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GRANDS DOSSIERS

De l’importance d’une bonne gestion de l'exsudat (2)

Publié le 03/09/2018
Quizz Plaies exsudatives - Hartmann

Quizz Plaies exsudatives - Hartmann

pied Hartmann

pied Hartmann

Écoulement apparaissant précocement à la surface d’une plaie lors de la phase inflammatoire, l'exsudat est une réponse normale de l'organisme. Le plus souvent utile, tout excès ou, au contraire, trop peu d’exsudat, peut être problématique, d’où l’importance d’une prise en charge adéquate des plaies exsudatives. De fait, la modification des caractéristiques d'un écoulement impose-t-elle une réévaluation locale de la plaie et globale du patient1.

Sur le plan local, une bonne gestion de l'exsudat nécessite un équilibre entre une humidification de la plaie, nécessaire à sa cicatrisation, et le contrôle de l'exsudat pour éviter la macération de la plaie, l'altération de la peau périlésionnelle et l'inconfort du malade.

L'exsudat - ou les exsudats - est un terme général donné à l'ensemble des fluides produits par les plaies aiguës ou chroniques lorsque la phase hémostatique est terminée2.

De quoi est composé l'exsudat ?

L'exsudat est un fluide de composition proche de celle du plasma sanguin, qui suinte des capillaires, dont la perméabilité augmente lors de la phase inflammatoire. Il contient de l'eau, des éléments nutritifs (protéines), des électrolytes, des leucocytes, des enzymes protéolytiques, des facteurs de croissance et des déchets1. Le volume de l'exsudat varie en fonction de l'évolution de la plaie : généralement abondant et colonisé en phase de détersion, sauf en cas de nécrose, il se tarit ensuite progressivement en phases de granulation, puis d'épidermisation2. La quantité d'exsudat est également proportionnelle au volume de la plaie, mais il peut être plus abondant en cas d'infection, d'inflammation, d'œdème ou en présence de fistule1. Une forte viscosité de l'exsudat témoigne d'une concentration élevée en protéines, causée par une infection, un processus inflammatoire ou des tissus nécrosés2. Un exsudat fluide révèle une faible concentration en protéines qui peut être liée soit à une pathologie veineuse ou à une cardiopathie congestive, soit à une malnutrition2.

Les différents types d'exsudats1,3

À son état normal, l'exsudat est un liquide clair, légèrement citrin ou ambré et inodore.

  • Exsudat séreux : plasma liquide et clair (blessures du second degré, ulcération veineuse). La présence d'exsudat séreux est normale au stade inflammatoire aigu. Une quantité modérée à abondante peut indiquer une forte charge bactérienne ou une chronicité infraclinique.
  • Exsudat sanguin : liquide teint de sang (blessures profondes du deuxième et du troisième degrés pendant l'angiogenèse). Une quantité minime est normale au stade inflammatoire aigu.
  • Exsudat séro-sanguin : plasma fluide, aqueux, rouge pâle ou rose, avec présence de stries rouges. Il est présent en faible quantité au cours de la phase inflammatoire aiguë ou proliférative aiguë de la cicatrisation.
  • Exsudat purulent : épais, opaque, jaune, vert ou brun, il est associé à une infection ou à la présence d'un niveau élevé de bactéries. Il est absent dans les conditions normales.

Gestion et surveillance de l'exsudat

La gestion de l'exsudat nécessite une prise en charge globale et multidimensionnelle, dont les aspects locaux ne sont qu'un versant (cf. encadré ci-dessus). Il est essentiel de prendre en compte des facteurs tels que la dénutrition, la déshydratation, la nécessité d'une contention veineuse ou encore d'un traitement anti-infectieux. En cas d'écoulement abondant prolongé, une surveillance biologique peut s'avérer nécessaire1. Sur le plan local, une bonne gestion de l'exsudat nécessite un équilibre entre une humidification de la plaie, nécessaire à sa cicatrisation, et le contrôle de l'exsudat pour éviter la macération de la plaie, l'altération de la peau périlésionnelle et l'inconfort du malade2.

Mauvaise gestion de l'exsudat : quelles conséquences ?

Une mauvaise gestion de l'exsudat peut entraîner une exposition de la peau périlésionnelle à cet exsudat, d'où un contact permanent avec une humidité excessive et une macération, qui peut être à l'origine :

  • d’un retard de cicatrisation ;
  • d’une augmentation du risque infectieux ;
  • d’un possible élargissement de la plaie2.

Pour pallier ces risques, il existe aujourd'hui divers pansements absorbants et super-absorbants capables de réguler l'humidité et d'amener à une évolution favorable de la plaie exsudative*.


* Retrouvez toutes les informations sur la gestion de l’exsudat sur le site webdoc-hartmann.fr 

Notes

1.    Infirmiers.com - Plaies exsudatives : les pratiques évoluent…
2.    Hartmann. Les plaies exsudatives
3.    e-pansement. L’évaluation des plaies

Dr Sophie DELAURE
Publi-rédactionnel réalisé par l'Agence Profession Santé pour le Laboratoire PAUL HARTMANN


Source : infirmiers.com