Cadres de santé - Grève largement suivie au CHU de Nantes

Elle est reconduite, malgré l'annonce par la direction de la suspension du projet de réorganisation de la permanence des cadres : les grévistes souhaitent obtenir des "engagements clairs".

La grève organisée les 22 et 23 février 2011 par les syndicats CFDT et FO du CHU de Nantes sur le projet de réorganisation de la permanence des cadres de santé, et plus largement sur leurs conditions de travail, a fortement mobilisé les agents, a-t-on appris auprès des syndicats et de la direction du CHU. La direction a indiqué à l'APM que les taux de participation (grévistes absents) et de mobilisation (incluant les personnes désignées pour assurer le service minimum) s'élevaient le 22 respectivement à 50% et 52% des cadres de santé. Les taux étaient similaires le lendemain. La CFDT a estimé à 70% le taux de mobilisation.

Le secrétaire CFDT du CHU, Christian Le Floch, a précisé que l'ensemble des cadres conviés à une réunion institutionnelle organisée par la direction le 22 après-midi l'avaient boycottée et avaient assisté à l'assemblée générale organisée dans le cadre de la grève. Cette assemblée générale a rassemblé environ 130 cadres sur les 200 de l'établissement, s'est-il félicité.

La direction a annoncé dès lundi la suspension du projet de réorganisation de la permanence des cadres, dont la mise en oeuvre était prévue pour mars. "Tout le monde est d'accord sur le constat" et sur la nécessité de cette réorganisation car tous les jours, les cadres de nuit n'arrivent qu'à 21 heures, ce qui laisse en moyenne une période de trois heures sans encadrement, a-t-elle expliqué. Des réunions avec les syndicats seront organisées pour discuter du projet.

Le mouvement de grève a été maintenu malgré la suspension annoncée car les grévistes souhaitent obtenir des "engagements clairs" de la direction et leurs revendications sont plus larges, a expliqué Christian Le Floch.

Parmi les points critiqués du projet de réorganisation de la permanence des cadres, le représentant de la CFDT a notamment évoqué la présence d'un seul cadre de santé de 17 heures à 20 heures pour l'ensemble des sites le samedi, le dimanche et les jours fériés. Les cadres demandent par ailleurs à pouvoir être payés en heures supplémentaires pour les gardes et pas seulement à récupérer les heures effectuées.

Dans son préavis de grève, la CFDT dénonce aussi l'impossibilité d'établir les plannings des agents des différentes unités fonctionnelles du CHU tels que la réglementation les prévoit et la difficulté d'organiser la continuité des soins dans chaque unité fonctionnelle du CHU en rapport avec les maquettes de la mise à plat des effectifs et l'absentéisme. Un référentiel des pratiques de gestion des plannings présenté en début d'année est jugé inapplicable, a observé Christian Le Floch.

Outre la gestion des effectifs au quotidien, le mécontentement porte aussi sur la pression exercée sur les cadres de santé et les budgets contraints obligeant à rappeler du personnel pour remplacer les personnels absents, a-t-il expliqué. Dans des communiqués diffusés mardi, FO et la CFDT demandent notamment le remplacement de l'ensemble des agents que les cadres ont sous leur responsabilité pour les arrêts de travail longs ou programmés, le choix de récupérer en heures ou d'être payé pour les gardes, la mise à disposition dans chaque unité de réelles équipes de suppléance dédiées et le respect des engagements pris par la direction lors de la mise à plat des effectifs et des organisations.

La grève est reconduite le 24. Une rencontre est prévue entre les syndicats et la directrice générale, Christiane Coudrier.