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SANTE AU TRAVAIL

Burn-out : repérer les symptômes et mieux le prendre en charge

Publié le 26/05/2017
Désespoir visage infirlière

Désespoir visage infirlière

Afin de mieux repérer les symptômes du burn-out et pour mieux le prendre en charge, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié des recommandations. L'une des sections est consacrée aux soignants, une population particulièrement exposée.

Les soignants sont particulièrement concernés par le risque de développer un syndrome d'épuisement professionnel.

Diagnostiquer le burn-out, le prendre en charge de façon adaptée et accompagner le retour au travail n'est pas chose aisée pour les médecins traitants ainsi que ceux du travail. Afin de les aider, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie ses recommandations. Ces outils peuvent également être utiles aux infirmiers de santé au travail dans le cadre de leur exercice.

Des facteurs de risque et manifestations cliniques multiples

Le syndrome d'épuisement professionnel peut se manifester de différentes manières. Les professionnels de santé doivent donc être attentifs à certains signes d'ordre :

  • émotionnel, comme l'anxiété, les tensions musculaires diffuses, tristesse de l'humeur ou manque d'entrain, irritabilité, hypersensibilité, troubles de la mémoire, de l'attention, de la concentration… ;
  • comportemental ou interpersonnel, notamment le repli sur soi, l'isolement social, un comportement agressif, une diminution de l'empathie… ;
  • motivationnel tels qu'un désengagement progressif, une baisse de motivation et du moral, un effritement des valeurs associées au travail, des doutes sur ses propres compétences ;
  • physique comme l'asthénie, des troubles du sommeil, lombalgies, crampes, céphalées, vertiges…

Ces manifestations doivent conduire le médecin du travail ou le centre de consultation de pathologie professionnelle à analyser les conditions de travail ainsi que les facteurs de risque qui sont divisés en six catégories :

  • intensité et organisation du travail ;
  • exigences émotionnelles importantes avec confrontation à la souffrance, la mort ;
  • autonomie et marge de manœuvre ;
  • relation dans le travail ;
  • conflits de valeurs ;
  • insécurité de l'emploi.

Le repérage peut être réalisé par le médecin traitant, le médecin du travail et l'équipe de santé au travail. Il peut être individuel, et s'appuyer sur l'ensemble des manifestations cliniques, ou collectif. Le repérage collectif consiste à prêter une attention particulière au fonctionnement de la structure (absentéisme ou présentéisme, turn-over fréquent, mouvements du personnel) ainsi qu'à la santé et la sécurité des travailleurs (accidents du travail, maladies professionnelles, visites médicales spontanées…).

Les soignants, une population à risque

Comme le rappelle la Haute Autorité de Santé dans son mémo, les soignants sont une population à risque historiquement identifiée et objet de nombreuses études montrant une morbidité particulièrement élevée. Elle reconnaît que le travail des professionnels de santé, qu'ils exercent ou soient en formation, est pénible en raison notamment de la confrontation avec la souffrance et la mort, des prises en charge lourdes, insécurité, mais aussi de l'organisation du travail qui n'est pas toujours des plus optimales. La qualité des soins en pâtit, d'où l'intérêt d'une prise en charge spécifique des soignants via un réseau de soin adapté qui soit réactif et préserve la confidentialité.

Une prise en charge adaptée à chaque patient

La prise en charge n'est pas forcément médicamenteuse et peut se fonder sur des interventions psychothérapeutiques ou psychocorporelles. La prescription d'un antidépresseur est uniquement recommandée dans le cadre de troubles anxieux ou dépressifs. Un arrêt de travail est également souvent prescrit car nécessaire. Quoi qu'il en soit, il s'agit, pour l'équipe de santé au travail, d'avoir un éclairage sur le lieu de travail de manière à préparer le retour au travail. Il est ainsi conseillé d'organiser une visite de pré-reprise durant l'arrêt. La HAS estime qu'elle est essentielle pour l'accompagnement de la réinsertion socioprofessionnelle, et obligatoire pour les salariés en arrêt de travail d'une durée de plus de 3 mois. À l'issue de cette visite, des aménagements ou adaptations peuvent être recommandées ainsi que des pistes de reclassement ou des formations professionnelles. Un suivi régulier est par la suite indispensable.

Aurélie TRENTESSE  Journaliste Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com  @ATrentesse


Source : infirmiers.com