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Deux infirmières sur la route du trophée Roses des Andes

Publié le 16/05/2017
blouses des charentes

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blouses des charentes voiture

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La quatrième édition du trophée Roses des Andes, un rallye 100% féminin, s'est déroulée du 16 au 27 avril en Argentine, le long de la Cordillère des Andes. Les 110 participantes ont dû se dépasser pour achever ce périple de 2500 kilomètres. Retour sur le récit de l’équipage 6, les "Blouses des Charentes " avec Céline et Ludivine, deux infirmières parties ensemble dans cette aventure et qu'infirmiers.com a soutenu !

La veille, l’aventure commence déjà

Céline et Ludivine se sont lancées ensemble sur les routes de l’Argentine pour le trophée Roses des Andes. 

Après trois heures de train, direction l'aéroport de Roissy. Puis, il a fallu que Céline et Ludivine s’occupent pendant 14h, le temps du vol. Et elles n’étaient pas au bout de leur peine. Arrivées à Buenos Aires, les deux filles ont dû reprendre un bus, direction un deuxième aéroport avant un vol de deux heures pour Salta. Après cette journée de transport interminable, ce n’était toujours pas fini....  Il a fallu aller faire les courses pour nos sept jours de rallye car aucun ravitaillement n'est possible durant le périple. Sans oublier de penser aux cinq litres d'eau par jour pour éviter le mal de l'altitude ! 

Jour 1 - Apprivoiser le véhicule 

Le lendemain matin, le réveil est un peu pénible. Les filles se lèvent à 6h pour aller récupérer leur 4x4, le matériel de sécurité et faire les vérifications administratives. Puis, c’est le départ. Céline et Ludivine quittent Salta le 19 avril au matin. Toutes deux se souviennent de leur émotion lors de leur « passage mythique » sous l'arche du trophée. « On était surexcitées ! » Une fois sorties de la ville, sans trop de difficultés, la piste commence après 37 kilomètres. On apprivoise le véhicule avec ses quatre roues motrices. Heureusement, l’équipage se fait confiance. La formation que les deux filles ont suivie pour la conduite du véhicule leur revient vite, ce qui les rassure. Sur les sièges arrière s’entassent ce qui servira pendant le périple : les valises, les outils et le carton de nourriture. La voiture est lancée vers la ville d’Abra Pampa. Déjà, nous ressentons les symptômes de l'altitude. Nous atteignons 4 200 mètres. Le mal de tête se fait sentir, accentué par le casque. Notre respiration devient difficile. Les deux filles décident de grignoter à bord de leur véhicule. Il leur reste 250 kilomètres à parcourir avant que la nuit ne tombe, vers 18h. Enfin, à 20h, elles entrent dans le premier village étape. Il fait nuit. Il fait froid. Pas l’heure pourtant de se reposer. Il faut s’occuper de la voiture, faire un peu de mécanique, refaire le plein, monter la tente, manger et espérer se laver. Il fait si froid que l’organisation du rallye décide finalement d’héberger les deux filles dans un gymnase. Pour la douche ? Il faudra faire une croix dessus. Il n’y a plus d’eau. 

Déjà, nous ressentons les symptômes de l'altitude. Nous atteignons 4200 mètres. Le mal de tête se fait sentir, accentué par le casque.

Jour 2 - S’entraider quand il le faut 

Il faut se lever à 5h30. Les deux filles reprennent la route. L’équipage traverse alors des paysages somptueux et ne voit pas les heures défiler. Le coucher du soleil n’est pas loin. En plein Rio, nous sommes éblouies et nous tombons du lit de la rivière. Ouf ! Le 4x4 n'a rien. Hélas, les deux filles sont perdues. Elles rattrapent finalement un check point mais la nuit qui a fini par tomber ne les aide pas à se diriger. C’est alors que les deux filles tombent sur un équipage québécois, qui peine à changer la roue de secours. Céline et Ludivine leur donnent un coup de main. C’est ça l’aventure !

Céline et Ludivine ont emporté avec elle le logo d'Infirmiers.com ! Il a pris bonne place sur leur véhicule !

