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Alzheimer - Plus de la moitié des cas dus à des facteurs de risque modifiables

Publié le 22/07/2011

Plus de la moitié des cas de maladie d'Alzheimer seraient dus à des facteurs de risques modifiables et une amélioration de ces facteurs pourrait permettre de prévenir jusqu'à 3 millions de cas de cette maladie dans le monde, selon des chercheuses américaines.

Le travail de Deborah Barnes et Kristine Yaffe de l'université de San Francisco a été simultanément présenté le 19 juillet 2011 au congrès AAIC (Alzheimer's Association International Congress) à Paris et publié en ligne dans le Lancet1.

"Des études observationnelles ont identifié un grand nombre de facteurs de risque potentiellement modifiables de la maladie d'Alzheimer, mais la question de savoir si la modification de ces facteurs de risque conduirait à moins de cas de maladie d'Alzheimer reste incertaine", expliquent les deux chercheuses. C'est pourquoi elles ont conduit une étude pour déterminer la part de risque attribuable à chacun de ces facteurs (en prenant en compte leur fréquence et le niveau d'augmentation du risque) et ainsi évaluer l'impact qu'aurait leur amélioration.

Elles se sont intéressées à sept facteurs dont l'implication dans le risque de maladie d'Alzheimer a été mise en évidence: le diabète, l'hypertension au milieu de la vie, l'obésité, le tabagisme, la dépression, un faible niveau éducatif (il a été montré qu'un bon niveau d'éducation permet sinon de prévenir, du moins de retarder les symptômes de la maladie) et l'inactivité physique.
"Les facteurs nutritionnels n'ont pas été considérés en raison de l'hétérogénéité des définitions et du manque de données sur la prévalence", précisent les auteures.
Une analyse englobant l'ensemble de la population mondiale fait apparaître que le faible niveau d'éducation contribuerait pour 21% aux cas de maladie d'Alzheimer, le tabagisme pour 14%, l'inactivité physique pour 13%, la dépression pour 11%, l'hypertension au milieu de la vie pour 6%, l'obésité pour 6% et le diabète pour 2%. De façon globale, ces sept facteurs de risque seraient responsables de 54% des cas d'Alzheimer dans le monde, soit 17,9 millions de cas.

Les chercheuses ont également fait une étude spécifiquement sur les Etats-Unis, sachant que la part attribuable aux différents facteurs de risque peut être différente dans ce pays industrialisé et dans d'autres parties du monde.
En effet, aux Etats-Unis, l'inactivité physique est le premier facteur de risque qui contribuerait pour 21% aux cas d'Alzheimer. Suivent l'obésité (17% des cas attribuables à ce facteur), la dépression (15%), le tabagisme (11%), l'hypertension (8%), le faible niveau d'éducation (7%) et le diabète (3%). Au total, 59% des cas d'Alzheimer américains seraient attribuables aux sept facteurs de risque.

Les auteures ont calculé que si la prévalence de ces sept facteurs de risque diminuait de 10%, le nombre de cas de maladie d'Alzheimer dans le monde diminuerait de 1,1 million. Et si on atteignait une baisse de 25% de la prévalence des facteurs de risque, le nombre de cas dans le monde diminuerait de 3,1 millions.
Elles mettent en avant l'effet important du tabagisme, ce qui renforce la nécessité de grandes campagnes de prévention du tabagisme et d'incitation à l'arrêt.
Elles notent aussi la part importante de l'inactivité physique, qui agirait sur le risque d'Alzheimer soit indirectement en favorisant les facteurs de risque cardiovasculaire, soit directement sur les fonctions cérébrales. Des mesures sociétales facilitant l'activité physique pourraient avoir un impact important.

Note

  1. The Lancet, publication en ligne du 19 juillet

Source : infirmiers.com