Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

IDEL

Des IDEL baroudeuses quatre roues motrices

Publié le 29/01/2013

Fabienne Ferrari et Sandrine Lejeune, qui exercent dans l’Isère, se sont lancées dans une belle et noble aventure : participer, en 2013, au Trophée Roses des sables qui mêle savamment périple sportif et action humanitaire. Départ annoncé pour le 10 octobre 2013 ! Merci à la Fédération nationale des infirmiers (FNI) pour ce partage d'article paru dans Avenir & Santé (n°409) de décembre 2012.

En les écoutant quelques minutes, on se rend immédiatement à l’évidence : ces deux-là sont faites du même bois, dotées d’un caractère bien trempé, indépendantes dans l’âme et ne s’en laissant pas compter. Suffisant pour augurer une cohabitation harmonieuse et fructueuse dans le cockpit surchauffé d’un 4x4 Land Rover. Le binôme, baptisé Team nurse thunder - Équipe d’infirmières du tonnerre, dans la langue de Molière - est censé partir à l’assaut du sud marocain dans un an, dans le cadre d’une épreuve 100 % féminine et pas comme les autres, le Trophée Roses des sables.

Un concept qui dépareille des courses du genre marquées par le seul vrombissement de cylindrées gonflées à bloc, souvent au mépris des autochtones et des régions traversées. Là, au contraire, il s’agit, en partenariat avec l’association « Enfants du désert », de collecter par ses propres moyens d’abord et d’acheminer ensuite, par véhicule, au minimum 50 kilos de produits de première nécessité à destination des populations locales. Médicaments, vêtements, manuels scolaires... : la liste des manques est non exhaustive. Sur place, l’ensemble sera distribué au gré des besoins. Mais le concept va au-delà, des consultations pédiatriques seront proposées, les bambins souffrant de pathologies graves étant susceptibles d’être évacués en France afin d’y être pris en charge. Dans leur quête, Fabienne Ferrari et Sandrine Lejeune, elles, cibleront, on s’en doute, le matériel médical. Elles ont d’ailleurs noué des contacts avec un organisme d’assistantes maternelles, des hôpitaux, des amis opticiens et chirurgiens dans l’espoir que tous apportent leur écot à la cause.

Des drôles de dames affranchies de la présence masculine

Initiatrice du projet, Fabienne Ferrari a choisi le métier d’infirmière par reconnaissance envers un monde qui l’a tiré d’affaire : « J’ai été très malade durant ma jeunesse. J’ai voulu donner de ma personne et basculer du côté des professionnels de la santé car c’est grâce à eux que je m’en suis sortie. » Avec, à la clef, en 1992, son diplôme de l’Ifsi du Kremlin-Bicêtre (94) en poche, une carrière débutée au Centre hospitalier de Sallanches, prolongée en clinique à Angers et désormais poursuivie à Saint-Martin-d’Hères (38). A chaque fois au sein de services requérant des compétences élargies, en particulier ceux de médecine interne infectieuse et de réanimation ou encore en salle de réveil. Néanmoins, en 2007, elle décida d’opter en faveur d’un double mi-temps en clinique et en tant que libérale au Touvet (38). Un statut qui lui offre la possibilité d’assumer son rôle de mère de famille et d’offrir, à domicile, son expérience accumulée en établissement, notamment en matière de chimiothérapie, de dialyse péritonéale ou de traitements des plaies par pression négative.

Sa comparse Sandrine Lejeune, qui a achevé son cursus à l’Ifsi de Grenoble en 1988, a suivi un itinéraire comparable ponctué par un long passage au CHU de Grenoble aux urgences, en orthopédie et en chirurgie infantile avant d’officier également en cabinet libéral, à Biviers (38), depuis 2006. Elle, aussi, apprécie de dispenser des « soins extrêmement techniques » et de les gérer de « manière autonome ».

Toujours est-il que nos drôles de dames sont ravies à l’idée d’arpenter le Maghreb en s’affranchissant de la présence masculine. A condition de boucler, d’ici le 10 septembre 2013, leur budget qui s’élève à 13 200 euros. La tournée de démarchage des sponsors a déjà commencé.

Le Trophée Roses des sables, l’éthique avant la performance
La course, réservée aux femmes, a traditionnellement pour théâtre le Maroc. Par sa philosophie, elle se distingue des rallyes-raids classiques qui privilégient exclusivement le chronomètre qui, ici, n’est pas la valeur étalon. Le classement est en effet établi selon des critères spécifiques, en l’occurrence les facultés d’orientation et la capacité à franchir les dunes.
Outre le volet humanitaire qui est essentiel, ses organisateurs entendent promouvoir des comportements éco-responsables et ménager l’environnement, à commencer par celui dans lequel les concurrentes évoluent. Avec, en toile de fond, deux opérations concomitantes baptisées « Rouler souple ! » et « Désert propre ». La première vise à respecter les limitations de vitesse, en particulier dans les villages traversés, et à restreindre la consommation de carburant ; la seconde à préserver les lieux en ne laissant derrière soi aucun détritus. A cette fin, un camion de collecte de déchets a été intégré en permanence à la caravane. Autre geste écologique, l’impression de la totalité des road-books sur papier recyclé.
Autant de spécificités qui n’empêchent pas l’épreuve d’être de qualité et dotée d’une solide infrastructure dans le domaine logistique et en matière d’assistance. Par exemple, un hélicoptère susceptible d’intervenir à tout moment, un bivouac comprenant notamment des médecins et des ostéopathes ou encore un espace mécanique à l’intention des participantes victimes d’avaries complexes. Quant aux néophytes qui n’ont jamais manié un volant ou un guidon en terrain hostile et qui constituent le gros de la troupe, ils ont la possibilité de s’aguerrir lors de stages de formation et d’initiation près de Narbonne. La 13e édition s’élancera le 10 octobre 2013 et s’achèvera dix jours plus tard. Avis aux amatrices !
A. T.

  • Cet article d'Alexandre Terrini intitulé "Des baroudeuses quatre roues motrices" est paru dans le magazine Avenir & Santé n°409, décembre 2012, p. 40-41.

Alexandre TERRINI


Source : infirmiers.com