Jour 3 - Garder le moral en toute circonstance 

Pour cette troisième étape, il fait -6 degrés au réveil. La journée commence mal. A environ 115 kilomètres de piste, une roue du 4X4 crève. Une fois le pneu changé, la roue gonflée, l’équipage rejoint heureusement le groupe sans encombre. Le passage près du Salinas Grandes de Jujuy et Salta est époustouflant. Hélas, le répit et la contemplation sont de courte durée. La voiture se retrouve ensablée. D’autres "Roses" viennent à la rescousse de Céline et Ludivine. Elles nous aident à sortir en nous expliquant comment faire avec la boîte de vitesses. Nous n’avons pas besoin de sortir les plaques et la pelle! C’est le soulagement. Pour la première fois, l’équipage parvient à arriver à la ville-étape avant la nuit. Là encore, il faut faire un peu de mécanique mais la suite est plus agréable. Une vraie douche tiède" les attend et "un bon repas d’empanadas… !

Pression des pneus et huile moteur Ok. On est devenues de vraies mécano dans l'âme !

Jour 4 - « Au petit-déj, c’est Doliprane obligatoire. » 

C’est l’étape Susques - San Antonio de los Cobres. Elle compte 280 kilomètres. Au réveil, il y a du givre plein la tente. Nos lunettes aussi ont complètement gelées !, racontent les deux filles qui ont alors eu un vrai fou-rire. Au petit-déjeuner : c’est Doliprane obligatoire pour combattre le mal de l'altitude, racontent les deux infirmières. Puis, place à la vérification de rigueur : pression des pneus et huile moteur Ok. On est devenues de vraies mécano dans l'âme !. Avant de partir, elles prennent même le temps d’aider un autre équipage bloqué. Il faut sortir les pelles. Puis, sur la route, le paysage se fait lunaire. La voiture longe le volcan Likamkabour à la frontière du Chili puis ce sont les mines de sel. L’arrivée est émouvante. On rencontre des enfants dans un internat. On assiste à la remise de matelas et d'une machine à laver grâce aux dons des Roses de l'année précédente !. Après une douche froide les deux aventurières partagent un moment convivial avec les autres équipages. On a même droit à un feu d'artifice. Tout le monde regarde un journal télévisé et avale un bon repas chaud avant d’aller se coucher au chaud dans les salles de classes !

La roue de secours, qui a déjà remplacé une roue, est à plat. « On doit prendre le départ dans 30 minutes. Les infirmières sont de sortie "urgences vitales!" »

Jour 5 - « Pourvu que le pneu tienne… »

En route pour la piste des mille Salar. Une étape marathon. Après le débriefing, les deux filles se sentent fraîches et reposées pour reprendre la route. Il est 8h quand elles s’approchent de leur 4x4. Mauvaise surprise : la roue de secours, qui a déjà remplacé une roue, est à plat. On doit prendre le départ dans 30 minutes. Les infirmières sont de sortie "urgences vitales!, plaisantent les deux filles, qui se sont rencontrées au bloc opératoire. Il faut changer le pneu pour prendre le départ, mais le seul pneu encore disponible est endommagé. Les filles ne sont pas certaines qu’il tienne. Nous réussissons à prendre le départ dans les temps et surtout, nous croisons les doigts en pensant au pneu. Sur la route, elles sont récompensées. Elles aperçoivent des flamants roses. Mais la navigation est plus compliquée que prévue et il leur reste 359 kilomètres à parcourir avant la nuit. L’objectif ? Dormir dans un village et non dans la pampa !. Quelques heures plus tard, le pari est réussi. Nous arrivons dans le village d'accueil de Pastos, avant la nuit, à 18h30. Les filles dormiront dans les salles de classe, avec le chauffage ! C’est le grand luxe !. Les habitants leur ont préparé un accueil chaleureux. Toutes les Roses partagent leur provision avec eux. On ne se laisse pas aller. Au menu ? Du vin blanc et du foie gras. On danse, on rit, on échange et on relâche la pression !

Jour 6 - Gravir des cols à flanc de montagne…

La course n'est pas terminée. Il faut se réveiller à 6h pour partir à 7h30, au lever du soleil. Céline et Ludivine se souviennent d’un petit-déjeuner dans le froid au muesli déshydraté. Ce jour-là comme les autres, après vérification des pneus et du niveau d’huile, c’est parti ! La visibilité est compliquée, il y a énormément de poussière sur les pistes. Leur 4X4 gravit des cols à flanc de montagne. Ce n'est pas très rassurant ! Elles savent qu’elles sont presque arrivées.

L’arche d’arrivée se montre enfin. La roue de secours a tenu. L’équipage 6 franchit la ligne d’arrivée, avec excitation et fierté. Les "Blouses des Charentes" sont arrivées en 31e position.

Propos recueillis par Susie BOURQUIN Journaliste Infirmiers.com susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com