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Aux urgences d'Évreux, c'est sieste obligatoire pour les soignants !

Publié le 31/08/2018
sieste repos

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Sans doute une première aux urgences, en tout cas lui le présente comme tel : le Dr Arnaud Depil-Duval, en charge de ce service au CHI Eure-Seine, à Evreux a protocolisé des temps de sieste obligatoires pour les médecins et soignants, notamment lorsqu'ils sont de nuit. Outre l'atout qualité, ces temps de pause sont un levier d'attractivité non négligeable en ces heures de pénurie médicale.

Le service des urgences de l'hôpital d'Evreux pousse aussi ses personnels à prendre des micro-siestes de dix minutes, en revanche sans phase d'inertie. Et bien sûr, les siestes se partagent en tout bien tout honneur ! ;)

A Évreux, l'hôpital a institutionnalisé la sieste aux urgences depuis un an et demi concernant les médecins, et six mois pour les infirmiers(e)s. À ce titre, deux protocoles ont été formalisés. Un premier encadre la sieste longue et prévoit une coupure obligatoire de 90 à 180 minutes, selon le niveau d'activité, en nuit profonde et idéalement entre 2 et 4 heures du matin. Cela concerne les médecins opérant en vingt-quatre heures et les paramédicaux de nuit.

Arnaud Depil-Duval est médecin réserviste. Il s'est donc inspiré de ce qui se fait dans l'armée pour ce dispositif unique en France. Les armées font attention à la sieste pour les soldats en opération, explique le chef de service sur France Bleu. Il a donc adapté au civil ce qui se fait pour les soldats, notamment ceux des forces spéciales, qui peuvent rester cinq jours sans dormir.

Pour travailler bien, il faut travailler heureux, martèle le chef du service des urgences de l'hôpital d'Évreux, le docteur Arnaud Depil-Duval.

Soignants reposés, patients en sécurité !

Au départ, certains personnels étaient plutôt dubitatifs sur l'intérêt de la sieste, notamment chez les infirmiers. Anaïs a parfois du mal à prendre le temps de lever le pied : ça se fait évidemment quand le service est calme, qu'il n'y a pas d'urgence vitale et qu'il n'y a pas un afflux de patients important, détaille la jeune femme, infirmière aux urgences depuis sept ans. Je dois parfois engueuler les médecins pour qu'ils aillent se reposer, souligne Arnaud Depil-Duval.

Enfin, le service des urgences pousse aussi ses personnels à prendre des micro-siestes de dix minutes, en revanche sans phase d'inertie. Une pièce au calme a été spécialement aménagée disposant de deux Fatboy et d'une capsule de sieste, le tout agrémenté de luminothérapie, musique et ventilateurs. Des petits riens qui ont tôt fait d'améliorer la qualité de vie au travail. Et comme le résume Arnaud Depil-Duval, ces créneaux de sieste ont permis de réduire la pénibilité du travail, la fatigue postgarde, le risque d'erreur médicale et d'améliorer la productivité : Au réveil, on abat davantage de travail que sans sieste. Les infirmiers de nuit ne reviendraient en arrière pour rien au monde

De l'aveu des infirmières, après la sieste, les médecins seraient plus sympa lit-on sur France Bleu. Des médecins qui ne reviendraient pour rien au monde sur ces siestes obligatoires. La direction de l'hôpital encourage ces siestes, car le temps d'attente aux urgences n'a pas augmenté, tout en assurant la même quantité de travail, voire plus.

Plus on est fatigué, plus on augmente le risque d'erreur. Au réveil, on abat davantage de travail que sans sieste."- Arnaud Depil-Duval

Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com