique. Cette étude montre que les patients vaccinés contre la grippe présentaient un risque de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral réduit de moitié par rapport aux non vaccinés. Chez les vaccinés, le risque de décès, toutes causes confondues, était aussi diminué de 40%.

Composition du vaccin 2012/2013

Pour la saison 2012/2013, l’analyse de la situation épidémiologique de la grippe observée depuis l’automne a conduit les virologues des centres collaborateurs de référence pour la grippe à recommander les 3 souches de virus grippaux suivants pour la fabrication du vaccin destiné aux pays de l’hémisphère nord :

  • A/California/7/2009 (H1N1), inchangée
  • A/Victoria/361/2011 (H3N2), nouveau
  • B/Wisconsin/1/2010, nouveau

Laurence de la TOUCHE
The Desk
l.delatouche@thedesk.fr


Source : infirmiers.com