Et merci à Mélissa, infirmière, qui réussit à dire une valeur essentielle de notre métier : prendre soin de soi et des autres, c’est finalement la même chose.
Souvent on me demande pourquoi j’aime ce métier, on me demande si ce n’est pas trop dur de devoir supporter la souffrance. La souffrance des patients, des familles… Je réponds que non, que j’aime ce que je fais et que de cette manière, j’arrive à surmonter.
En fait, c’est un peu des deux et c’est comme partout : aucun métier n’est entièrement facile ou difficile. Et puis quand même ! je suis fière d’être infirmière parce que malgré les difficultés qui peuvent rebuter bon nombre de personnes, cette profession est très riche d’enseignements personnels.
Je m’explique.
Cela fait bientôt 4 ans que je travaille. J’ai débuté la formation à 19 ans. De la jeune fille immature, je suis rapidement passée à une jeune femme plus mûre, plus sûre d’elle, moins superficielle. Bien évidemment avec les expériences de la vie, je serais passée par le même chemin, mais d’une manière différente. Grâce à ce métier, j’ai et je découvre les vraies valeurs de la vie.
Le plus impressionnant est lorsque je suis arrivée en réanimation il y a un an et demi. Ce milieu fermé, où tout patient est entre la vie et la mort, où chaque soignant n’a qu’un objectif : sauver. C’est en réanimation que j’ai d’autant plus pris conscience qu’être en bonne santé est une chance.
C’est alors que tous les jours, même les plus difficiles, je peux me consoler en me disant que mes proches et moi avons la santé. C’est en pensant et en repensant à toutes les personnes soignées ainsi qu’à leurs familles je me convaincs de profiter tant qu’il est encore possible. Parce qu’en fin de compte, demain on ne sait pas. Dans l’heure qui suit, on ne sait pas. Dans la seconde qui suit, on ne sait pas si l’on sera toujours en vie. Nous ou notre famille.
Alors, bien sûr il ne faut pas être paranoïaque, mais juste avoir conscience de cette « chance » qui peut basculer d’un instant à l’autre et plus précisément d’une seconde à l’autre. C’est en ayant cette vision des choses que je suis convaincue d’avoir une vie heureuse. J’ai la chance de ne pas connaître et de n’avoir jamais connu la maladie, ma famille et mes amis ont cette chance là également, mais jusqu’à quand ?
Un autre aspect m’a beaucoup marquée : souvent nous recevons, nous soignants, des remerciements, des compliments, des cadeaux. C’est très plaisant, mais la plus belle chose que patients et familles puissent nous offrir et nous offrent sans en être conscients, c’est cette fabuleuse leçon de vie et de courage que nous recevons chaque jour.
En effet, si un médecin apprend à poser un diagnostic ou une infirmière à faire une piqûre, une aide soignante à faire une toilette, jamais on ne nous apprend comment perdre son frère de 23 ans du jour au lendemain. Jamais on ne nous apprend que du jour au lendemain, alors que l’on a 17 ans, on ne pourra plus jamais remarcher et courir. Jamais on ne nous prépare à l’éventualité de se réveiller avec le foie d’un inconnu alors que l’on n’a que 35 ans.
Toujours je me suis demandée comment, alors qu’elle vient de perdre un membre cher, comment cette famille a encore le courage de revenir nous offrir cette boite de chocolats ou ce bouquet de fleurs ? Comment cette femme qui vient de perdre son mari a encore la force et le courage de me prendre dans ses bras et me remercier de m’être si bien occupée de son mari ? Ce sont eux que nous devrions remercier, je suis admirative devant autant de courage.
Si jamais vous êtes ou étiez dans cette situation, merci au nom du personnel soignant, merci de nous donner cette merveilleuse leçon de courage qui nous donne envie de nous battre pour la vie chaque jour.
Mélissa MIATTI
http://www.net-infirmiers.com
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