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GRANDS DOSSIERS

Cathéters, chlorhexidine, infections nosocomiales...

Publié le 30/10/2012

Des pansements imprégnés de gel de chlorhexidine (Tegaderm* CHG, 3M) permettent de réduire le risque d'infections nosocomiales liées aux cathéters chez les patients en réanimation, montre une étude française.

Le Pr Jean-François Timsit du CHU de Grenoble et ses collègues avaient déjà montré dans une première étude qu'il est possible de réduire ce risque avec des éponges imprégnées de chlorhexidine (BioPatch*, Ethicon). Cependant, ces dispositifs médicaux cachent le point d'insertion et ne permettent donc pas leur contrôle.

Les chercheurs ont évalué un nouveau pansement imprégné de gel de chlorhexidine, transparent, qui présente des bordures renforcées et un fort pouvoir adhésif.
Pour cela, ils ont conduit une étude dans 12 services de réanimation auprès de 1.879 patients randomisés entre trois pansements de la même gamme, l'un avec le gel de chlorhexidine et deux sans. Les cultures bactériennes au niveau de la peau et des cathéters ont été réalisées en aveugle. L'analyse a porté sur un total de 4.163 cathéters (34.339 cathéters-jours).

Les pansements imprégnés de chlorhexidine étaient associés à une baisse statistiquement significative du taux d'infections importantes liées aux cathéters et du taux d'infections du sang associées aux cathéters, de respectivement 67% et 60% par rapport aux pansements classiques.
Avec leur haut pouvoir adhésif, les pansements imprégnés de chlorhexidine présentaient deux avantages significatifs par rapport aux pansements classiques: le taux de changement précoce était de 64,3% contre 71,9% et le nombre de pansements par cathéter de deux contre trois.
Cependant, les pansements de chlorhexidine étaient associés à une colonisation bactérienne de la peau et des cathéters significativement plus fréquente. Les dermatites de contact étaient de 1,1% avec les pansements de chlorhexidine et de 0,29% avec les pansements classiques.

Cette étude, le second essai contrôlé randomisé de grande taille, confirme le bénéfice des pansements imprégnés de chlorhexidine.
Les données disponibles suggèrent que les pansements et les éponges utilisant cet antiseptique ont une efficacité comparable, par rapport à des pansements classiques, délivrant une concentration de chlorhexidine similaire, mais aucune étude n'a comparé ces deux produits directement, commente le Pr Timsit auprès de l'APM.

Chacun de ces dispositifs a ses avantages et inconvénients: les éponges présentent un taux d'allergie de contact plus faible que les pansements (5,3 vs 11,1 cas pour 1.000) et une capacité d'absorption des sécrétions séro-sanglantes un peu plus rapide, tandis qu'avec les pansements, l'apprentissage de la technique de pose est plus simple et la surveillance possible, bien que la transparence s'estompe avec le temps, ajoute-t-il. Quant aux coûts de prise en charge, ils sont "grosso modo similaires".

American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, édition en ligne du 4 octobre 2012.


Source : infirmiers.com