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Enfin le stationnement gratuit à Paris pour les libéraux

Publié le 05/07/2017

Les médecins libéraux, infirmiers, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes et orthophonistes qui exercent à Paris vont avoir droit à une carte PRO Soins à domicile leur assurant la gratuité du stationnement. La mesure, attendue depuis deux ans, a satisfait les organisations syndicales. 

Jusque-là, Jérémy Daniel, infirmier libéral dans le 18e arrondissement de Paris, recevait en moyenne 5 PV par mois.

Pour les représentants des ordres professionnels, c'est une belle victoire. La Maire de Paris, Anne Hidalgo, a présenté lundi 4 juillet à l'hôtel de Ville son nouveau dispositif de stationnement à destination des professionnels de santé libéraux qui effectuent des consultations à domicile. Principale mesure annoncée : le stationnement gratuit pour tous les professionnels de santé libéraux, médecins mais également infirmiers, sage-femmes, masseurs-kinésithérapeutes ou orthophonistes, exerçant dans la capitale, immatriculés à Paris ou en petite couronne, et intervenant au moins 100 fois par an au domicile des patients.

Concrètement, ce nouveau dispositif prendra la forme d'une carte de stationnement "PRO soins à domicile", dont l'obtention est gratuite, renouvelable annuellement, réservée aux professionnels de santé libéraux se déplaçant chez leurs patients. Elle leur permettra de stationner gratuitement sur le domaine public de voirie et sur l'intégralité des places de stationnement payantes de la capitale, a détaillé Anne Hidalgo. Les professionnels de santé n’effectuant pas de visites à domicile ne sont pas oubliés : en raison de l’importance des missions quotidiennes qu’ils effectuent auprès des Parisiens et Parisiennes, et pour maintenir une offre de soins conséquente et variée sur le territoire, la Ville de Paris leur ouvrira l’accès à la carte "PRO Sédentaire", qui prévoit un stationnement à tarif réduit. Ces mesures entreront en vigueur au 1er janvier 2018.

Des réactions très positives

Depuis plusieurs années, les professionnels de santé libéraux s'insurgeaient régulièrement contre le modèle de stationnement payant et contre le manque de compréhension de la part des agents de la police municipale, à l'image des infirmiers lyonnais au mois d'avril dernier. Dans ce contexte, on comprend que cette toute dernière mesure ait été particulièrement bien accueillie. 

Thierry Amouroux s'est dit extrêmement satisfait à l'annonce de cette nouvelle mesure. Le président du Conseil de l'Ordre infirmier de Paris a tenu à rappeler que 1 500 infirmiers et infirmières libérales exercent à Paris. Si un certain nombre d'entre eux utilise le vélo ou le scooter, tout le monde ne peut pas se le permettre, notamment à cause du matériel à transporter. La gratuité du stationnement est donc une victoire, selon lui, qui intervient après deux ans de négociation. On a eu de longues discussions car le périmètre n'était pas celui-ci au départ. On a pu ajouter [à la liste des libéraux concernés par cette gratuité du stationnement] les nouveaux installés, les remplaçants ainsi que les professionnels qui travaillent à Paris mais qui habitent en banlieue (et dont les véhicules sont immatriculés comme tel). Thierry Amouroux salue surtout un signal de reconnaissance de l'infirmière en tant que professionnelle de santé à part entière.

Pour Jérémy Daniel, infirmier libéral dans le 18e arrondissement de Paris, cette mesure est un soulagement. Je suis justement en train de faire mes papiers et j'ai devant moi une dizaine de PV pour une période de deux mois, confie le professionnel qui devait jusque-là s'acquiter de plus de 100 euros chaque mois pour des contraventions. Ma réaction à cette mesure ne peut donc être que bonne, explique le jeune homme qui attend tout de même l'officialisation du dispositif. J'espère que cette mesure entrera bien en vigueur. Pour l'infirmier, ce nouveau dispositif est indéniablement un grand pas. Il faut bien se rendre compte qu'un souci de stationnement pour les soignants revient à mettre les gens en danger : il y a des actes qui peuvent attendre, bien sûr, mais pour des traitement de chimiothérapies, des diabètes, on se doit d'être à l'heure. Un enfant diabétique qu'on doit passer voir à midi, si on met 25 minutes à trouver une place décente, ça peut être grave, souligne Jérémy Daniel qui en appelle au passage à la responsabilité de chacun : il ne faudra pas abuser du stationnement pour éviter à tout prix de perdre cet acquis. Ce n'était pas une question de mauvaise volonté jusque-là. On rend un service d'utilité publique, c'était injuste de se voir sanctionner... Être libéral, c'est aussi désengorger les hopitaux. C'est un service rendu à la société que les libéraux puissent assurer la continuité des soins à domicile.

Jusque là, les professionnels de santé devaient bénéficier d'une certaine tolérance, difficilement applicable dans les faits. "Par la circulaire du 26 janvier 1995, le ministère de l'intérieur a reconnu que l'exercice par les médecins de leur activité professionnelle, et tout spécialement celui de la médecine d'urgence, justifie que soient accordées à leurs véhicules des facilités de stationnement sur la voie publique ; selon ces instructions, les véhicules des médecins et des sages-femmes arborant le caducée bénéficient de mesures de tolérance en matière de stationnement irrégulier, dès lors que leurs propriétaires sont appelés à exercer leurs activités professionnelles au domicile de leurs patients ou à proximité de leur domicile en cas d'astreinte et essentiellement pour satisfaire à leurs obligations en cas d'urgence". Une décision du Conseil de Paris du 19 mars 2015 est pourtant venue modifier ce principe. Les professionnels de santé devaient alors acheter une carte annuelle de professionnel mobile, d'une valeur de 240 euros, cette dernière leur ouvrant le droit à 7 heures de stationnement par jour à Paris au prix de 0,50 euro de l'heure.

Ce dispositif est aussi un signal de reconnaissance de l'infirmière en tant que professionnelle de santé à part entière. 

La Maire de Paris a profité de cette annonce pour rappeler ses priorités en matière de mobilité :  orienter les choses de façon à ce que le stationnement de surface soit davantage réservé aux professionnels en poussant le commun des mortels à occuper des places de stationnement en sous-sol. Christophe Najdovski, adjoint à la Maire de Paris, a précisé que le nouveau dispositif serait amené à être évalué en 2018.

La Ville s'est enfin félicitée de la mise en place du dispositif le plus avantageux de France en faveur des professionnels de santé. Espérons qu'il saura inspirer d'autres municipalités, afin de faciliter la qualité de vie au travail des professionnels de santé libéraux. 

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@gmail.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com