Créer un système fluide « sans barrières institutionnelles et administratives inutiles », ne rembourser que les soins fournis par les professionnels de santé libéraux appartenant à « un système de coordination », déléguer davantage de compétences aujourd‘hui exercées par les médecins… Les réformes préconisées par le fameux rapport du Comité d’Action Publique 2022 (Cap 22) rendu public le 20 juillet dernier sont nombreuses et ont pour la plupart un but certain de changement structurel mais aussi de réduction des coûts.
Le rapport du Comité d’Action Publique (Cap 22), commandé fin septembre a finalement été rendu public ce 20 juillet dernier par le syndicat Solidaires Finances publiques dévoilant ainsi les principales propositions du groupe d’experts mandaté par l’exécutif pour réduire les dépenses publiques. Ceux-ci préconisent notamment une transformation structurelle du système de santé
car celui-ci demeure très axé sur l’hôpital
et ne permet pas de corriger les inégalités sociales et territoriales de santé
. Un système malade
dont les symptômes sont connus, affirme le texte : délais d’attente, engorgement des urgences, renoncement aux soins, épuisement des professionnels concernés
.
Face à ce triste constat, le rapport propose d’intervenir en sortant de ce fonctionnement cloisonné et faire tomber les barrières ville hôpital, domicile (…) pour faire en sorte que les patients bénéficient d’une prise en charge coordonnée
. Pour atteindre ces objectifs, le Comité recommande par exemple de rembourser les soins fournis par les professionnels de santé libéraux
à la condition qu’ils se soient inscrits dans un système de coordination entre les acteurs
. Dans le cas contraire, ces professionnels ne seraient plus conventionnés et la sécurité sociale ne rembourseraient plus leurs actes. De même, il parait nécessaire de déléguer des compétences actuellement exercées par les médecins en s’inspirant des exemples internationaux réussis
via notamment les infirmiers de pratique avancée
. Certaines vaccinations ou suivis de maladies chroniques pourraient être assurés par les infirmiers.
En parallèle, le Comité préconise de mesurer la qualité des soins et la satisfaction des patients en ayant recours à divers indicateurs, de rénover l’organisation interne et la gestion des ressources humaines dans les établissements publics de santé
, ou encore de mieux adapter l’offre de soins aux besoins locaux. Le rapport mise beaucoup sur les évolutions numériques pour faciliter ces avancées. L’impact escompté via ces réformes est la diminution de près de 10 000 décès évitables par an en améliorant la qualité de prise en charge
mais également d’effectuer plus de 5 milliards d’euros d’économies
.
Rembourser les soins fournis par les professionnels de santé libéraux « à la condition qu’ils se soient inscrits dans un système de coordination entre les acteurs ». Dans le cas contraire, ces professionnels ne seraient plus conventionnés
Des infirmières de nuit en EHPAD : une nécessité
Au vu du vieillissement de la population, la prévention de la perte d’autonomie doit devenir une priorité afin que les seniors puissent demeurer à domicile le plus longtemps possible, toujours selon le texte. Là aussi plusieurs mesures sont recommandées dans ce but. Le repérage des personnes fragiles paraît essentiel et, pour cela, les professionnels sanitaires et sociaux de terrain doivent y être préalablement formés.
Par ailleurs, le passage à l’hôpital ne devrait pas être un facteur aggravant pour les personnes âgées, c’est pourquoi il est préconisé de limiter les hospitalisations ou d’en diminuer la durée. Cela passe aussi par le développement des astreintes infirmières la nuit en EHPAD
.
En outre, il est essentiel de revaloriser la dimension gériatrique dans les établissements publics avec un travail sur leur culture et reconnaître l’action des personnels
qui agissent pour réduire la perte d’autonomie. Enfin, la sortie de l’établissement doit être optimisée par exemple en organisant un accompagnement du retour à domicile par un soignant
.
Si toutes ces mesures devraient prolonger l’espérance de vie en bonne santé ou sans incapacité, les experts espèrent également une réduction des dépenses de 300 millions d’euros. Or, en EHPAD notamment la situation demeure difficile , les soignants restent en sous-effectifs et les établissements peinent à recruter du personnel.
Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com @roxane0706
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